, par
Pendant le salon de l’E3 à Paris, il y a un titre que j’attendais de prendre en mains avec grande impatience. Quand j’ai pu enfin me mettre à Pikmin 3 j’ai été un peu déconcerté. Loin de me laisser abattre, j’y suis retourné plusieurs fois histoire de bien appréhender le jeu. En tout, c’est bien une heure que j’ai passé dessus ! Voyons de quoi il en retourne...
Pikmin en trois mots
Pour ceux qui ne sauraient pas encore ce qu’est Pikmin, nous allons le rappeler rapidement. Dans la peau d’un capitaine de vaisseau spatial, vous arpentez des terres qui ont tout l’air de jardins géants à la recherche de différents objets. Vous utilisez votre armée de Pikmin, des petites créatures végétales, pour transporter ces objets jusqu’à votre vaisseau. Des monstres sont sur le passage et il faudra lutter contre ces ennemis souvent bien plus grand que vous !
Pas mal de nuances viennent enrichir le tout, à commencer par la nature même des Pikmin que vous obtenez : les rouges ne craignent pas le feu, les bleus peuvent aller dans l’eau, etc. Dans Pikmin 3 deux nouvelles races apparaissent : les Pikmin Rock sont lourds et cassent les structures en cristal et les Pikmin roses peuvent voler. C’est parti pour des niveaux jonchés d’objets, de pièges et de mécanismes !
Si le mode histoire n’était pas disponible, nous avons pu nous attarder sur les modes "Missions" et "Bingo" qui nous ont permis de jouer à deux.
Des missions à gogo !
Le mode mission consiste en une collecte d’objets dans un temps limité. Chaque objet, fruit comme cadavre de monstre, rapporte de l’argent et à la fin de la mission un décompte s’effectue. Au cours de la mission une graduation en haut de l’écran indique le montant à atteindre pour espérer gagner une première médaille. Le temps peut s’ajuster, tout comme votre nombre de Pikmin, avec cinq soldats par défaut. Quoi qu’il en soit, vous découvrez très vite des petits groupes de Pikmin cachés sous les feuilles ou même des palets de couleur qui une fois ramenés au vaisseau en font germer de nouveaux.
Dans le stage "Tropical Forest", vous découvrez les Pikmin Rock après un cruel combat contre une méduse volante. Cette dernière gobe quelques-uns de vos Pikmin rouges ! Il faut vite la tuer avec ceux qui restent sous peine de voir vos petits amis se faire dissoudre à l’intérieur. Une fois sorti de ce mauvais pas vous guidez ces nouveaux Pikmin vers des cristaux renfermant de nouveaux objets. Voilà ce que nous avons eu le temps de faire dans ce premier stage.
Dans le second, "Thirsty Desert", vous pouvez commander trois capitaines et apprendre à gérer des groupes. Vous avez en effet tout intérêt à séparer les commandants pour effectuer des actions en parallèle. Le premier capitaine projette par exemple son compagnon d’aventure (et quelques Pikmin) sur une zone en hauteur. Le second capitaine prend alors le relai pour explorer ce nouvel endroit et vraisemblablement débloquer un passage qui permettra de rallier les équipes.
Une situation type déjà rencontrée dans Pikmin 2 qui permettait de gérer deux personnages. Aujourd’hui ce sont trois équipes à gérer en parallèle, pour de nouvelles situations à appréhender. À noter que lorsqu’on jette un capitaine directement sur des Pikmin en terre, il va les arracher automatiquement. Pratique. Dans le même ordre d’idée, il suffit d’appuyer une fois sur A pour qu’un capitaine arrache tous les Pikmin en terre (et non pas plusieurs fois de suite comme c’était le cas avant).
Dans ce niveau on récupère ainsi les Pikmin Roses. Capables de voler, il peuvent soulever des objets au dessus de l’eau ou encore soulever des morceaux de bambou qui forment les pans d’une porte.
À la fin de la mission un replay est disponible. Il fonctionne comme celui du mini-jeu Mario Chase dans Nintendo Land à savoir un visionnage de l’action sur la carte du monde vue de dessus.
Notre expérience sur ces "missions" restaient de l’exploration de base et on imagine que de nombreux défis feront parti de ce mode de jeu.
Le mode Bingo
Le mode Bingo est dans la lignée directe du mode de compétition qui faisait rage dans Pikmin 2. Là où vous vous battiez comme des chiffonniers dans la version gamecube, vous vous battrez ici en ramassant des objets pour compléter une grille à la manière d’un morpion (le jeu, pas l’insecte !).
L’écran est splité au milieu. Chaque joueur voit sa grille affichée à l’écran et chacune des cases de ces dernières sont occupées par un objet. Votre objectif est de remplir une ligne complète, quelque en soit le sens, même diagonale, pour remporter la victoire.
Sur le terrain il vous faut donc repérer les objets et les ramener à votre vaisseau. Chaque objet étant unique, vous pouvez aussi ramasser les objets qui intéressent l’adversaire pour l’empêcher de compléter sa ligne, surtout si c’est la dernière pièce qui lui manque pour gagner ! De même, si l’autre récupère un objet que vous convoitiez, vous devrez vous résoudre à compléter une autre ligne.
Bien évidement, vous ne vous laissez pas faire et vous combattez avec vos Pikmin pour tuer ceux de l’autre, les jetez sur le capitaine adverse pour le ralentir ou encore sur les objets qu’il était en train de ramener pour les prendre à sa place ! Il vous faut tout simplement balancer plus de Pikmin que lui. Le nombre fait la force !
La question du gameplay
Le gameplay a été lourdement évoqué par Shigeru Miyamaoto lui-même et ses explications nous avaient quelque peu déconcerté. Il est en effet possible de jouer à Pikmin 3 de plusieurs manière : au gamepad, au combo wiimote/nunchuk et aussi au contrôleur classique pro (cette dernière possibilité ne nous ayant pas été offerte sur le salon, on ne s’avancera pas outre mesure).
Nous avons longuement essayé les deux configurations disponibles afin de déterminer laquelle nous convenait le mieux. Elles sont très différentes. Et quand deux joueurs jouent ensemble le gameplay asymétrique souhaité par Nintendo l’est plus que jamais... mais pas dans le bon sens.
Voyons d’abord le gamepad.
Seul, vous pouvez tout à fait ne pas utiliser votre télévision et jouer uniquement sur l’écran tactile. Il ne faut pas par contre s’attendre à jouer du stylet : tout se fait aux sticks et boutons. Nous ne sommes plus dans Nintendo Land. La configuration de boutons sera exactement la même que vous jouiez sur le Gamepad uniquement ou que vous décidiez d’utiliser la télévision avec lui. Vous pouvez switcher entre le gamepad et la télévision en appuyant sur le bouton (-). À ce moment-là, le gamepad affiche la carte du niveau. Il est alors possible de déplacer la map avec votre doigt : sur l’écran de télévision l’image du monde 3D suit vos déplacements. Pratique pour repérer des zones et ce qu’elles contiennent. En bons puristes, nous n’avons pas souhaité nous gâcher le plaisir de la découverte, et avons préféré voir les choses par le déplacement du personnage uniquement.
Voici la configuration du gamepad.
– stick gauche : déplacer le personnage.
– stick droit : bouger la caméra et le curseur (cible où l’on projette les Pikmin) en même temps. On notera qu’il est difficile au début de gérer ces deux éléments à cause d’une très grande sensibilité de ce stick.
– A permet d’arracher les Pikmin de terre et de les jeter.
– B de sauter, une nouveauté dans la série !
– Y permet de changer de capitaine.
– X permet de faire une roulade, là encore une nouveauté ! On imagine que cela permettra au capitaine d’éviter des assauts.
– ZR permet de siffler pour rappeler les Pikmin à vos côtés.
– ZL recentre la caméra devant vous.
– R permet de zoomer dans l’image.
– L ne sert à rien.
– La croix permet de séparer les types de Pikmin.
Voyons maintenant le gameplay à la wiimote et au nunchuk.
C’est assez différent, mais surtout, certaines actions comme le saut ou la roulade, ou encore la fonction de zoom dans l’image, disparaissent complètement ! Et ce n’est pas faute d’avoir essayé les boutons inutilisés !
Voici la configuration du combo wiimote/nunchuk.
– Comme il n’y a qu’un seul stick (celui du nunchuk) celui-ci permet de diriger le personnage et de rediriger la caméra en même temps. Elle se réajuste progressivement dans le sens où vous allez. C’est assez déconcertant au début et puis finalement cela s’avère très pratique !
– A permet toujours d’arracher les Pikmin et de les jeter.
– La touche 1 sur la Wiimote de changer de capitaine.
– La gachette B de la wiimote permet de siffler pour rappeler les Pikmin à vos côtés.
– La touche Z du Nunchuk recentre la caméra devant vous.
– La touche C du Nunchuk permet de séparer les types de Pikmin.
Mais le gros atout de cette configuration est la wiimote elle-même. Sa capacité de pointage permet de décider exactement où l’on veut placer le curseur pour jeter ses Pikmin. Elle offre un grand confort d’utilisation.
Nintendo a été obligé d’adapter le gameplay du jeu à ses deux manettes du simple fait que les deux joueurs utilisent les mêmes options. Comme on l’a vu, deux nouvelles actions (le saut et la roulade) et le zoom ne sont pas disponible pour le joueur utilisant la wiimote. Nous ne pouvons pas dire si cela est dérangeant ou si cela sera modifié dans le version finale. Il est certain que le joueur solitaire ne possédant qu’un gamepad pourra jouer quoi qu’il arrive.
À défaut d’avoir pu l’essayer sur le salon, nous ne savons pas, à l’étude de l’image ci-dessus, s’il est possible de jouer à deux ou plus avec des wiimotes et un gamepad, ou s’il est possible de jouer uniquement avec des wiimote et de laisser le gamepad de côté pour servir de carte. Une chose est certaine : tout ceci est complexe et on comprend que Shigeru Miyamoto ait eu du mal à nous expliquer tout ça !
On note la disparition de la possibilité de déplacer ses troupes indépendamment de son personnage, comme c’était le cas sur les deux premiers épisodes. C’était avec le stick jaune de la manette gamecube et une petite musique militaire jouait alors. C’était pratique pour amener sa horde sur un objet ou un cadavre. Les Pikmin s’en saisissaient alors automatiquement pour les amener au vaisseau. Du fait de la disparition de cette fonctionnalité, nous sommes maintenant obligés de jeter les uns après les autres les Pikmin sur chaque objet que l’on souhaite porter ou ennemi que l’on veut attaquer. Même si les Pikmin prennent parfois des initiatives s’ils sont prêts d’un objet, son absence est décevante et on est bien obligé de faire sans.
Et la HD dans tout ça ?
L’apport de la HD rend plus lisible l’action et offre un champ de visibilité plus grand que dans les anciens jeux. C’est très agréable.
De par son design Pikmin 3 est beau, c’est une chose. Mais pour le reste nous espérons que les autres niveaux sont plus ambitieux graphiquement car sur pièces les deux niveaux parcourus n’avaient rien d’impressionnant, même dans le style particulier de la série. Le développement de Pikmin 3 commencé sur Wii se fait franchement sentir. Cela n’altère pas le plaisir du jeu mais il serait dommage que Nintendo n’exploite pas les capacités de sa machine, d’autant que la série a de très belles choses à montrer !
Conclusion
Très attendu, Pikmin offrira assurément un challenge de qualité, riche et très amusant grâce à ses différents modes de jeu, que ce soit en solo ou en multi. Disque inséré, il sera alors temps de choisir la configuration de manette préférée entre le Gamepad et le combo Wiimote/Nunchuk, selon sa sensibilité et son équipement. Il ne reste plus qu’à attendre la sortie du titre le 26 juillet prochain. My body is ready.