Du Cerro Negro au Cerro Lopez
28 mars 2014, par
, , Parque Nacional Nahuel Huapi, Departamento Bariloche, Río Negro, ArgentinaPlein d’entrain, nous sommes partis gambader dans la région de Bariloche.
Avant de s’aventurer en haute montagne, pour des questions de sécurité, il faut s’inscrire auprès des autorités du Parque Nacional Nahuel Huapi. Lors de cette inscription, ils me conseillent vivement de nous faire accompagner par un guide. Ha ha, le discours sécuritaire et pétochard du petit fonctionnariat Argentin me surprendra toujours !
Lundi, en début d’après-midi, nous prenons le bus pour Colonia Suiza et un peu avant le village, nous descendons pour prendre le sentier du Cerro Negro.
Le trek commence à l’ombre des pins, entourés de belles montagnes, nous grimpons tranquillement sous un doux un soleil.
Le Refugio Italia Manfredo Segré est situé au bord de la Laguna Negra avec un bel ensoleillement à l’abri du vent. Le Cerro Negro domine un lac profond à l’eau claire, quelques randonneurs prennent le soleil.
C’est très calme, très beau. Au travers de nos lunettes de soleil, on regarde le soleil se coucher en sirotant une bière qu’on avait apporté de Chiloé. Petit luxe de snobisme.
Nous sommes accueillis par Alina qui tient ce refuge en compagnie de Tutti le chat depuis le mois de janvier. En tout elle restera là bas 4 mois, il faut aimer la solitude et les douches froides. Elle nous accueille ainsi qu’un couple de Français et un grand Danois. Bonne ambiance à la lueur des bougies.
La nuit, nous sortons admirer un ciel extraordinaire et on voit un grand zorro. Ses yeux jaunes brillent quand on l’éclaire avec une lampe mais il n’a pas tellement peur de nous.
Mardi matin, nous partons pour le Cerro Lopez, une journée de 7 h de marche qui commence à 10h. On traîne un peu en essayant des chemins qui n’en sont pas, ce n’est pas grave, on a le temps.
Passé le premier col, on a une vue magnifique sur le Cerro Tronador enneigé et son glacier. À droite une crête escarpée qui donne envie d’aller voir le panorama, mais ça n’a pas l’air vraiment praticable alors on descend de l’autre côté. Un pierrier instable nous mène rapidement dans une zone plus boisée et toujours aussi abrupte. “Hé ben, je n’aimerais pas avoir à la remonter cette descente” dit Domitille. Nous ramassons des tiges de bambou pour nous en faire des cannes, parce que paraît-il on économise 20 à 30% d’effort en marchant avec des bâtons.
En bas, on trouve l’endroit idéal pour faire une pause. À deux heures et demi de l’après-midi, un rayon de soleil s’engouffre parfaitement dans l’axe d’un ruisseau et près des cascade on fait une pique-nique bien méritée. Eau fraîche, sandwichs de fromage chilien, parfait.
Parfait sauf qu’en repensant aux cartes des français du refuge, je ne me souviens pas qu’on devait traverser ce ruisseau dans la forêt. On regarde sur le GPS, et en effet, on n’est pas du tout sur le bon chemin, il faut remonter !
On décide donc de remonter vers la crête d’où on voyait le Cerro Tronador et on décide de rentrer au refuge près de la Laguna Negra. Domitille s’entend encore dire “Hé ben, je n’aimerais pas avoir à la remonter cette descente”.
Alina dit que c’est une erreur commune : sur la crète, il fallait monter sur le pierrier pour arriver au sommet du Cerro Bailey Willis et de là accéder à l’autre vallée. Heureusement qu’on a fait demi tour, par le sentier dans-lequel nous nous étions engouffrés, le prochain refuge est à 5 jours de marche !
Bref, on se couche tôt. Pas fâchés de retrouver Tutti qui ronronne en se blottissant contre nous.
Mercredi, neuf heures et demie, on repart pour le refuge Lopez. L’accès au sommet du Cerro Bailey Willis n’est pas si terrible que ça en avait l’air, les pierriers de la veille nous ont un peu endurci.
Au pied du Cerro Lopez, il y a une grande vallée arbolée. On hésite longuement : descendre dans la vallée pour grimper en front de montagne dans un grand pierrier ou contourner cette vallée par un hypothétique chemin de crêtes ? C’est une vraie muraille, on ne voit pas du tout par où on va pouvoir passer.
Le plan dit descendre. Bon, on descend.
Là, on voit passer un condor qui plane d’une vallée à l’autre.
Au pied du Cerro Lopez, on décide de faire une petite pause dans un petit bois où coule une source histoire de se motiver. Puis, on y va.
Oui oui, on est monté là dessus par la coulée de gravier à gauche de la photo et ce n’était pas de la tarte.
Arrivés au col, une vue imprenable sur le grand lac Nahuel Lapi d’un côté, et de l’autre on voit jusqu’au Chili.
On descend assez difficilement vers le refuge, c’est un peu escarpé mais surtout on a les pieds en compote, on n’est pas très vaillant.
On arrive au refuge, le soleil se couche, le ciel est rose, il y a une vue magique sur le lac Nahuel Huapi on boit une bière et on fume une clope parce qu’on est de bons vrais sportifs.
On déscend par le chemin "facile" pour rejoindre Colonia Suiza et vu qu’on est très fatigués et qu’il fait nuit, on se traîne et le chemin de 2 heures se transforme en 4 heures.
Vers minuit, on arrive enfin à un hospedaje, la dueña nous acceueille dans une maison bien chauffée, elle n’a rien a mangé... sauf peut être un peu de pain maison... des milanesas, de la sala de et des tomates, miam !
Le lendemain, on se réveille avec une dalle de poney, alors on file à Bariloché et on petit-déjeune une bonne grosse fondue.
Cher petit fonctionnaire argentin, je ne mettrai plus ta parole en doute. En effet, le parcours était un peu au dessus de notre niveau !
Vos commentaires
# Le 28 mars 2014 à 22:22, par Mama del dulce En réponse à : Du Cerro Negro au Cerro Lopez
Ha ha , je vois qu’on a zappé l’épisode du vertige vertigineux ! Quels paysages fabuleux... You petits veinards...
# Le 29 mars 2014 à 10:47, par Bulcy En réponse à : Du Cerro Negro au Cerro Lopez
Cette aventure captivante vaudrait la peine d’être traduite en anglais . Ce serait lu par plus de 50.000 internautes de par le monde , dixit Frank Gallagher ; et peut être primé par l’Office de Tourisme Argentin ; ( prise en compte des frais de traduction , p ex )
.Ainsi que d’autres épisodes aussi uniques de votre blog.
Sur votre dernière Carte je n’ai pas trouvé Bariloché . C’est pour m’y rendre tout au début Avril !
Nihil obstat imprimatur