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Test : The Wonderful 101

, par RYoGA

Héroïque The Wonderful 101 !

Nouvelle licence exclusive de Platinum Games et Nintendo, The Wonderful 101 a fait office jusqu’à présent de vilain petit canard dans le line-up sans surprises de la Wii U. "Un jeu brouillon" semblaient vouloir retenir les différents avis basés sur de courtes périodes d’essai. Le jeu entièrement terminé, si on creusait un peu la chose ?


Test publié sur Puissance-Nintendo !

The Wooooonderful One - O - One !

Sur Terre, dans un futur proche, une nouvelle invasion extra-terrestre menée par les robots de l’armée Geathjerks fait rage. La Gaia Defense Army, qui a déjà lutté contre les attaques Geathjerks dans le passé, est débordée. Les Services Secrets Planétaires CENTINELS envoient l’équipe de super héros des Wonderful 100 à la rescousse. Ils débarquent dans la ville de Blossom City, point de départ de notre aventure.

Le très sérieux Wonder Rouge (il est enseignant dans la vraie vie) a été désigné comme leader du groupe, ce qui n’est pas pour plaire au second de l’opération, le m’as-tu-vu Wonder Bleu. Après avoir défait les robots qui ont envahi la ville, ils s’engagent dans une véritable course-poursuite pour empêcher les Geathjerks de détruire les boucliers de protection de la Terre. Dans l’espace, toute l’armée ennemie attend de pouvoir assouvir sa vengeance...

En bon beat’em all, les parcours de W101 fonctionnent par missions. On avance dans les environnements en vue plus ou moins du dessus. Une arène virtuelle apparait le temps d’affronter les ennemis. Une fois vaincus, la suite du chemin s’ouvre à vous. L’aventure réserve toutefois des surprises et cette structure sera très souvent bouleversée !

Un concept de jeu à part entière

W101 reprend le concept des jeux Pikmin : dans la peau d’un leader vous menez une équipe qui vous suit aveuglément. Au fur et à mesure du jeu, vous recrutez les héros de l’équipe des Wonderful 100, mais aussi des citoyens lambdas, qui viennent se joindre à votre cause. Il sont sur votre parcours et c’est à vous de les enrôler en traçant un cercle sur le gamepad. Certains sont cachés dans des zones moins accessibles et il vous faudra les dégotter.

Le leader se dirige au stick gauche. Il peut attaquer, sauter et choisir de garder son équipe au plus près de lui. Ce meneur peut être changé à tout moment pour pouvoir bénéficier des pouvoirs spécifiques à chaque héros. Pour l’utiliser, il faut dessiner sur le gamepad la figure qui symbolise l’arme : un cercle pour le poing géant de Wonder Rouge, une ligne pour l’épée de Wonder Bleu, un "L" penché pour le pistolet de Wonder Vert, etc.

On peut aussi faire ces dessins au stick droit. C’est d’ailleurs bien plus pratique pour certains d’entre eux, à l’image de la ligne droite. L’arme sera alors matérialisée par les héros et les citoyens eux-mêmes, formant une belle brochette humaine !

Appelée "l’unimorphisation", cette technique consomme de l’énergie sous forme de piles. Vous pouvez en ramasser sur le terrain ou tout simplement attendre que les batteries se rechargent automatiquement. Plus vous avez d’énergie et de membres dans votre équipe, plus l’attaque est potentiellement puissante ! Il est possible en effet de gérer l’envergure de son dessin sur le gamepad, comme de décider de laisser traîner le stick droit le plus longtemps possible. Vous pouvez alors déchaîner votre colère !

L’unimorphisation permet aussi d’intéragir avec les décors. La main actionnera une manivelle. L’épée coupera des chaînes metalliques ou fera office de clé. Le pistolet atteindra une cible au loin. Le fouet enlèvera des parties d’armure épineuses sur les ennemis, ou servira de grappin... Les pouvoirs, comme les intéractions, sont nombreuses et on vous en laisse la surprise !

Gameplay asymétrique, le retour

La vue de l’action est, selon les situations, soit très éloignée, soit très rapprochée. Il n’est pas possible de gérer la caméra. Tout au plus peut-on zoomer encore un peu plus lorsque la caméra est déjà rapprochée, mais cela ne sert pas à grand chose. Déconcertant au début, ce choix de caméra s’avère adapté à des situations qui ne cessent d’évoluer.

Par exemple il est possible à certains moments de rentrer dans les bâtiments. Si sur la télévision rien ne change - vos personnages sont dans la maison - il faut regarder sur le gamepad pour voir l’intérieur du lieu en vue subjective. La fonction gyroscopique est alors activée automatiquement et il faut orienter le gamepad pour regarder autour de soi, tout en continuant de bouger son personnage avec le stick. L’espace exigu des bâtiments fait que l’on se retrouve un peu à l’étroit mais avec la pratique rien d’impossible. Cette opération a pour but de résoudre un casse-tête en utilisant les informations des deux points de vue. Le code à l’intérieur de la maison est ainsi à reproduire sur l’affichage l’extérieur en faisant tourner les rouages sur place avec la Wonder Main de Rouge.

Ce genre d’énigme revient dans le jeu de temps en temps et utilise toujours les pouvoirs de nos héros de manière vraiment intéressante.

Un jeu qui ne se laisse pas facilement approcher

C’est un fait, les premiers pas avec W101 sont délicats.

Malgré un tutorial complet, il n’est pas aisé de comprendre le fonctionnement du jeu de prime abord. De nombreux ratés alimentent la rage du joueur qui ne comprend pas pourquoi les choses sont si compliquées. Dessiner une forme sur le gamepad, la valider, l’annuler, gérer son amplitude, la voir effective puis la gérer est un calvaire des premiers instants. Ajouter à cela la gestion de l’énergie des batteries, forcément restreinte au début, et à la hargne des ennemis, et vous aurez vite fait d’avoir une très mauvaise impression.

Lorsque votre leader et son équipe se font toucher, ils sont éparpillés aux quatre coins de la zone de combat. Contrairement au Capitaine Olimar qui peut rappeler tous ses soldats par un coup de sifflet bref, le leader du groupe des Wonderful 100 doit aller chercher lui-même les citoyens sonnés. Il suffit d’attendre quelques secondes pour qu’ils reviennent automatiquement, mais si vous êtes pressé il faudra les récupérer en leur marchant dessus un à un. Ils sont parfois esseulés, parfois en groupes. C’est dans cet effort désespéré que l’ennemi revient à la charge, vous mettant encore à terre et achevant votre patience. De quoi être franchement déstabilisé.

Mais alors ? Rien ne va plus ?

Heureusement, ceci n’est pas une fatalité. Au fur et à mesure que se gonflent les rangs des Wonderful 100, la capacité d’attaque de l’équipe augmente. Aux techniques principales de chacun des supers héros viennent s’ajouter des possibilités de combos dévastateurs. Des unimorphisations pour vous permettre d’esquiver (le Wonder ressort ou la Wonder boule) ou de contrer les attaques ennemies (la Wonder gelée) deviennent vite indispensables.

Si certains combos se débloquent dans le feu de l’action grâce à l’accumulation de points d’expérience les Wonder techniques sont quant à elles accessibles à l’achat dans un magasin disponible à la fin de chaque mission. Les pièces récoltées sur le terrain dans les objets destructibles et offertes en bonus pour chaque mission serviront dans ce "Wonderful Mart", votre boutique personnalisée.

On y trouve aussi à l’achat des objets de soin et des modules. Ces derniers sont des boosts de statistiques spéciales dont le nombre utilisable est limité. Convertir l’énergie vitale en surplus en batterie, ralentir le temps pendant une esquive lors d’une attaques ennemie, à vous de choisir les modules qui seront le plus à votre avantage.

Avec le temps les techniques spéciales deviennent plus puissantes. Vous pouvez affecter les ennemis avec le ressort. La boule et la gelée gagnent des piques qui vont entamer la barre de vie des ennemis en conséquence. Sur la fin il devient même possible de recharger ses batteries en quelques secondes en concentrant ses troupes autour de soi (la Wonder tente). Votre énergie à bloc, vous allez enfin pouvoir vous sentir un vrai super héros !

L’esprit Wooooooonderful 1-0-1

Tel un manga japonais flamboyant, la frénésie de W101 ne s’arrêtera pas avant la fin. La grosse majorité de l’action se passe dans des séquences où le décor défile à cent à l’heure, tandis que vous équipe remonte des structures gigantesques projetées à grande vitesse.

Dans le feu de l’action, on loupera peut-être le dessin d’une unimorphisation et un fouet sera dessiné à la place d’un marteau. D’autre part, certaines situations ne sont pas forcément lisibles du premier coup (comment savoir qu’il faut utiliser le pouvoir du Wonder deltaplane ici ?), mais l’échec n’est jamais vraiment pénalisé puisqu’on peut reprendre la partie exactement là où on l’a arrêtée. Nos personnages meurent dramatiquement, s’envolant dans les airs en tenue d’Adam (si si)... mais repartent au combat aussi sec ! Seules les statistiques s’en voient affectées, à savoir un nombre moindre de pièces récoltées.

Ce que l’on retient vraiment, et qui procure un fun indescriptible, c’est l’humour déjanté typique des animes japonais qui rythme les situations de jeu et les dialogues. On nage en pleine auto-parodie et la galerie de personnages délicieusement stéréotypés puise ses influences directement dans One Piece. Les situations grandiloquentes s’inspirent des productions de la Gainax (Evangelion, Gurren Lagann pour ne citer que les plus évidentes).

Les cinématiques du jeu sont ainsi un pur régal, en plus d’être régulièrement intéractives, par le biais d’une unimorphisation géante bien placée. Quel délice de marteler de coups un ennemi abasourdi avec le poing géant de Wonder Rouge, tel un Luffy en plein "Gear Third" ! Héroïque, épique, délirant, W101 ne vous épargnera rien !

On retrouve aussi de très nombreux clins d’oeil aux jeux vidéo avec des références dans les décors ou le gameplay lui-même : Pac Man, des auto-références de jeux Platinum Game, Mario lorsque le poing de Wonder Rouge balance des boules de feu, Zelda lorsque l’épée géante de Wonder Bleu doit découper des hautes herbes… Il y en a sûrement plein d’autres ! Des références parfaitement intégrées à un univers joliment maîtrisé et attachant.

Un jeu qui gagne en puissance

Si l’on reste quelques temps dans la ville de Blossom City, les environnements à venir sauront vous dépayser. Vous obtenez les pouvoirs de nouveaux Wonder héros et les énigmes demandent de nouvelles ressources et deviennent de plus en plus élaborées. Possibilité de vous accrocher aux murs, de marcher sous l’eau, de ralentir le temps… Les techniques sont à tester pour découvrir lesquelles permettront de réduire chaque type d’ennemi en poussières le plus rapidement possible, surtout ceux que l’on a déjà rencontrés plusieurs fois, beat’em all oblige.

Le genre shoot’em-up est aussi de la partie et se décline sous plusieurs points de vue (vue de face, de derrière, de côté…) pour des phases de jeu toujours très relevées. Notre préférence va pour celle qui s’inspire directement de jeux comme ViewPoint (illustre shoot sur Neo Geo) dans une longue séquence jubilatoire. Les combats de mécha ne sont pas oubliés, s’inspirant quant à eux directement de Punch Out ! Bref, dans W101, on ne s’ennuie jamais ! Une fête foraine de tous les instants, un crescendo efficacement orchestré.

Et pour quelques "dollars" de plus

Pendant la partie, le terminal permet d’accéder aux options : gérer ses objets, ses modules, consulter des fiches sur toutes les techniques, personnages, objets de l’inventaire et objets spéciaux (des "capsules" qui sont en quelque sorte des succès, et des figurines à collectionner).

C’est là que vous pouvez utiliser un "mixeur". Ce dernier permet de confectionner des objets plus ou moins spéciaux avec les trois types de légumes ramassés pendant le jeu. Celui à ne pas rater est la Wonder carte de crédit ! Elle donne la chance de pouvoir acheter n’importe quel objet de la boutique. Elle demande évidemment pour son obtention un maximum de légumes des trois types, mais vaut le détour vu le nombre de pièces demandées à l’achat.

Petite cerise sur le gâteau, il est possible entre chaque mission ou chaque événement majeur de l’histoire de publier ses résultats sur Miiverse via une icône sur le gamepad. Les niveaux traversés peuvent être refaits à n’importe quel moment, l’occasion d’aller chercher les objets ou personnages qui nous auraient échappé. En cela le jeu offre une très bonne rejouabilité.

Un mode mission propose de se concentrer sur des arènes, le tout jusqu’à cinq joueurs en multi local. Le jeu est compatible avec le Controller Pro. Les potes vont devoir ramener leurs manettes !

Conclusion

On se plaint trop souvent de ne pas avoir de nouvelles licences sur consoles Nintendo. En voilà une, et une bonne ! Boucler The Wonderful 101 donne envie de continuer à vivre des aventures avec cette bande de joyeux drilles. Peut-être dans un deuxième épisode ? Il faudrait pour ça que W101 marche et il n’y a pas de secret ! Si le genre et le style vous attire, n’hésitez-pas ! Vous découvrirez un jeu original et vraiment intéressant qui remet Bayonetta 2 en question : comment vont-ils faire encore mieux ?!