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Au dessus de Dnipropetrovsk

22 mai 2014, par gasp, Dnipropetrovsk, Oblast de Dnipropetrovsk, Ukraine

Nous sommes rentrés en France le 24 Avril. Dès notre arrivée, nous sommes allés nous faire choyer par nos mamans, "je crois que le Sancerre accompagnerait très bien cette truite en papillotte", "un peu d’huile d’olive sur une omelette de truffes ?", "de macarons avec votre thé ?"... c’est bien d’avoir des mamans.

Nous avons aussi vu les copains, ceux que nous n’avions pas vu depuis longtemps, ceux qui sont de passage dans le coin, mais aussi des nouveaux copains qui sont arrivés pendant notre absence : Midori, Clémentine et Kévin, heu pardon, Achille.

Nous avons repris le travail, Domitille continue le projet The Island pour OX, c’est un beau projet de jeu ludo-éducatif financé par une communauté d’internautes et de copains. Pour ma part, il y a des projets en vue avec l’équipe de EST, les copains avec qui je travaillais avant, la pompe est ré-amorcée, c’est chouette de se retrouver toute la journée à déplacer des pixels sur des ordis en écoutant de la musique débile et d’aller tous ensemble manger des Ramens.

Et puis aussi il y a un peu réflexion. Le retour, c’est aussi un nouveau départ. Il y a beaucoup de choses à penser : quelles couleurs seront tendances cet été à Paris ? dois-je rechercher un travail salarié ? et si n allait vivre à Marseille ? ou à Bordeau ? ou à Berlin ? quel document manque-t-il dans mon dossier du pôle emploi ? et si je faisais une formation de typographie ? qu’y a-t-il sur l’eau du Rhône ? quelle température fait-il à Montréal le premier janvier ? est-ce que si j’arrête de parler l’espagnol je vais l’oublier ? les castors lapons sont ils hermaphrodites ? dois-je prendre une mutuelle santé ? que sont devenus nos amis les luxembourgeois ? Josette lit-elle le blog ? et si on prenait un chat ?

Je me noie un peu dans ce verre d’eau plein de questions. J’ai un peu de mal à voir "the big picture" et puis je n’ai pas trop envie. Alors, je me trouve des trucs complètement futiles à faire, je m’y investis à fond pendant quelques jours et finalement rien n’avance.

Mais tout ceci n’explique pas Dnipropetrovsk [1]. Tout simplement parce que nous sommes en train de survoler cette ville au nom évocateur de chants d’oiseaux, de couchers de soleil et de galipettes dans l’herbe, dans un très confortable Airbus A380 [2] du vol TG931 de la Thai Airways.

Je n’ai croisé mon père qu’une demie heure depuis mon retour, alors que j’arrivais il partait rejoindre son épouse Praveena en Thaïlande “– mais alors on ne se sera pas vu ?
– ben non.
— il faut que je vienne vous voir !
— chiche.”

On a l’occasion de rejoindre Praveena et mon père qui sont en Thaïlande. Ils vont bien s’occuper de nous, on va prendre encore un peu de vacances. C’est l’occasion, le timing est bon : on n’a pas encore de plans, de jours de congés à poser, de loyers à payer, de chat à nourrir.


[1Oui, le titre aussi ronflant n’avait pour but que de dédramatiser mon naufrage d’adolescent attardé dans un verre d’eau et de prévenir que cet article risquait de contenir au moins une envolée lyrique et plusieurs notes de bas de page.

[2Preuve qu’il est super confortable, Domitille dort à poings fermés, c’est une première depuis le vol New-York – Atlanta, particulièrement remué, il y a de cela un an.

Vos commentaires

  • Le 25 mai 2014 à 23:36, par syb En réponse à : Au dessus de Dnipropetrovsk

    bon écrivain tu es Gaspard ! Bon voyages les loulous !!

  • Le 31 mai 2014 à 21:26, par Mamadeldulce En réponse à : Au dessus de Dnipropetrovsk

    Mais oui tu écris bien ! J’aime beaucoup tes petites nouvelles d’au-dessus du monde... On voit pratiquement Domitille dormir...