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Le comics Scott Pilgrim créé par Bryan Lee O’Malley nous plonge dans le quotidien d’un jeune canadien bassiste dans un groupe de rock’n roll. Bourré d’humour et de références aux jeux-vidéo, la bande-dessinée a vite été adaptée en jeu, mais également en film. Pour les dix ans de ces deux créations, Ubisoft répond à l’appel des fans qui désespéraient de retrouver le beat’em up sorti en 2010 uniquement en dématérialisé sur PSN et XBox Live.
Test publié sur Puissance-Nintendo
Le jeu Scott Pilgrim VS. the World propose principalement un mode histoire et quatre modes de jeu bonus, un où l’on affronte les boss à la suite, des zombies à l’infini, ses potes en battle royale ou encore une partie de ballon prisonnier.
En multi, le jeu vous permet de vous retrouver jusqu’à quatre, que ce soit en local ou même en ligne. Pour accéder aux différents contenus en ligne (jeu en réseau, classements ou accès aux DLC), il nous est demandé de créer un compte Ubisoft via l’interface, ce qui est quand même un peu contrariant.
Quel que soit le mode, on vous demande ensuite le niveau de difficulté du jeu, entre novice (facile), dur à cuire (normal) et grand maître (difficile). Même en novice, nous avons trouvé le jeu fort difficile en solo. En effet, les niveaux sont longs, les ennemis agressifs et très nombreux. Il semble que le jeu soit plutôt taillé pour des sessions à plusieurs !
Vous pouvez choisir entre plusieurs personnages (cinq au départ), aux caractéristiques plutôt similaires, si ce n’est Kim qui dispose d’un saut plus ample et Ramona qui sort son maillet pour attaquer. Dès l’écran de sélection de personnages, on sent que les références à l’univers du jeu vidéo vont pleuvoir (ici l’écran de sélection des personnages de Super Mario Bros. 2) ! Une fois la couleur du personnage choisie, c’est parti !
Un soir de neige à Toronto
Voilà Scott et ses amis prêts à en découdre pour castagner à tout va ! Scott Pilgrim VS. the World s’inspire des grands noms du beat’em up comme Double Dragon ou Final Fight avec ses coups qui pleuvent dans tous les sens selon la disposition des ennemis autour de vous.
Mais la référence la plus marquante selon nous se trouve plutôt du côté du premier jeu du créateur de Double Dragon Yoshihisa Kishimoto : Kunio-Kun, que nous connaissons chez nous sous le nom de Renegade.
Dans ce jeu, les adversaires sont très vivants, des dialogues apparaissent ça et là, des boutiques sont disponibles pour y dépenser nos sous dans quelques items. Autant d’éléments absents des Double Dragon et consorts, mais bien présent dans Scott Pilgrim.
Scott et ses amis gagnent des niveaux en combattant. L’occasion d’apprendre des techniques qui vont varier la palette de coups forcément très limitée au départ. Coups de points, de pied, saut et parade occupent les quatre boutons principaux avec lesquels on apprend progressivement des combos.
Des battes de base-ball et autres projectiles traînent sur le terrain, voilà qui promet pas mal de dégâts aux adversaires, mais aussi un joyeux capharnaüm : les ennemis très souvent en surnombre, et, surexcités, débarquent de tous les côtés pour vous agresser, vous balancer des items qui rebondissent à tout va ! En cela, on a parfois l’impression de crouler sous les agressions (littéralement : des adversaires venus de nulle part viennent s’empiler sur vous pour vous étouffer !) et le gameplay de Scott Pilgrim est très vite un peu usant.
En plus d’un nombre de vies (une fois perdues, le jeu vous ramène sur la carte avec l’obligation de refaire tout le niveau, lesquels sont généralement très longs), votre personnage dispose d’un nombre de points de vie, mais aussi de points de cran.
Les points de cran permettent d’invoquer un super pouvoir à même d’infliger des dommages à tous les ennemis à l’écran (avec la gachette L), mais aussi de sortir une coup spécial (avec R). Ils sont également recyclés en points de vie lorsque ces derniers viennent à manquer, d’où l’intérêt de les économiser en évitant les attaques spéciales.
Si on ne trouve pas de points de vie sur le terrain, il est heureusement possible d’en acheter dans des boutiques intégrées naturellement aux décors.
Après un parcours rempli d’ennemis et de séquences tentant de renouveler l’intérêt (bataille de boule de neige, porte secrète remplie de bonus, etc), vient le moment d’affronter le boss de fin d’étape. Un boss qui n’est ni plus ni moins qu’un des sept ex-petit ami de Ramona, la toute nouvelle copine de Scott.
Les différents boss reprennent bien entendu les personnages emblématiques du comics de O’Malley, mis en scène de façon humoristique et visuellement dynamique. Le jeu propose une réalisation haute en couleurs qui mérite le détour.
Ce qui nous a fortement déplu : bloquer pour de bon dès le troisième niveau avec pour seule solution de faire et refaire les premiers niveaux pour gagner de l’expérience et des coups spéciaux pour espérer passer aux suivants. Sur certains jeux (au hasard : Streets of Rage 4), refaire est un plaisir. Sur Scott Pilgrim et ses ennemis harceleurs, beaucoup moins !
Heureusement, en bon beat’em up mâtiné de RPG qu’il est, nos personnages deviennent plus forts plus on joue. Il ne suffit que de quelques heures pour qu’un personnage atteigne le niveau 16 (le niveau maximum) et gagne tous ses pouvoirs. "Seulement" seize niveaux, et finalement si peu de pouvoirs, c’en est presque décevant.
D’autant qu’au niveau maximum, le personnage en bave toujours en solo à mi-parcours. Il faut compter sur des points de caractéristiques telles que la défense, la vitesse, la puissance et l’attaque critique pour gagner en force. Ces caractéristiques se gagnent en montant de niveau, mais aussi en mangeant de la nourriture de qualité dans les magasins.
Petit détail sur les niveaux gagnés pour les personnages : chacun gagne ses niveaux peu importe qui l’a joué. Comprenez qu’il n’est pas possible de se créer un profil de joueur dans le jeu, Scott monte en niveau indépendamment des modes de jeu joués. Pratique si vous voulez monter un personnage à plusieurs. Mais si vous voulez gérer la progression de votre personnage de A à Z, il faudra créer des profils Switch pour avoir une sauvegarde différente.
A plusieurs, c’est l’fun !
Jouable jusqu’à quatre, le jeu propose aux coéquipiers de s’entraider durant la partie. Par exemple, si un joueur vient à mourir et perdre toutes ses vies, il se transforme en fantôme et peut voler une vie à un ami (enfin, un futur ex-ami) ! C’est la solution un peu sournoise, tandis qu’un ami peut justement venir à vos côtés pour vous réanimer en cas de mort. En cours de partie, vous pouvez trinquer pour vous partager des points de vie, ou même un peu d’argent quand vous êtes dans les magasins.
Enfin, si tous les joueurs actionnent leur super attaque (L) en même temps, une super attaque commune s’enclenche : ni plus ni moins qu’un bœuf musical qui détonne !
Nous avons vu qu’un mode réseau était disponible pour les joueurs ayant créé un compte Ubisoft. Dans ce mode "partie en réseau", vous pouvez créer ou rejoindre une session, choisir le nombre de joueurs et si elle est publique ou privée.
Nous n’avons pas pu tester ce mode et ne savons pas comment les invitations privées fonctionnent, si il y a par exemple un code à partager. En session privée, il s’agirait à priori uniquement d’inviter ses amis Switch possédant le jeu, en passant par le profil Switch et en invitant le joueur, soit un système que l’on avait déjà rencontré avec Streets of Rage 4.
Avec Scott Pilgrim VS. the World, nous sommes face à un beat’em up honnête dont l’univers et la réalisation peuvent nous faire passer un bon moment. Plutôt pensé pour le multi, il s’agit d’une bagarre générale parfois un peu éprouvante pour le pauvre joueur solo lancé dans la mêlée ! On vous invite donc à rassembler la famille proche ou des amis masqués pour partager cette aventure sympathique. Sympathique, seulement, car il est bien difficilement pour un jeu sorti il y a dix ans de rivaliser avec le nouveau maître en la matière sorti en 2020, le bien nommé Streets of Rage 4 ! Le jeu est disponible demain 14 janvier sur l’eShop. Limited Run se charge des versions boite et collector.