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Test : Mario Kart 8

, par RYoGA

Test originellement publié sur Eurogamer.fr !

Cela fait vingt-deux ans que Super Mario Kart est sorti, et par la même occasion le jeu coup de poing de Nintendo, celui qui fait vendre chaque console de Nintendo par camions et qui met tout le monde d’accord. Souvent imité, jamais égalé, Mario Kart revient ici dans un nouvel épisode qui nous est à la fois étrangement familier mais aussi terriblement novateur et accrocheur. Le jeu, contrairement aux dernières productions de Nintendo, n’est pas un hommage. C’est une institution à lui tout seul et qui arrive de façon magistrale à se renouveler et évoluer avec brio.

Disons-le donc d’entrée de jeu : Mario Kart 8 est une tuerie. Technique tout d’abord, avec des graphismes jamais vus sur une console Nintendo (merci au 1080p et aux décors magnifiques). La bande-son symphonique est démentielle (enregistrée majoritairement en live). Mais surtout un gameplay qui procure une expérience de jeu vraiment gratifiante. Quel plaisir de déraper dans les tournants, de bondir dans une cascade, de se retrouver sous l’eau ou propulsé dans les airs, de dégotter les raccourcis ou les tremplins surélevés qui vont vous permettre de gagner quelques mètres sur des adversaires bien remontés. Seul ou à plusieurs, que ce soit dans le canapé ou en ligne, on est parti pour de très longues semaines de plaisir !

Des courses qui ne tournent pas toujours en boucle !

Mario Kart, c’est comme le vélo...?

Mario Kart, c’est sur les circuits que cela se passe bien sûr ! Si les bases ne changent pas, avec les objets mythiques, les dérapages en deux temps dans les tournants, les prises d’accélération par aspiration, la vue arrière rapide ou encore les pirouettes sur des tremplins, on prend très vite connaissance des nouvelles règles.

Celle qui sautera aux yeux en premier, c’est l’impossibilité de cumuler deux objets en même temps : vous ne pourrez pas prendre un deuxième objet en stockant le premier à l’arrière. Assez déstabilisant au début, la nouvelle règle s’assimile au fur et à mesure des parties, obligeant le joueur à rapidement utiliser son objet, à s’en servir comme défense ou à s’en débarrasser pour en obtenir un meilleur. En somme rien de nouveau dans Mario Kart, mais le fait de pouvoir cumuler deux objets nous avait fait oublier ce qu’est la peur d’être poursuivi par des concurrents en furie ! Posséder un ou plusieurs objets de défense autour de soi ne veut pas dire non plus que l’on est forcément protégé ! En effet, les projectiles peuvent tout à fait vous atteindre si vous êtes heurté entre deux protections !

Le replay permet de constater qu’on a vraiment la tête à l’envers !

La deuxième différence majeure tient dans le nombre de types de terrains différents. À l’eau et l’air ajoutés par le précédent épisode portable, viennent s’ajouter les pistes anti-gravité qui vont vous en faire voir de toutes les couleurs. Concrètement, il s’agit de portions de pistes qui quittent le plan horizontal de la course pour aller sur les murs, au plafond, ou dans tous les sens. De votre point de vue, à part des murs où votre kart sera bien à 90°, un réajustement de la caméra vient compenser ces inclinaisons. Vous n’aurez donc jamais la tête à l’envers, même si les sensations sont bien là, à cause de ce que vous voyez du reste du circuit et des adversaires qui s’y trouvent !

On croise souvent sur ces pistes des accélérateurs, tremplins et de bornes de propulsion nouvelles qui font de ces portions de route des chemins privilégiés pour gagner du temps. Notez que lorsqu’on se trouve sur une piste anti-gravité, vos roues se mettent à l’horizontale mais surtout vous pouvez rentrer dans les concurrents pour obtenir un boost. Il faudra veiller à ne pas non plus aider les autres ! C’est en revanche un bon moyen de s’entraider si vous jouez en coopération avec un ami.

Se rentrer dedans ou pas ?

Les pièces sont de retour sur la piste et donnent un degré d’accélération permanent au bout de dix accumulées. Sachant qu’à chaque heurt par un objet ennemi on en perd trois en moyenne, il faudra constamment en ramasser. Si les terrains ne manquent pas de pièces, on pourra aussi récupérer celles perdues par les autres : faire contre mauvaise fortune, bon cour ! Moyennant quelques pièces, le porte drapeau Lakitu - qui est d’ailleurs un personnage jouable, à croire qu’il a le don d’ubiquité - sera là pour vous repêcher si jamais vous venez à tomber dans un trou. Les chutes sont ainsi beaucoup moins pénalisantes qu’auparavant car Lakitu vous remet en selle en un instant.

Les courses du gigantisme

Mario Kart 8 est un jeu lumineux. Lumineux de part sa réalisation somptueuse, qui met en valeur des décors gigantesques au travers de multiples effets d’images : focales, effets de flou, effets spéciaux, impacts... et de météo avec une lumière changeante et des textures différentes selon le temps qu’il fait. Les circuits sont des arènes géantes dans lequel vit tout un monde : les Toad saluent de toute part, les Shy Guy font leur vie sur les côtés de la ligne de départ. Des ruines, des autoroutes, des villes géantes à la F-Zéro, des stades, un aéroport, une piste de sky uniquement en descente qui ne boucle pas, une voie céleste sur la musique de Mario Galaxy... Rares sont les courses qui ne procurent pas un sentiment de joie rien qu’à les regarder, mais aussi les arpenter, que ce soit sous l’eau, dans les airs ou la tête à l’envers. Beauté et intérêt des décors : mission réussie pour Mario Kart 8 !


La promenade Toad a un petit air de Sonic Adventure 2 !

Les courses rétro sont aussi de la partie et ont été grandement modifiées par rapport aux originales, histoire de coller aux courses anti-gravité de cet épisode. On retrouve donc avec plaisir 16 courses d’un peu tous les épisodes (même 3DS) comme la Prairie Meuh Meuh de la version Wii (avec sa musique celtique absolument magnifique), l’autoroute Toad peuplée de voitures sur lesquelles ont été installés des tremplins, la Plaine Donut (seule course de Super Mario Kart), ou encore la Route Arc-en-ciel version 64 qui procure des émotions à fond les ballons. Pour tout dire, on aurait aimé en avoir un peu plus.

Les objets du démon

On retrouvera avec plaisir les objets habituels de la série : champignons boost et champignons dorés, carapaces vertes, rouges et bleues, fleurs de feu qui balancent plusieurs projectiles, étoiles, pièces, poulpes qui masquent l’écran des autres, éclairs qui foudroient et rapetissent les autres ou encore ls boulets qui vous propulsent le plus en avant possible, écrasant tout le monde au passage.

Notons que lorsqu’une carapace rouge est lancée derrière vous, vous n’êtes pas forcément la cible. Cela peut être celui derrière vous, ce qui vous en conviendrez, ne vous concerne pas vraiment (sauf si le dit poursuivant a un accident au même moment, ce qui fait de vous l’héritier légitime du projectile). Il faut croire que les petits coquins de chez Nintendo ont voulu rajouter un facteur de stress pendant les courses.

Lakitu va se manger une bleue !!

La carapace bleue tant redoutée est de retour ! La "carapace du démon" a toujours pour but d’atteindre le premier de la course, renversant ici tous les concurrents qui se trouveraient sur son chemin, comme dans la version Nintendo 64. Impossible cette fois de reculer juste avant l’impact pour l’éviter ! Non, il faudra prendre son mal en patience, au mieux ralentir et attendre que les poursuivants se trouvent à portée pour partager les dégats... à moins que vous ne possédiez ce nouvel objet incroyable...

...Et cet objet est le klaxon ! Non, pas celui qui est sur le gamepad et sur lequel vous pouvez appuyer à tout moment pour hurler votre joie (ou pas), mais bien l’objet klaxon. Il crée une onde de choc supersonique qui envoie valdinguer tous les adversaires ou objets autour de vous, carapace bleue incluse ! Du coup en pleine course, si on est premier, on préférera larguer sa peau de banane ou carapace verte pour obtenir un super klaxon, quitte à ne plus être protégé ! Il faut dire que les carapaces bleues sont très présentes, voire systématiques quand on mène la course.

Metal Mario canarde à tout va !

On trouvera d’autre part la plante Piranha, qui est l’équivalent d’un champignon doré et d’un boulet de canon puisqu’elle vous propulse d’elle même vers l’avant, happant adversaires, objets et pièces au passage ! Le boomerang se lance jusqu’à trois fois vers l’avant... et revient, ce qui permet de heurter les autres à l’aller, ou si on les loupe, au retour, pour peu qu’on se soit déplacé sur un côté ! Le Grand 8 fait apparaître huit objets qui tournent autour du joueur qui peut les utiliser lorsqu’ils passent devant lui. C’est alors un peu le carnage, il faut bien l’avouer (et pas forcément pour les adversaires !)

Les objets s’obtiennent dans les cubes transparents, qu’ils soient fixes ou en mouvement, à différents points stratégiques de la course ou à des endroits à dénicher.

Mario Kart TV : tout à fait Thierry !

Après chaque course il est possible de la revoir car elle a été automatiquement enregistrée. Les options nous permettent d’allonger la durée de ces temps forts de 30 secondes à la course entière, de choisir le ou les personnages à suivre, quel type d’événements à mettre en avant, ect. Une fois cela fait, il est possible avec les sticks du gamepad ou de la manette de remonter le temps en avant ou en arrière, mais aussi de l’accélérer ou de le ralentir. On passe ainsi de longues minutes à regarder les moments drôles des courses. Mais oui vous savez, ce moment où on vous a shooté au dessus du vide ou quand vous vous êtes fait dépasser au dernier tournant... Le slow motion, particulièrement esthétique, permet d’apprécier tous les décors à leur juste valeur et d’observer les décompositions des animations très réussies des personnages. Amusant les premières fois, Mario Kart TV n’est pas un logiciel de montage vidéo pour autant. On passe vite aux courses suivantes par la suite.

La zone Mario Kart TV

Sauf que le bouton de replay est le premier proposé : dans la frénésie de passer à la course suivante on appuiera de nombreuses fois sur le replay, sans le vouloir... avant d’annuler et reprendre le bon choix. Que de secondes perdues sur la prochaine course !! Il faut dire que l’on est toujours impatient de commencer la suite. D’ailleurs à ce propos, en dehors du temps de chargement un peu longuet de la toute première course, le reste s’enchaîne promptement.

Il est possible d’envoyer directement sa course (telle quelle ou modifiée) sur Miiverse. Il est aussi possible de mettre cette course dans ses favoris (jusqu’à six), histoire de la conserver indéfiniment. Mario Kart TV est aussi disponible dans les premiers menus sous forme d’une chaîne de télévision où l’on peut regarder les dernières courses effectuées, et ses favorites, dans un écran, sous les yeux de Mii enthousiastes qui réagissent aux vidéos. En appuyant sur (+) il est aussi possible de passer en mode plein écran et de continuer à modifier ces vidéos. Vous pouvez aussi les envoyer directement sur Youtube, à condition d’avoir votre compte utilisateur enregistré sur votre Wii U. Le monde est à vous !

Le Gamepad

Toutes les manettes Wii et Wii U sont compatibles avec le jeu. La prise en main avec le gamepad est excellente. Si l’on joue sur la télévision, on peut utiliser le gamepad pour voir la carte du circuit, le classement (utile) mais aussi appuyer sur le gros bouton klaxon au centre (inutile), passer en mode gyroscope (qui marche très bien, même si je pense que peu de joueurs vont l’utiliser) et en mode off-tv (jouer à MK8 dans son lit, un bonheur !). Les adeptes de manettes classiques pourront jouer à quatre manettes et se servir du gamepad comme écran d’affichage.

On regrettera de pas pouvoir jouer à deux avec une personne sur le gamepad et une deuxième sur la télévision : chacun aurait eu son écran, sans avoir à le splitter.

Des modes de jeu local et en ligne et conséquents

Le mode solo permet de faire des Grands Prix, de jouer contre la montre, de faire ses propres règles dans le mode Course VS mais aussi de participer au Mode Bataille de ballons contre des ordinateurs. Même chose - sauf le Contre la Montre - pour le multijoueur local jusqu’à quatre en écran splitté. On a déjà parlé du splendide 60 images secondes délivré par l’animation pour les modes 1 et 2 joueurs. Il est de 30 i/s en 3 et 4 joueurs, ce qui reste totalement dans la norme.

Gravity dans Mario Kart 8, c’est cette course !

Le jeu en ligne permet, seul ou à deux, d’affronter des joueurs du monde entier, de sa région ou tout simplement ses amis lors de courses ou de batailles de ballons. Les joueurs récemment croisés sont enregistrés en tant qu’adversaires. Un drapeau clignotant apparait quand ils sont en ligne. Les joueurs se retrouvent dans une petite salle et choisissent la course qu’ils veulent mettre en avant dans un choix de quatre (plus une au hasard). Celle qui remporte le plus de suffrages gagne. Il est possible de customiser ses choix de courses simples comme d’organiser des tournois que les joueurs pourront rejoindre et commenter sur Miiverse. Vous pourrez regarder et choisir un tournois créé par quelqu’un d’autre. Les amis peuvent vous rejoindre dans des groupes privés. Enfin, les fantômes de joueurs seront accessibles. À vous de les battre !

Tout fonctionne parfaitement bien. La recherche de joueurs comme de tournois s’effectue rapidement. Il est possible d’utiliser le micro du gamepad pour parler avec les autres pendant l’écran d’attente, mais uniquement si ce sont des amis. Nous avons quand même rencontré quelques lags : des adversaires disparaissent et réapparaissent un peu plus loin. On imagine que cela dépend de la connexion des joueurs. Jusqu’à 12 joueurs pourront concourir avec vous sur les pistes.

Le Mode Ballon déroutera sans doute un peu : il ne se déroule plus dans des arènes mais sur les pistes elles-mêmes. Un choix restreint de courses "classiques" (comprenez sans trop de nivellement ; on sera principalement face à des courses rétro) a été retenu pour que les joueurs s’éclatent les ballons entre eux, le tout en temps limité. C’est assez étrange : soit on se suit à la queue leu-leu, soit on se cherche sans fin sur les pistes, et pour cause : l’autre vous suit à égale distance de l’autre coté. Il faudra prendre les circuits à l’envers pour trouver ses proies et les canarder à vue.

Mission 1 : débloquer le contenu !

Il ne vous faudra que quelques heures pour débloquer les 30 personnages du jeu dont la moitié s’obtient en finissant les Grand Prix en mode 50cc et 100cc. Vous pouvez le faire à plusieurs, tous les modes de jeu local comptent. Rien ne récompensera le joueur qui finit les championnats du 150cc, mais on se doute que ceux qui finiront premier à chacune des 32 courses disponibles obtiendront un mode spécial bien connu (le mode miroir pour ne pas le nommer). Les très bons joueurs y arriveront sans trop de difficulté. Les autres, dont je fais partie, devront cravacher pour arracher les trois étoiles attribuées au premier. Une série de 90 tampons (à utiliser sur Miiverse) seront à débloquer en remportant certaines conditions spéciales.

La piste Voie Céleste avec la musique de Super Mario Galaxy est un pur bonheur !

Toutes les 100 pièces d’or récoltées à même le bitume, vous obtenez de nouveaux équipements pour le kart. Après l’écran de sélection des personnages, vous pourrez choisir votre châssis, vos roues ou encore votre deltaplane, directement importé de Mario Kart 7. Une pression sur le bouton (+) de la manette permet de visualiser les statistiques des différentes combinaisons. Il y a largement de quoi développer son kart (ou sa moto) préféré.

Ainsi, entre les caractéristiques spécifiques à chaque personnage, celles des combinaisons des karts/motos et des pistes aux adhérences et parcours différents, vous avez de quoi trouver votre bonheur !

Conclusion du rédacteur : Incontournable ! Le meilleur épisode de la série !

Même si on connait la formule, Mario Kart 8 arrive à nous surprendre grâce à de nombreux réajustements et une réalisation triple AAA que l’on avait pas vu chez le développeur depuis quelques temps. Plein d’humour, lumineux et sans être gnian gnian, Mario Kart 8 revient avec cet épisode au sommet de sa forme et devient le fer de lance d’une Wii U qui montre que, oui, elle-aussi elle en a dans le ventre !

Ces screens proviennent de ma partie, récupérés sur Miiverse !


Les points forts :

- Une réalisation graphique au top, du jamais vu sur Wii U
- Une bande-son live super entrainante
- Des parcours top, nouveaux comme rétros
- Des réajustement de gameplay qui viennent enrichir la formule déjà très solide
- Modes de jeu local ou en ligne complets
- MK TV amusant après la course, sur Miiverse et sur Youtube
- Les nouveaux objets ont bien leur place !
- Le Gamepad gyroscopique, en off-tv, ou comme source d’information pendant les courses
- Toutes les manettes compatibles

Les points faibles :

- Quelques courses pas au niveau des autres.
- Le mode ballons décevant
- Ce mode replay comme premier choix après chaque course.
- Un joueur sur le gamepad et l’autre sur la télé, c’est possible ? Ben non.

(preview)