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Après Pokémon, les Bugnaxs envahissent à leur tour nos consoles, et désormais la Nintendo Switch. Des Bugsnax à capturer et à manger : dégustation frugale ou grosse indigestion ?
Test publié sur Puissance-Nintendo
Animal Crossing sous acide
Bugsnax nous plonge dans une aventure mystérieuse sur une île peuplée de Snax. Ces petites créatures colorées pullulent et sont la nourriture favorite des habitants de l’île, les Grumpus. Journaliste fraichement débarqué sur l’île pour enquêter sur la disparition de l’un d’entre eux, vous retrouvez le village de Snaxburg jadis flamboyant complètement laissé à l’abandon.
Complètement dépassé, Filbo le maire, vous demande de ramener les différents membres du village qui se sont exilés loin les uns des autres aux quatre coins de l’île. Pour ce faire, il convient de résoudre les tiraillements intérieurs de chacun, et cela passe généralement par la récolte de Snax à même de leur redonner de l’appétit et un peu de joie de vivre.
Car il faut bien constater que derrière l’aspect coloré et enfantin du titre, le sous texte est beaucoup plus sombre. Les Grumpus, aussi nounours et débonnaires soient-ils, cachent tous un lourd secret qui vient directement impacter leurs relations avec leur congénères. Ils devront chacun dépasser leurs peurs et respecter leurs différences pour vivre les uns avec les autres.
Une fois les choses apaisées, vous pouvez enfin reprendre votre travail d’investigateur et réaliser des interviews de chacun d’entre eux, ce qui vous permet de mieux les connaître et, progressivement, de lever le voile sur la disparition de l’exploratrice du groupe.
Avant de savoir le fin fond de l’histoire, il faut donc trouver et capturer un certain nombre de Snax, parce que cela nous est demandé par les gourmands Grumpus, ou tout simplement pour le plaisir de la découverte et de la collecte.
Attrapez-les tous ! Oui, mais comment ?
Dès le départ, Filbo nous donne une boite de capture à même de piéger les créatures dans leur environnement naturel. Il suffit de la déposer au sol et d’attendre que le Snax passe à proximité pour le déclencher et l’enfermer dedans. Il nous reste alors quelques secondes pour courir ramasser le piège et valider la capture.
Notre personnage dispose également d’un appareil qui lui permet d’analyser son environnement, que ce soit les éléments du décor avec lesquels il peut interagir comme les Snax eux-même. Nous apprenons alors plusieurs choses sur eux, ce qu’ils aiment, ce qui leur fait peur, ou encore le tracé de leur déplacement. Ces précieuses informations sont capitales pour comprendre leur comportement et nous aider à les capturer.
Car les Snax sont récalcitrants à la capture, c’est le moins que l’on puisse dire ! La plupart s’enfuient à notre approche, vont se cacher dans des buissons, ou vous attaquent et vous poussent carrément ! Pour chacun, il faut observer et comprendre la procédure pour espérer les capturer, ce qui est loin d’être facile !
Vous disposez ainsi au fur et à mesure de votre aventure d’outils plus ou moins sophistiqués : la catapulte vous permet de projeter quelque chose (un Snax) vers une cible (un autre Snax par exemple). La boule que vous pouvez guider à distance sert entre autre à débusquer les créatures de leur tanière. Le lance-sauce utilise des condiments que vous trouvez sur les arbustes ; pour attirer ou repousser les Snax. D’autres outils sont à découvrir, mais un constat s’impose : leur utilisation, souvent à combiner, n’est pas toujours une promenade de santé.
J’ai trouvé que la capture, sur la longueur, s’avérait plus contrariante qu’autre chose. Et ce malgré les bonnes idées, qui parviennent à se renouveler. On observe souvent se dérouler des situations que l’on a pas provoquées ou pas voulues, qui entraînent la possibilité ou non de capturer les bestioles. Parfois les Snax se mélangent eux-même les pinceaux entre eux, et il n’y a plus qu’à ramasser.
La petite boutique des horreurs
Une fois capturés, les Snax peuvent être offerts en nourriture aux Grumpus. Cela a pour effet direct de modifier leur apparence, transformant une partie de leur corps en l’aliment donné. Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est rarement du meilleur goût ! Si ces transformations ont une conséquence scénaristique, on regrette qu’elles ne changent rien d’autre que la cosmétique.
De même, notre personnage ne peut pas lui-même manger des Snax, et nous sommes condamné à ne jamais voir son apparence, ni ses capacités physiques évoluer.
Des monstres très humains
Bugsnax reste un jeu d’exploration sympathique qui, plutôt court (entre 5 et 10 heures de jeu), ne nous laisse pas le temps de nous ennuyer. Entre la découverte des différents environnements, des différentes stratégies de capture grâce aux outils, et surtout à une écriture de scénario et de dialogues tout à fait réussie, le jeu réussit à maintenir l’intérêt.
Parmi les bons moments, on retient les petites zones dédiées où l’on manipule la boule téléguidée, les missions secrètes des personnages qui nous révèlent ce qu’ils ont au fond de leur cœur, ou encore les dialogues apaisés au coin du feu.
Car les personnages de Bugsnax sont incontestablement le point fort du jeu. Leurs personnalités de prime abord grossière (chacun est un stéréotype sur patte) laissent progressivement place à un peu plus de nuances, voir à quelques originalités plutôt surprenantes dans un titre qui semble à première vue destiné aux enfants. Alors cela ne plairait certainement pas à tout le monde, mais le jeu parvient à cultiver sa patte et son ambiance, quitte à être un peu boiteux et rendre ses protagonistes profondément humain.
Sans atteindre la finition d’un Animal Crossing ou d’un Pokémon/Snap, Bugsnax est une aventure originale qui ne manque pas de singularités. Plutôt court, le jeu ne nous laisse pas le temps de nous ennuyer et offre un challenge tout à fait convenable, entre missions de toutes sortes et captures qui demandent de se creuser sérieusement le ciboulot !