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Monster Hunter est un jeu de chasse exigent et chronophage à priori réservé à un certain type de gamers endurcis. Avec ce quatrième épisode, Capcom fait tout son possible pour proposer un nouvel opus qui puisse à la fois satisfaire les joueurs aguerris mais aussi tenter les joueurs curieux de découvrir de nouveaux horizons.
Test publié sur Puissance-Nintendo.com
La saga Monster Hunter s’adresse à des joueurs avides d’exploration en temps réel, adeptes de recherches en matériaux végétaux et minéraux, qui n’hésiteront pas à passer des heures à chercher ce dont ils ont besoin pour confectionner leur équipement. Un côté bucolique, presque champêtre qui n’est interrompu que par les cris sourds de créatures sorties de nos pires cauchemars.
Ces monstres, des dinosaures fantasmés pour la plupart, n’auront de cesse que de vous traquer. Il faudra alors prendre un type d’arme, au choix parmi une dizaine, l’entretenir et la faire évoluer, pour se battre. Pendant de nombreuses minutes, une heure parfois, vous luttez contre la bête dont le comportement évolue de la hargne à la peur, à la fureur parfois. Votre victoire sera un exploit. La chasse et la traque de nombreuses espèces au cours de missions commence.
Un nouvel univers
Nous avons jusqu’ici joué une dizaine d’heures à ce nouveau Monster Hunter. Il est loin de nous avoir dévoilé toutes ses surprises, et nous n’avons pas encore retrouvé ces créatures aux mouvements surprenants croisés lors des phases de previews. La défaite contre un crapaud géant qui gonflait tel un bœuf et sautait à tout va résonne encore dans nos mémoires.
Dix heures de jeu ce n’est finalement pas beaucoup dans un Monster Hunter. On vient à peine de finir une première série de quêtes de mise en jambe, notre équipement disparate ne ressemble à rien. Et pourtant nous sommes déjà attaché à cette petite ville de Val Habar qui sert de premier village-hub du jeu.
Tout commence par l’arrivée de notre personnage - customisé avec amour - sur la frégate de ce cabotin de Caravanier au chapeau de feu. Le ciel dégagé est rempli de Remobra. Ils s’éloignent soudainement pour laisser sortir de la mer de sable un imposant dragon ancien. Après une bataille navale d’anthologie (c’était une mission spéciale online dans MH3U) guidée par notre chef de navire nous atteignons enfin la ville de Val Habar.
Après notre exploit, le Caravanier nous propose d’intégrer la caravane, une troupe de chasseurs itinérants. Pour cela, il va falloir prouver notre bravoure et notre première mission sera de lui rapporter... un steak ! Envoyé sur le terrain, nous faisons connaissance avec les paisibles herbivores qu’il faudra dépecer.
Les premières missions seront l’occasion de faire connaissance avec les bases du jeu. Une sorte de tutorial scénarisé créé spécialement pour les novices et dont les habitués de la série se seraient bien passés. Qu’importe, derrière les missions inévitables que sont les confections de potions ou collectes d’ingrédients, se déploie le caractère des nouveaux personnages qui vous entourent.
Le très coloré village de Val Habar fourmille de vie et de vendeurs. Les étalages des marchands côtoient les membres de la Guilde des chasseurs qui seront toujours prompts à vous demander un service et vous envoyer en mission. L’écran tactile vous indique leur position et une émoticône vous prévient s’ils veulent vous parler. Toutes les informations sont à portée de doigt et une carte du monde affiche les différentes régions que vous allez pouvoir explorer. La Grande salle est le point de ralliement des rencontres avec d’autres joueurs, que ce soit en local ou en multi. Au début, on se perd un peu dans les menus foisonnants. C’est une habitude à prendre.
De même la porte des quêtes ne permet plus d’accéder à la première zone librement comme c’était le cas dans MH3H. Il n’est ainsi plus possible de faire le plein d’ingrédients entre deux quêtes. Il faudra impérativement refaire une quête de faible importance pour aller faire ses emplettes naturelles, ou alors continuer à avancer dans les nouvelles, quitte à échouer.
Très rapidement vous avez accès au centre-ville de Dundorma. Le Caravanier avoie qu’il n’y a alors pas grand chose à y faire pour le moment. Les marches donnant accès au palais sont fermées par la Garde. L’amphithéâtre est lui ouvert et c’est l’occasion d’y faire une pause en commandant au chat Impresario une prestation de chant de la Grande Diva. On s’assoit et on écoute en silence le spectacle majestueux qui nous est donné, sans trop savoir si cela sert à quelque chose. Il faut bien se détendre entre deux combats !
Les nouveautés de la chasse
Les habitués ne seront pas surpris, puisque MH4U est calqué sur MH3U. En découle le sentiment pas forcément agréable de refaire un peu la même chose.
On découvre ainsi les nouveaux environnements, toujours sectionnés en petites zones numérotées qui aident à se repérer entre joueurs lorsque l’on traque un monstre. La première chose qui frappe (en dehors des couleurs qui pètent à l’écran, surtout sur New 3DS) est le nivellement très prononcé des terrains. Les zones sont parfois composées de plusieurs terrasses desquelles on se laisse tomber en retenant son souffle ou que l’on remonte à la force des bras.
Les terrains se présentent parfois sur deux étages que l’on rejoint par des trous ou des colonnes à escalader, ce qui occasionne parfois des combats assez drôles tandis qu’un ennemi jailli du sol vers les toiles de lierre supérieures : que ce soit sa tête ou son derrière, on le canarde !
Des stalactites peuvent aussi être empruntés. En sautant de l’un à l’autre, le chasseur accède à de nouvelles zones. Il peut aussi se jeter du haut d’un point d’accroche, dégainer et frapper en l’air et descendre rapidement comme un pompier sur une rambarde. Les niveaux sont globalement plus complexes et on se perd souvent, même après plusieurs heures de pèlerinages. Retrouver sa proie s’avère donc parfois difficile.
Mais les corniches sont aussi surtout l’occasion de s’exercer à l’une des principales nouveautés démonstratives du jeu : les rodéos. Sauter d’une corniche pile-poil sur un ennemi en dégainant occasionne une sorte de QTE qui voit votre personnage tenter de rester sur le monstre pour ensuite lui asséner de violents coups. Une attaque qui inflige de sérieux dégâts à l’adversaire. Les autres joueurs alentours ne doivent cependant pas attaquer le monstre à ce moment-là sous peine de faire échouer la séquence.
En parallèle des quêtes, les "expéditions" vous sont ordonnées par le Caravanier. Elles consistent à parcourir des couloirs dans le but d’atteindre la fin du parcours. Si en chemin vous ramenez une preuve que vous avez affronté ou battu un monstre de grande envergure, vous êtes gagnant. Ce n’est cependant pas une obligation. Ces expéditions varient des quêtes et autres missions spéciales habituelles.
3DS ou New 3DS ?
La quasi-totalité de cette longue session de jeu s’est faite sur une Nintendo 3DS XL.
Comme à l’époque de MH3U, sur Nintendo 3DS, l’absence de deuxième stick dédié à la caméra se fait sentir. Si vous n’avez pas le Circle Pad Pro, ce stick est remplacé par une croix tactile virtuelle ou bien tout simplement la croix directionnelle. Aucune des deux n’est vraiment pratique et l’on préfèrera abuser de la fonction "recadrage devant soi" avec la gâchette L, ou mieux, la fonction de recadrage directement sur les monstres géants. Lorsqu’un monstre est dans une zone, il suffit de presser la cible tactile pour que le lock de la gâchette soit effectif.
Nous avons pu toutefois essayer le jeu sur une New 3DS. Pour ce qui est des écrans, il est connu que leurs écrans proposent plus de contraste : le rendu coloré est d’autant plus saisissant. L’ajout du deuxième stick vient faciliter la tâche, notamment pour ce qui est de se repérer ou d’évoluer autour de petits ennemis surexcités.. En dehors des temps de chargement au lancement, aucune différence notable de temps de chargement ou de fluidité n’entre en jeu, la 3DS suffisant amplement. Quant à la différence d’écrans entre petits et grands écrans, elle tombe sous le sens : un plus grand écran facilite la lisibilité. Non, les New 3DS ne sont donc pas indispensables pour profiter pleinement de l’expérience de Monster Hunter 4.
Mention à l’excellente traduction française, qui joue grandement dans l’immersion à l’univers.
Nous voilà donc de nouveau plongé dans des quêtes en tout genre, à la recherche de beaux environnements, de grosses bestioles et d’items à même de nous permettre de crafter. On ne voit pas le temps passer. Monster Hunter 4 et ses quelques nouveautés sont une drogue dure pour ceux qui accrochent au concept. La réalisation et la finition sont exemplaires. Le point a été mis sur l’accessibilité, histoire que la communauté s’agrandisse encore.