Journal de bord

Fitz Roy !

7 avril 2014, par domitille, Municipio de El Chaltén, Departamento Lago Argentino, Santa Cruz, Argentina

Après avoir salué notre bienfaiteur Jeff, nous repartons cette fois-ci vers la Laguna de los Trés, repaire du légendaire Mont Fitz Roy.

En chemin, Gaspard remarque sur sa super carte un petit sentier qui grimpe fort sur la Loma de las Pizarras (une autre montagne). La carte dit que c’est dur et qu’il faut y aller accompagné par un guide. Même pas peur, on cache nos sacs dans un coin et on commence l’ascension.

Sur la Loma de las Pizarras

Tada ! Apparition du Fitz Roy !

Au risque de faire un peu les crâneurs, on doit avouer que c’était encore un chemin super facile et que le guide n’aurait servi à rien à part préparer du maté. On admire la vue admirable, on fait une petite sieste et on redescend en mode petit cabri sauvage dans les coulées de sable gris.

Notre cabane, confort !

On reprend la route en direction du campement Poincenot. Mauvaise surprise, il est surpeuplé. Gaspard ressort alors sa super carte et nous dégotte un campement un peu plus loin en hauteur. Nous découvrons alors un petit coin reculé et abandonné avec une cabane en bois.

Nous décidons immédiatement d’y élire domicile. Nous plantons la tente dans la cabane (oui, il fait très froid la nuit) et commençons à préparer notre dîner.

Grâce au matériel de Jeff le bienfaiteur, nous upgradons le nivel de notre dîner et nous lançons dans la préparation d’un locro à base de riz, d’aji et de haricots en boîte. Muy rico !!

C’est le ventre bien rempli que nous allons nous coucher dans notre tente dans notre petite cabane, la nuit s’annonce meilleure que la précédente.

Soudain, un bruit retentit dans la forêt. Crr crr crr. Qu’est-ce que ça peut bien être ? Cela semble venir de tout près, “c’est” sûrement dans notre cabane. Crr crr crr. Un castor ? Crr crr crr. Gaspard, n’écoutant que son courage, s’empare de sa lampe frontale et se décide à ouvrir la porte de la tente. Il est là, devant nous, ce petit rat qui grignote toute nos affaires restées sur une table dans la cabane.

Quel soulagement, ce rat a plutôt l’air d’une gentille petite souris. Nous évacuons nos biens, suspendons le sac de nourriture à un arbre à l’extérieur de la cabane et retournons nous coucher.

Soudain, un bruit retentit dans la forêt. Well well well. Qu’est-ce que ça peut bien être ? Cela semble venir de tout près, “c’est” sûrement près de notre cabane. Well well well. Un castor ? Well well well. Gaspard n’écoutant que son courage lance un timide “Hola, quien es ?”. Ce sont deux Anglais en short qui cherchent leur chemin. Gaspard sort sa super carte et leur montre où nous sommes et dans sa grande bonté les accompagne jusqu’au campement inférieur (celui où y’a plein de monde).

Jamie et Loic, les deux Anglais qui ont enfin enfilé un pantalon, prennent la pose.

Nous nous recouchons et nous réveillons quelques heures plus tard pour aller apercevoir les premiers rayons du soleil qui éclairent le mont Fitz Roy. Une heure de montée plus tard, nous y sommes, c’est splendide, le mont devient orange presque fluo. Nous retrouvons les deux Anglais perdus qui se sont décidés à mettre un pantalon.

Retour au campement pour boire un thé en constatant l’étendue des dégats de notre petit rat glouton. N’ayant pas de nourriture à se mettre sous la dent, il a grignoté tout ce qu’il a trouvé sur son passage. Le bouchon de la bouteille de gaz, les branches de mes lunettes, le manche de notre couteau et ma crème hydratante.

Tout cela n’est pas bien grave, on remballe et en route pour notre troisième jour de promenade !

Photographies

  • Sur le chemin
  • Laguna Hija et les couleurs d'Automne
  • Fitz Roy au lever du soleil
  • Fitz Roy à l'aube

Laguna Torre

6 avril 2014, par gasp, Municipio de El Chaltén, Departamento Lago Argentino, Santa Cruz, Argentina

Partis vers 10h d’El Chalten, nous prenons le sentier en direction de la Laguna Torre.

Le chemin est super balisé, la marche très facile, on croise pas mal de monde, après la rando de la mort de Bariloche, ici c’est un peu Disneyland !

En route !

Un marais

Le paysage change assez vite, de forêt à marais et steppe. Rapidement on aperçoit les pics enneigés et le glacier.

Nous posons nos sacs au campement et grimpons jusqu’au Mirador pour avoir une belle vue sur le glacier.

Le Glacier vu du mirador

Au retour on croise un rapace pas farouche qui se laisse photographier.

Un rapace peu timide

La randonnée est terminée et il n’est que 18h. En temps normal on aurait fait un feu et ça nous aurait occupé mais dans ce parc c’est interdit, alors on aménage notre campement. Domitille dresse une cloture autour de notre zone de camping et pose un parquet au pied de la tente. Pour ma part, j’entreprends la construction d’une cuisine avec bancs et table. Nous voilà fin prêt pour dîner, il est 19h...

Une boîte de ravioli cramée plus tard, on se rend compte qu’on a un voisin. Jeff, un américain, la quarantaine, vient à notre rencontre alors on lui fait une visite notre campement.

Jeff au camp

Autour d’une tisane qu’il nous offre, il nous explique qu’il compte aller faire des photos des Torres au lever du jour et nous propose de l’accompagner.

La nuit est froide, on a du mal à dormir. On est presque contents d’entendre le réveil sonner à 7h du matin pour notre rendez-vous matinal avec Jeff.

Le lever du soleil sur les Torres et le glacier, ça en jette. Jeff mitraille et nous on rêvasse.

Jeff au lever du soleil

De retour au campement, on troque deux carrés de chocolat chilien contre du thé, du café, deux super petits dej de flocon d’avoine, une casserole, du parmesan italien, des sacs hermétiques, du couscous et une super cuillère en plastique.

Soit notre chocolat était vraiment bon, soit Jeff en fin de parcours avait envie d’alléger un peu son lourd paquetage de 26 kg.

Laguna Torre au lever du soleil

Glaciar Perito Moreno

4 avril 2014, par gasp, El Calafate, Departamento Lago Argentino, Santa Cruz, Argentina

Nous sommes allés voir le Perito Moreno, gros glacier près d’El Calafate.

Quand on s’approche on dirait qu’il y a de l’orage et des vagues. Les craquements du glacier donnent l’impression de coups de tonnerre ou de canon. Le ruissellement des torrents intérieurs causés par la fonte du glacier ressemblent au ressac des vagues sur la plage.

Parfois de gros blocs de glace se décrochent et avec un bruit fracassant se brisent dans l’eau. On a l’impression qu’ils chutent au ralenti. C’est parce qu’ils tombent de très haut et de loin [1].

Photographies

  • Perito Moreno, vue d'ensemble
  • Le glacier
  • Falaise
  • Perito Moreno, vue panoramique

[1Le glacier mesure une cinquantaine de mètres de haut et nous étions situés à 150m du bord.

Les 7 lacs de cristal

1er avril 2014, par domitille, Villa Traful, Comisión de Fomento de Villa Traful, Departamento Los Lagos, Neuquén, Argentina

Tut-tuuuut ! Attention les lamas ! Gaspard et Domi sont au volant sur la Ruta 40 !

C’est à bord d’une Chevrolet Corsa 3 portes blanche de location que nous nous lançons sur la route des 7 lacs au Nord de Bariloche, en direction San Martín de los Andes.

Ah tut tut pouet pouet la voilà, la Dodomobiiileuuu

Idéal ce petit tour en voiture pour reposer nos jambes après ces 3 jours de trekking intenses ! Et quand même, rouler sur la ruta 40 c’est MYTHIQUE ! Même en petit pot de yaourt à moteur.

Camaïeu de jaunes sur la Ruta 40

C’est un circuit plutôt court, 400 km aller/retour. Ca laisse plein de temps pour s’arrêter tous les 200 m pour faire des photos et admirer les paysages.

Alors que nous avons eu un temps exceptionnel pour notre excursion en montagne, la météo se montre un peu plus capricieuse à présent. C’est donc sous un ciel grisou que nous admirons les 1ers lacs du parcours.

Les lacs c’est un peu comme les chats, la nuit ou sous la pluie ils sont tous gris ! On n’aura donc pas droit aux bleus turquoise intenses du Lago Hermoso et reflets du soleil dans le Lago Espejo mais tant pis, on a de la bonne musique à la radio dans l’auto et les paysages sont quand même vachement beaux donc tout va bien !

Le Lac Tougri Pabo

On arrive dans la soirée à San Martín de los Andes, ville super touristique, un peu morte à cette époque car on est pile entre l’été et l’hiver (l’automne quoi), les randonneurs de janvier et février sont rentrés chez eux et les skieurs de juillet août... Bah ils arrivent en juillet et en août.

Le lendemain on reprend la route en direction de Villa Trafúl. Etant nous même grands amateur de dedo, c’est avec plaisir que nous prenons en chemin deux auto-stoppeurs dans notre pot de yaourt. Ils s’appellent Jesús et Monica, des gens du coin qui sont sans moyen de transport depuis 4 mois (outch !), leurs deux voitures étant en réparation chez le garagiste. Ils construisent leur maison eux même depuis 4 ans (c’est pas trop leur chiffre porte bonheur le 4 on dirait) à Villa Trafúl.

Durant le trajet on papote, forcément des Argentins et des Français ensemble si ils ne parlent pas de foot ils parlent de bouffe. Gaspard leur conte son amour pour le locro et Jesús pas peu fier de lui avouer qu’il est un dieu du locro (ou plutôt le fils) et pour lui prouver sa bonne foi nous invite tous les deux à dîner dans sa maison en construction. Dale !

Jesús fait une petit modification du menu entre temps car un locro il faut le laisser mijoter des heures et des heures et il a peur que ce ne soit pas près à temps pour le dîner. Donc il se donc rabat sur un asado. Dale !

Vivent aussi chez eux en ce moment le grand frère de Jesús et un pote du grand frère. Ils sont venus de Buenos Aires jusqu’ici pour travailler sur un chantier de route car ils sont trop mal payés en Capitale.

Cette chouette bande de gai-lurons garde la pêche quoiqu’il arrive et c’est tous les 6 au coin de la cheminée sur un table improvisée que nous dévorons l’excellent asado que nous a préparé Jesús.

¡Che que rico el asado de Jesús !

On apprend au cours de la soirée qu’il existe un concours international d’asado et que l’année dernière les Argentins ne sont arrivés que 3ème au classement. Difficile à croire quand on voit ce qu’il y a dans notre assiette...

C’est l’heure de dormir, Jesús nous fabrique un lit avec quelques planches qui trainent et on s’endort bien au chaud comme des petits choripans dans leurs sacs de couchage qui grillent lentement au coin du feu.

Hôtel 5 lamas !

Le lendemain, on échange nos adresses postales et électroniques, on se fait des grands abrazos et on reprend la route sous la neige ! Et oui, il a neigé pendant la nuit ! Mais rien de bien sérieux, ça fond vite et le soleil apparait enfin derrière les nuages. Du coup les sommets des montagnes sont tout blancs, c’est très joli.

Vue sur les montagnes enneigées du haut du mirador de Villa Trafúl

On aurait bien envie d'y faire trempette hein ? FROUA

Nous rentrons tranquillement vers Bariloche, on a la suite du voyage à organiser !

Retour vers Bariloche, au loin la Cordillère des Andes

Pampaaaaaa !

Les rives du Lac Nahuel Huapi non loin de Bariloche

Photographies

  • Un bac transporte des voitures d'une rive à l'autre pour accéder (...)
  • Le soleil pointe le bout de son nez, ¡al fin !
  • Rutaaaaaa !
  • Seychelles ?

Du Cerro Negro au Cerro Lopez

28 mars 2014, par gasp, domitille, Parque Nacional Nahuel Huapi, Departamento Bariloche, Río Negro, Argentina

Plein d’entrain, nous sommes partis gambader dans la région de Bariloche.

Le site du Parc National me prévient comme il peut

Avant de s’aventurer en haute montagne, pour des questions de sécurité, il faut s’inscrire auprès des autorités du Parque Nacional Nahuel Huapi. Lors de cette inscription, ils me conseillent vivement de nous faire accompagner par un guide. Ha ha, le discours sécuritaire et pétochard du petit fonctionnariat Argentin me surprendra toujours !

C'est parti

Lundi, en début d’après-midi, nous prenons le bus pour Colonia Suiza et un peu avant le village, nous descendons pour prendre le sentier du Cerro Negro.

Forêt fraîche et ombragée

On traverse la petite rivière sans se mouiller les pieds

Le trek commence à l’ombre des pins, entourés de belles montagnes, nous grimpons tranquillement sous un doux un soleil.

Refugio Italia Manfredo Segré

Le Refugio Italia Manfredo Segré est situé au bord de la Laguna Negra avec un bel ensoleillement à l’abri du vent. Le Cerro Negro domine un lac profond à l’eau claire, quelques randonneurs prennent le soleil.

C’est très calme, très beau. Au travers de nos lunettes de soleil, on regarde le soleil se coucher en sirotant une bière qu’on avait apporté de Chiloé. Petit luxe de snobisme.

L'intérieur du refuge, cosy

Nous sommes accueillis par Alina qui tient ce refuge en compagnie de Tutti le chat depuis le mois de janvier. En tout elle restera là bas 4 mois, il faut aimer la solitude et les douches froides. Elle nous accueille ainsi qu’un couple de Français et un grand Danois. Bonne ambiance à la lueur des bougies.

La nuit, nous sortons admirer un ciel extraordinaire et on voit un grand zorro. Ses yeux jaunes brillent quand on l’éclaire avec une lampe mais il n’a pas tellement peur de nous.

Mardi matin, nous partons pour le Cerro Lopez, une journée de 7 h de marche qui commence à 10h. On traîne un peu en essayant des chemins qui n’en sont pas, ce n’est pas grave, on a le temps.

Passé le premier col, on a une vue magnifique sur le Cerro Tronador enneigé et son glacier. À droite une crête escarpée qui donne envie d’aller voir le panorama, mais ça n’a pas l’air vraiment praticable alors on descend de l’autre côté. Un pierrier instable nous mène rapidement dans une zone plus boisée et toujours aussi abrupte. “Hé ben, je n’aimerais pas avoir à la remonter cette descente” dit Domitille. Nous ramassons des tiges de bambou pour nous en faire des cannes, parce que paraît-il on économise 20 à 30% d’effort en marchant avec des bâtons.

De l'eau, des arbres, un rayon de soleil, idéal pour piqueniquer

En bas, on trouve l’endroit idéal pour faire une pause. À deux heures et demi de l’après-midi, un rayon de soleil s’engouffre parfaitement dans l’axe d’un ruisseau et près des cascade on fait une pique-nique bien méritée. Eau fraîche, sandwichs de fromage chilien, parfait.

Parfait sauf qu’en repensant aux cartes des français du refuge, je ne me souviens pas qu’on devait traverser ce ruisseau dans la forêt. On regarde sur le GPS, et en effet, on n’est pas du tout sur le bon chemin, il faut remonter !

Gaspard souffre dans le pierrier

On décide donc de remonter vers la crête d’où on voyait le Cerro Tronador et on décide de rentrer au refuge près de la Laguna Negra. Domitille s’entend encore dire “Hé ben, je n’aimerais pas avoir à la remonter cette descente”.

Retour au Refugio Italia Manfredo Segré

Alina dit que c’est une erreur commune : sur la crète, il fallait monter sur le pierrier pour arriver au sommet du Cerro Bailey Willis et de là accéder à l’autre vallée. Heureusement qu’on a fait demi tour, par le sentier dans-lequel nous nous étions engouffrés, le prochain refuge est à 5 jours de marche !

Bref, on se couche tôt. Pas fâchés de retrouver Tutti qui ronronne en se blottissant contre nous.

Mercredi, neuf heures et demie, on repart pour le refuge Lopez. L’accès au sommet du Cerro Bailey Willis n’est pas si terrible que ça en avait l’air, les pierriers de la veille nous ont un peu endurci.

Au pied du Cerro Lopez, il y a une grande vallée arbolée. On hésite longuement : descendre dans la vallée pour grimper en front de montagne dans un grand pierrier ou contourner cette vallée par un hypothétique chemin de crêtes ? C’est une vraie muraille, on ne voit pas du tout par où on va pouvoir passer.

Le plan dit descendre. Bon, on descend.

Là, on voit passer un condor qui plane d’une vallée à l’autre.

Au pied du Cerro Lopez, on décide de faire une petite pause dans un petit bois où coule une source histoire de se motiver. Puis, on y va.

Le Cerro Lopez, c'est là haut !

Oui oui, on est monté là dessus par la coulée de gravier à gauche de la photo et ce n’était pas de la tarte.

Lac Nahuel Huapi

Le Cerro Tronador enneigé

Arrivés au col, une vue imprenable sur le grand lac Nahuel Lapi d’un côté, et de l’autre on voit jusqu’au Chili.

On descend assez difficilement vers le refuge, c’est un peu escarpé mais surtout on a les pieds en compote, on n’est pas très vaillant.

On arrive au refuge, le soleil se couche, le ciel est rose, il y a une vue magique sur le lac Nahuel Huapi on boit une bière et on fume une clope parce qu’on est de bons vrais sportifs.

On déscend par le chemin "facile" pour rejoindre Colonia Suiza et vu qu’on est très fatigués et qu’il fait nuit, on se traîne et le chemin de 2 heures se transforme en 4 heures.

Vers minuit, on arrive enfin à un hospedaje, la dueña nous acceueille dans une maison bien chauffée, elle n’a rien a mangé... sauf peut être un peu de pain maison... des milanesas, de la sala de et des tomates, miam !

Le lendemain, on se réveille avec une dalle de poney, alors on file à Bariloché et on petit-déjeune une bonne grosse fondue.

Cher petit fonctionnaire argentin, je ne mettrai plus ta parole en doute. En effet, le parcours était un peu au dessus de notre niveau !

Photographies

  • Carte du Nord du Parque Nacional Nahuel Huapi
  • En bas, dans la forêt
  • En haut, du col près du Cerro Bailey Willis

Aux portes de la Patagonie

26 mars 2014, par gasp, San Carlos de Bariloche, Departamento Bariloche, Río Negro, Argentina

Nous voilà à San Carlos de Bariloche, ici on peut dire qu’on est aux portes de la Patagonie argentine. On ne sait pas encore quel chemin on va prendre mais, enfin, c’est simple : plein Sud !

Las cabañas de Chiloe

25 mars 2014, par domitille, Provincia de Chiloé, X Región de Los Lagos, Chile

Les maisons de Chiloe sont en bois et leurs façades sont recouvertes de tuiles de bois dont les formes et les couleurs varient selon les goûts des habitants.

À l’Ouest, toute !

24 mars 2014, par gasp

Plan du centre de l'île, histoire de se repérer

Tout a commencé de bon matin du 18 mars avec l’envie d’aller vers l’Ouest. On sort d’un copieux petit dej dans un hostel dans un palafito [1] de Castro fort confortable, et on se dit "tiens, si on allait à l’Ouest ?". Pour faire simple, on décide de passer d’abord par l’île de Quinchao à l’Est.

Cabañas de Castro où on logeait

En allant au terminal de bus, on tombe sur Clémentine, une fille qui travaille dans un hostel à Ancud, on l’avait croisée deux jours plus tôt. C’est une Bretonne qui est venue en Amérique Latine en bateau-stop, comme Lili.

Castro, en face des cabañas

Elle décide de nous accompagner à Achao, sur l’île de Quinchao.

A Dalcahue, le bus monte dans un ferry. Sur le pont on croise Johanie, une Québécoise de Gaspé qui travaille dans le sud du Chili dans le Parque de Torres del Paine en tant que guide et porteuse.

Elle a fait du stop et elle fait la tournée avec Antonio un routier qui charge des moules dans toute l’île pour les apporter à Castro.

Intérieur de l'église d'Achao

Eglise d'Achao, toute en bois

A Achao, on visite une église. On fait du stop et paf on retombe sur Antonio ! Il nous amène jusqu’à l’extrémité Sud Est de la petite île de Quinchao, bien que ce ne soit pas sa route, juste pour nous faire visiter ! Après il va faire son chargement dans la ville de Quinchao et pendant qu’on admire la jolie petite église, il s’endort dans son camion, les pêcheurs sont en retard, bref il commence à faire tard... et on est toujours à l’Est.

L'église de Quinchao

Domitille, Joanie et Antonio à Quinchao

À l’origine souvenez-vous, on avait décidé d’aller dans le parc régional à l’Ouest, sur le Pacifique, on salue donc toute cette petite compagnie (Antonio, Johanie et les pêcheurs Chiliens) et on rentre en stop jusqu’à Castro. De Castro, il n’y a plus de bus vers Cucao donc on prend le bus qui nous amènera le plus à l’Ouest possible : le village de Hulinco.

On arrive à Hulinco de nuit, il n’y a personne sur les route, impossible de faire du stop. On marche le long d’un lac, toujours vers l’Ouest, puis, fatigués, la nuit tombante, on décide de planter notre tente face au lac [2]. Malgré le bois humide, le feu prend surprenamment bien.

Le 19 mars matin, on rejoint le parc, on est pris en stop par les administrateurs du camping de Cucao, coup de chance ils nous amènent directement à l’entrée du Parc. Là il y a une guide qui nous griffonne sur un bout de papier un plan de la plage de Colé Colé là où on a prévu de passer la nuit. L’unique garde forestier du parc est à l’hôpital à Castro, hum, on ne va pas être dérangé !

Là, on prend un délicieux déjeuner dans le resto de ceux qui nous ont pris en stop et deux chocolats chauds bien mérités.

Cette partie du parc longe l’Océan Pacifique. Grandes plages, dunes, à côté une rivière qui se confond parfois avec la mer, de grands reliefs qui se jettent dans la mer et recouverts de végétation très dense.

Un pont tout déglingué

La baie de Huentenemo

Domitille à colerette de Nalca

Oh, une petite fleur

Dans un chemin, on croise un riverain qui grimpe chez lui vers le Cerdo Huentenemó retrouver sa femme et ses sept enfants. Il faut savoir que l’accent chilien est quand même assez différent de l’accent argentin, et si en plus on y ajoute l’accent insulaire de Chiloé et le fait qu’il lui manque des dents la conversation est parfois un peu quiproquesque. Il nous donne deux fruits de mer qui ressemblent à de grosses palourdes blanches.

Notre ami Blanche Neige

La baie de Cole Cole, enfin !

Vers la baie de Colé Colé, on trouve un petit coin abrité par les arbres, Domitille installe la tente et prépare un feu de bois mouillé. Je pars chercher de l’eau.

Près de la plage, je croise un jeune Chilien en train de monter son campement. Il habillé en militaire avec une hachette et un poignard à la ceinture. Il est super bien équipé : grande bâche de nylon, tente et sac neufs.

Il s’appelle Christian, il vient du Nord et il va camper sur Chiloe quelques jours. Ça lui rappelle son service militaire. Il parle super vite et j’ai du mal à tout comprendre, mais il a une bonne tête et il est souriant. Il se moque de mon bout de papier griffonné que j’appelle mapa. Il me donne un peu d’eau potable. Il trimballait avec lui deux grands gallons d’eau parmi ses 20 kg de matériel [3].

Je décline l’invitation de Christian de faire campement commun, Domitille a déjà tout installé. Son feu part du premier coup malgré la pluie et le bois mouillé !

On mange des boîtes de conserve de haricots [4] et les mariscots donnés par le pêcheur de Blanche Neige et des 7 nains.

Notre feu de camp : Haricots rouges et fruits de mer !

Le lendemain matin on décide d’aller voir les cascades que nous avait indiquée la guide la veille, en chemin on tombe sur Christian, il nous propose de nous accompagner. La végétation est dense et la progression est lente. Les sentiers ne sont pas entretenus, on patauge dans la boue et Christian, plein d’énergie, nous ouvre la voie au coup’ coup’. Au bout de deux heures et demie, on décide de rebrousser chemin, on est manifestement perdus [5].

Christian et Gaspard, de retour vers Cole Cole

De retour à Colé Colé, après 4 heures en forêt avec notre ranger préféré, on décide de faire une courte pause avant de rentrer vers Cucao, histoire de sécher la tente et de manger des sandwichs. Quand on reprend la route, il est près de 16h et on a au moins cinq heures de marche.

Le retour prend 5 heures dont les dernières sont un peu difficiles : on a froid, il y a du vent et on n’est pas très bien équipés.

Arrivés à Cucao, tout semble fermé. Par chance un gros 4x4 passe et nous prend en stop. Il nous amène devant une auberge (fermée) mais finalement la propriétaire ouvre "Ah non, je suis fermée, je n’ai plus rien à manger, seulement du saumon et du riz", ha ha ! Après avoir marché 9 heures dans la journée avec seulement un sandwich dans le ventre on l’a bien savouré !

Elle nous trouve un hospedaje chez une voisine. On a bien dormi !

Le lendemain, on rentre à Castro puis Puerto Montt pour nous décrotter et mettre à jour le blog.

Photographies

  • De la plage, des chevaux
  • Des rivières le long de l'océan
  • Le Cerdo de Huentenemo juste avant Cole Cole
  • Les plants de nalca sont giogantesques
  • Dans la forêt, perdus
  • Vue de la ferme dans le hameau de Huenetenemo où on est allé demander de (...)
  • Retour par la baie de Huentenemó

[1Maison sur pilotis

[2Domitille a déjà parlé de ça dans le billet précédent : Chiloe, la Bretagne du Chili

[3Oui, nous on souffre alors que nos sacs atteignent à peine les 8 kg. Il dit que quand il était à l’armée, il trimbalait jusqu’à 40 kg de matériel !

[4Qu’on ramènera jusque Castro le lendemain. Au long du trek, on nettoie un peu les détritus qu’on trouve. Principalement des poubelles dans des sacs en plastique avec des produits Allemands. Il faut vraiment être crétin pour venir polluer jusqu’ici avec des boites de conserve allemande !

[5Grâce à un relevé GPS que j’avais pris, je me suis rendu compte qu’on était parti par un autre chemin (qui n’en est pas vraiment un) par-lequel on est sorti du Parque Regional par le Nord.

Chiloe, la Bretagne du Chili

22 mars 2014, par domitille, Provincia de Chiloé, X Región de Los Lagos, Chile

Des petits ports, des collines verdoyantes, des pommiers, des vaches, des moutons, du vent, de la pluie, du soleil, de la pluie, du soleil... Pas de doute, vous êtes en Bretagne.

Ou pas.

Parce que c’est comme ça que ça se passe aussi au Sud du Chili et plus précisément sur l’île de Chiloe !

Chiloe la verdoyante

Bon bien sûr c’est beaucoup plus dépaysant que notre chère Bretagne, et heureusement parce que se taper 12000 km pour manger des galettes et des kouing aman, merci bien !

Alors déjà Chiloe c’est une ILE, c’est à dire que pour s’y rendre il faut monter dans un BATEAU. Et pour aller jusqu’au BATEAU il faut monter dans un BUS. Ensuite le BUS monte dans le BATEAU qui monte sur la mer et qui arrive jusqu’à l’île. Listo.

Sur cette île, c’est la mode du bois. Les maisons sont en bois, les bâteaux sont en bois (normal) et les églises aussi sont en bois. C’est très très très joli. Ca donne tout le temps envie de faire des petites photos avec son téléphone et de les mettre sur Instagram. Hihi.

Bateaux dans le port de Quemchi
Bateau de Chiloe
Eglise de Quinchao
Intérieur tout en bois de l'église San Francisco de la ville de Castro
Maison en bois sur pilotis dans le village de Quemchi
Toutes les façades des maisons sont des empilements de tuiles de bois

Niveau gastro, là bas on mange surtout du poisson et des fruits de mer pour notre plus grand bonheur puisqu’après 1 an passé dans le pays de la VIANDE BOVINE on commençait à être en manque de poissecaille.

La spécialité du coin c’est le curanto. Une grosse marmitte qui déborde de moules géantes, autres coquillages non identifiés, saucisses fumées, jarret et poitrine de porc, poulet, pomme de terre et pain de pomme de terre. Avec du bon jus au fond et du pain pour saucer. C’est un peu comme une choucroute de la mer sans choux. Un vrai régal.

Le curanto avec ses moules géantes

Alors on sait pas trop si c’est le bon air marin, la bouse de vache ou un excès de curanto mais on a trouvé que l’ail sur cette île avait une taille impressionante. Disons qu’une gousse d’ail locale à la taille d’une tête entière d’ail chez nous.

L'ail obèse de Chiloe

On a gouté, c’est un peu plus doux que l’ail en général mais sinon franchement c’est pareil. Comme quoi c’est pas la taille qui compte.

Les algues sèchent au soleil
Bottes de "luche", algues marines

Ce que vous voyez là ce sont des algues sechées (appellées "luche"). Pour être honnête on a pas gouté donc je ne vais pas trop en parler plus mais apparement la façon de les cuisiner c’est de les réhydrater dans de l’eau et après de les faire frire. Il parait que ce n’est pas incroyablement bon mais que c’est très riche en protéines.

Pour conclure ce paragraphe culinaire, si jamais un jour vous passez par la ville de Castro (haha), arrêtez vous au Mercadito, petit resto super mignon et surtout super super bon. Commandez en apéro un pisco sour gelé (slurp) et ensuite vous pouvez cacher vos yeux avec votre main et pointer du doigt un plat au pif sur la carte ce sera bon de toute façon (miam).

A l'intérieur du Mercadito, so cute
Déco du Mercadito, tipico de Chiloe !

Alors on a pas fait que se rouler de restau en restau hein. On a fait des trucs de maboules comme planter une tente ou même faire du feu avec du bois. Et même faire du feu avec du bois mouillé. Et même faire du feu avec du bois mouillé sous la pluie !

Chiloe c’est plutôt tranquille pour ne pas dire parfois désert donc il est possible de faire du camping disons "sauvage" wild, grrraou, un peu partout. On se réveille parfois avec des voisines de chambre qui sortent de l’ordinaire,

Kikoo la vache !

Ou avec des vues plutôt pas mal.

Vue de la tente

On tente de nouvelles expériences gastronomiques,

Au menu : flageolets en boîte et coquillages à la parilla

On se la joue man vs wild...

Man vs Fire

Et surtout le camping hors camping offre une grande liberté de déplacement et créé de très bons souvenirs. Ca fait du bien de sortir de son petit confort et d’être en symbiose avec la nature, faire pipi dans les bois et ne plus se laver. On se sent crado, fatigué, boueux, on se sent VIVANT ! HA !

On avait prévu de rester 3 jours à Chiloe, au final on y a passé une semaine, je crois que ça nous a bien plu :-)

Batteuse Apicultrice

20 mars 2014, par gasp, Cerrillos, Provincia de Santiago, XIII Región Metropolitana de Santiago, Chile

Le rêve de Domitille, c’est d’être batteuse-apicultrice, avoir des abeilles et jouer de la batterie. Seulement, elle n’a encore jamais essayé l’une ou l’autre des disciplines. À Santiago, nous avons été chez Benjamín et Caterina puis chez Esteban et Lili.

Francisca est une couch-surfeuse qu’on avait accueillie quelques jours à Paris en août 2012. Arrivés à Santiago, elle nous présente Benjamín et Caterina qui nous hébergent quelques jours.

On arrive le soir tard dans l’Est de Santiago près de Manquehue dans un quartier assez chic, arbolé et aux avenues spacieuses. Ils nous accueillent avec une grande gentillesse dans leur maison. Ils nous ont préparé une chambre, on s’y sent bien.

Le lendemain, on fait la connaissance de Matilde (prononcer Matildé) leur fille de 6 ans qui joue à la maitresse et nous fait faire des ateliers de dessin [1].

Matilde anime un atelier de dessin

La journée on fait du shopping pour la suite du voyage, on visite les rues et les musées de Santiago, le soir des copains passent et on savoure les pizzas préparées par Benjamín. Je retrouve les 3 chiliennes qui étaient passées à Paris, quelle joie de pouvoir enfin communiquer avec elles en espagnol !

Esteban est un ami de Benjamín, ils jouent du rock ensemble et il vit avec Aurélie (Lili), une française qui est arrivée en bateau-stop en Amérique Latine. Lili vient de s’installer en tant qu’apicultrice et ils nous proposent d’aller voir leurs abeilles.

Le lendemain Esteban vient nous chercher avec Benjamín pour leur répétition hebdomadaire.

Avec Lili, ils habitent un chalet dans la périphérie de Santiago, dans les hauteurs. Dans le sous-sol a été aménagée une salle de répétition. Domitille prend son premier cours de batterie avec Esteban.

Domitille à la Batterie

Le lendemain, on part marcher sur le Cerro Pochoco derrière la maison, on va cueillir des mûres, et pendant que j’aide Lili à déblayer le jardin, Domitille prépare un clafoutis... on a envie de rester.

A l'ombre des cactus !

Le chalet d'Esteban

Le surlendemain, c’est le jour de la révision des abeilles, Domitille prend son premier cours d’apiculture. Dans un mélange de Frespañol, Lili qui a étudié l’apiculture au Chili nous explique chaque étape, ce qu’elle observe, et nous nous occupons de tout consigner dans le cahier qui lui servira à assurer un suivi de ses ruches.

Esteban et Lili révisent les ruches

Les apiculteurs portent des habits blancs pour que les abeilles les voient bien, et Lili propose à Domitille de revêtir moustiquaire et gants pour inspecter sa dernière ruche.

Domitille me montre du nectar sur un cadran

Domitille HEUREUSE !


[1J’ai même eu un sticker "princesse" pour récompenser la qualité de mon dessin

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