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Test : Resident Evil : Revelations (Switch)

, par RYoGA

Sorti à l’origine en 2012 sur Nintendo 3DS puis adapté sur Wii U à la sauce HD un an plus tard, Resident Evil : Revelations est une valeur sûre que Capcom se fait un malin plaisir à nous ressortir une nouvelle fois. Est-ce que cette version Switch apporte quelque chose, et le jeu vaut-il encore le coup d’être fait aujourd’hui ?

Test publié sur Puissance-Nintendo

Cette fois-ci uniquement disponible en dématérialisé sur l’eShop, Resident Evil : Revelations pèse son poids puisqu’il vous faudra compter pas moins de 12 Go pour l’installer. Xenoblade Chronicles 2 en fait 13 en version dématérialisée, mais existe en version boite. Les fans de Resident Evil devront donc faire le ménage dans la mémoire de la console ou penser à investir dans une carte micro SD (à plus forte raison s’ils enchaînent avec Resident Evil : Revelations 2 qui fait lui carrément 26 Gigas !). Nous saurons peut-être un jour les raisons qui ont poussé Capcom à annuler les versions boites au dernier moment, même si l’on imagine que la place sur les cartouches propriétaires ont du être au coeur du sujet.

Jill et Chris sont sur un bateau…

Pour ce qui est de l’histoire, cette version Switch ne bouge pas d’un iota. Jill Valentine et son coéquipier Parker débarquent sur un bateau voguant sur les mers déchaînées de Méditerranée où doit se trouver son vieil ami Chris Redfield. Mais rien ne va se passer comme prévu et tout bascule dans l’horreur quand les deux équipiers découvrent qu’un nouveau type de virus a été utilisé et a engendré des créatures plus horribles les unes que les autres. Le jeu n’est ainsi pas à mettre dans toutes les mains. Ames sensibles s’abstenir.

Jusque là, pas de surprise, les Resident Evil ne sont pas connus pour la profondeur de leur scénario. Quoi qu’il arrive, rien ne nous sera épargné pour nous indiquer que la fin du monde est proche, que le méchant n’est pas celui que l’on croit et que tout ce qu’il reste à faire est de survivre au milieu d’un bestiaire pas très accueillant. Les fans sauront s’amuser du style suranné de la série. Les autres suivront de manière distraite.

Précédemment dans le RER…

Les niveaux sont traités comme des épisodes de série télé, et à côté des dialogues que s’échangent les personnages en pleines phases de gameplay, de nombreuses cinématiques viennent habiller le jeu.

Les plus marquantes sont celles qui viennent encadrer l’épisode : vous finirez toujours sur un cliffhanger, puis vient un résumé de la situation composé des moments marquants qui ont précédé. Inutile quand on enchaîne les épisodes (qui durent grosso-modo une heure), amusant quand on reprend le jeu après quelques temps. Ce découpage scénaristique amène quelques surprises, en effet tout ne se passe pas sur le bateau. On ne voudrait pas en dire trop, mais avec le recul il faut bien avouer que la narration est rudement efficace.

Un Gameplay qui a fait ses preuves

Niveau gameplay, Resident Evil : Revelations se situe dans la lignée de Resident Evil 4 et 5, avec toutefois quelques améliorations notables.

Dans cet épisode, il était enfin possible d’avancer tout en pointant son arme, en tirant ou même en rechargeant ! On peut toujours faire un 360° sur soi-même pour regarder ce qui se trame dans son propre dos. On retrouve le côté un peu rigide si particulier de la série, ce qui peut nous amener à patauger un peu dans les couloirs exigus. Le jeu ajoute d’ailleurs un système d’esquive pour éviter les attaques ennemies, en plus des coups au corps-à-corps qui s’active quand un adversaire est sonné. Le principe de sauvegarde par machine à écrire a laissé sa place à des sauvegardes automatiques à des moments-clés et manuelle à chaque fin de chapitre.

Votre personnage peut switcher entre trois armes différentes. En plus des armes à feu, vous disposez également d’armes de jet consommables telles que des grenades ou des mines à retardement, mais aussi de votre bon vieux couteau qui vient vous sauver la peau quand vous êtes à cours de munitions. Le système de coffres revient, mais pour les armes uniquement. Vous pouvez les customiser avec des compétences acquises en chemin sous la forme de kits.

À l’instar de Samus qui dans Metroïd Prime passait son temps à analyser tout ce qui l’entourait, votre personnage peut scanner les environnements avec un pistolet spécial appelé le Genesis. C’est un moyen de faire apparaître des objets cachés ou de trouver des traces de doigts invisibles, petite quête secondaire du jeu. Mais vous pouvez également scanner les ennemis, vivants comme morts, pour alimenter un pourcentage qui, lorsqu’il atteint 100 %, offre un spray de soin. Un challenge un peu délicat puisqu’il faut arriver à les scanner avant qu’ils ne vous attaquent. Mais également stratégique car le maximum de spray peut être vite atteint et le scan a alors plutôt intérêt à être réservé pour plus tard.

Un peu comme Astérix et ses douze travaux, vous êtes amené à faire de nombreux aller-retours à la recherche des différentes clés qui ouvrent les zones du jeu. La carte des lieux en 3D peut être consultée à tout moment pour nous éviter de trop nous perdre dans les sombres dédales. Cet épisode nous propose de temps en temps de dévisser un petit panneau (une manipulation exclusive à l’écran tactile de la version 3DS, ici absente) pour essayer de raccorder le courant d’un schéma électrique en alignant des curseurs.

Enfin la dernière nouveauté majeure consiste en des phases de gameplay sous l’eau. Si notre personnage n’est pas particulièrement habile pour se déplacer dans de grandes étendues d’eau, la navigation dans des couloirs immergés est plus aisée. Le stress occasionné par la gestion de la jauge d’oxygène ne rend que plus gratifiante la localisation d’une zone d’air salvatrice. À noter que plus on avance plus ces scènes sont réussies.

Globalement les situations restent très variées et l’on retrouve tous les habituels temps forts de la série comme les moments de résistance face à des hordes d’ennemis, des boss bien costaux ou encore les fuites chronométrées.

Le mode Commando

Le mode Commando est disponible dès le début, mais nous vous conseillons de faire d’abord le mode Histoire car les mêmes lieux sont réutilisés et il serait dommage de ne pas les découvrir dans leur contexte.

Ce mode consiste à retraverser tout ou partie des environnements connus dans le but de faire du score. Votre temps, les armes et munitions utilisées, le nombre d’ennemis tués et la façon dont vous le faites : tout sera question de scoring. En plus de gagner de l’argent à dépenser en magasin, des points d’expérience sont attribués et augmentent votre niveau. A chaque niveau correspond des armes débloquées plus efficaces. Bienvenue dans une quête de puissance !

Cette expérience peut être pratiquée en solo mais également avec un deuxième joueur en ligne. Après création ou recherche d’une partie, quelques paramètres sont à établir et c’est parti pour une chasse à deux ! C’est un plaisir de faire une ou plusieurs missions avec un joueur pour partager le boulot. Il est simplement dommage qu’aucun type de communication ne soit permis avec le joueur qui vous accompagne. Vous pouvez consulter la page de jeu de votre camarade, voir quels sont les logiciels qu’il utilise et décider éventuellement de le rajouter en ami. La durée de vie de ce mode dépend de votre attrait pour ce type de jeu.

Les succès sont toujours de la partie et s’obtiennent autant dans le mode Histoire que dans le mode Commando. Certains d’entre eux débloquent directement du contenu dont de nouveaux personnages jouables dans le mode Commando.

Les apports de la version Switch

Bien que sur le même moule que la version Wii U, cette version Switch de Resident Evil : Revelations apporte quelques petites nouveautés bienvenues. La première est un mini-jeu qui se lance au démarrage pendant le temps de chargement : Ghostship Panic est un simple shooter de cibles en pixel art qui peut vous faire gagner quelques unités de monnaie du jeu. Il se retrouve également dans le menu option du mode Commando.

Le jeu est également connecté à Internet. Un code d’accès au site Resident Evil.Net vous donne accès à vos scores et vous permet d’obtenir des cadeaux bonus.

Les amiibo sont également compatibles avec le jeu. Scanner un amiibo rapporte de l’argent utilisable dans le mode Commando. Si vous avez beaucoup d’amiibo, c’est le moment de tous les sortir pour obtenir un joli pactole à dépenser pour des armes, caractéristiques et objets ! Chaque amiibo n’est sensé être utilisable qu’une fois par jour mais nous avons constaté que cette limite n’est pas toujours respectée puisqu’il peut se passer plusieurs jours avant qu’un amiibo ne redevienne fonctionnel.

Mais le plus gros ajout concerne le gameplay gyroscopique. Les Joy-Con dans les mains, le gyroscope permet de déplacer votre arme dans l’espace de manière tout à fait convaincante. La première prise en mains toussote certes un peu, mais le coup vient rapidement. Marcher avec un stick, orienter la caméra avec l’autre et viser en bougeant ses manettes devient rapidement une deuxième nature. La reconnaissance de mouvement de la Version Wii de Resident Evil 4 était réussie. Celle de Resident Evil : Revelations sur Switch l’est tout autant, sinon plus.

Mine de rien, à force de réapparaître sur tous les supports dans des versions complètes et réussies, Resident Evil : Revelations assoit son statut de classique avec le temps. Il n’a jamais prétendu être le meilleur de la série mais quelque part entre l’action et l’horreur à l’Hollywoodienne il trouve son style. Il se refait sans déplaisir.