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Je me suis replongé avec délice dans l’aventure palpitante de notre cher Luigi perdu dans un manoir hanté. J’avais presque oublié à quel point le jeu d’origine était bon. Quelques heures après l’avoir terminé, me voilà encore à fredonner le thème principal, le sourire aux lèvres.
Test publié sur Puissance-Nintendo
Il est plus que temps de réhabiliter l’extraordinaire travail effectué par Nintendo sur ce Luigi’s Mansion. Quelque peu déprécié à sa sortie en 2002 sur Gamecube à cause de sa durée de vie de quelques heures, Luigi’s Mansion n’en reste pas moins une incroyable aventure.
Mettant pour la première fois Luigi sur le devant de la scène, le jeu nous permet de redécouvrir le personnage. Caractérisé comme un héros peureux et plutôt facétieux, Luigi est un personnage que l’on prend plaisir à incarner et à suivre, ne serait-ce que parce qu’il a peur avec nous.
Manoir, mon beau Manoir, qui est le plus Boo ?
Invité dans un manoir dont il semblerait avoir hérité, Luigi fait la connaissance du Professeur K. Tastroff, un savant fou plutôt décalé. Il lui apprend à chasser les fantômes qui infestent les lieux au moyen d’un superbe aspirateur de spectres appelé l’EctoPlast 3000.
Luigi va donc être amené à explorer toutes les salles du manoir pour débusquer les fantômes. En chemin, il apprend que Mario l’a devancé et s’est fait kidnapper par les Boo. Au détour d’une salle, Luigi libère malencontreusement une cinquantaine de Boo qu’il va falloir poursuivre tout au long de l’aventure.
Le jeu se découpe en quatre actes, lesquels nous laissent tout le temps d’explorer librement une partie du manoir. Au début toutes les pièces sont fermées à clef. Il faut donc trouver la clé pour pouvoir accéder à la prochaine salle et ainsi de suite.
Un des grandes réussite de Luigi’s Mansion est de nous faire parcourir les différentes pièces à vivre d’une maison toute équipée. De la salle à manger à la chambre à coucher, en passant par la salle de billard ou de projection, rien ne manque. Chaque pièce est habitée par un ou plusieurs fantômes, dont certains sont les habitants originels du manoir. Monsieur, Madame, les enfants, le cousin bouffi, la vieille tante, toute la famille y passe. Si les fantômes de base requièrent chacun une technique particulière pour pouvoir les surprendre et les aspirer, les fantômes de la famille sont mis en scène de manière plus subtile et vous demanderont d’observer l’environnement pour trouver leur faille. Des boss plus imposants viennent également finir les différents actes sur une note un peu plus épique.
Le jeu n’est pas qu’une simple succession de portes à ouvrir et de captures. Que ce soit par la progression non linéaire dans un manoir rempli de salles cachées, la quête des cinquante Boo, ou encore les mille et une astuces pour récupérer de l’argent, pièces, billets, lingots, diamants dans toutes les meubles de la maison, Luigi’s Mansion est particulièrement riche en occupations. Aspirer c’est bien, arroser, brûler ou geler avec les éléments correspondant c’est encore mieux. Avez-vous pensé à arroser la fleur du jardin à chaque acte du jeu ?
Refaire Luigi’s Mansion nous montre à quel point le jeu d’origine était travaillé. La bande-son de Luigi’s Mansion est particulièrement travaillée. Du thème devenu culte, aux sifflements, murmures et appels de Luigi jusqu’aux petits détails que l’on entend qu’avec un casque sur les oreilles, c’est un délice. Pas étonnant qu’il soit devenu culte et qu’après un deuxième épisode différent mais également réussi les fans soient impatient de découvrir une suite.
L’art de la prise en mains
Balayer l’obscurité de sa lampe torche et aspirer les moindres recoins vont devenir vos nouvelles manies. Mais réussirez-vous à capturer tous les fantômes en les éclairant avec la lampe au moment importun et en les aspirant juste derrière ?
Dès le début du jeu (et modifiable dans les options à n’importe quel moment), il vous est proposé de changer plusieurs paramètres de jouabilité en ce qui concerne les déplacements et la manipulation de la lampe de poche.
Il sera en effet possible de gérer les déplacements soit en mode "standard" (Luigi marche dans la direction vers laquelle le pad circulaire est déplacé), soit en mode "latéraux" (le pad circulaire dirige les pas de côté et Luigi se déplace en faisant face à la même direction).
La lampe de poche peut également être paramétrée. Le mode original est on/off et les fantômes réagissent à la lumière. Le mode Spectroflash permet de charger la lumière pour faire exploser un puissant rayon avec une meilleure envergure.
Lors de ma session de preview du jeu, je m’inquiétais de savoir si la jouabilité sur (New) Nintendo 3DS n’allait pas être fatigante à la longue.
Le petit stick droit peut être utilisé pour orienter l’aspirateur de Luigi, et l’on sait qu’il n’est pas facile d’accès. Il reste la possibilité d’utiliser la croix directionnelle sous le stick gauche, afin de réajuster l’aspirateur de temps en temps. Évidemment dans le feu de l’action et sous l’assaut de plusieurs fantômes, cela peut s’avérer délicat. On préfèrera stopper toute action, se réajuster devant l’objectif, puis relancer l’aspirateur.
N’oublions pas qu’il est aussi possible d’utiliser la fonctionnalité gyroscopique de la console pour lever ou baisser l’aspirateur et la lampe torche de Luigi. Un ajout de gameplay qui devient rapidement intuitif, même si la nécessité de bouger la console et donc l’écran peut déplaire.
Les nouveautés de cette version 3DS
Quatre amiibo sont compatibles avec le jeu : Luigi, Mario, Toad et Boo. Pour Luigi et Mario, vous pouvez utiliser un amiibo de n’importe quelle série. Celui de Luigi nous offre l’équivalent d’une vie supplémentaire lorsque l’on vient à perdre toute notre énergie (synonyme de Game Over). Celui de Mario transforme tous les champignons poison en super champignons qui nous redonnent de la vie. Celui de Toad permet de restaurer toute son énergie quand on parle à l’un des représentants de Toadstool.
Celui de Boo enfin est de loin le plus pratique sur le terrain en nous permettant d’afficher sur la carte les Boo à chasser une fois qu’ils ont été découverts. En effet, les Boo ont tendance à s’échapper dans les différentes pièces du manoir si vous n’arrivez pas à les capturer du premier coup. Les repérer en un clin d’œil sur la carte vous épargnera d’avoir à les chercher uniquement avec la petite diode clignotante disponible sur votre écran. Notez que cette fonctionnalité amiibo n’affiche pas les emplacements des Boo avant que vous ne les ayez débusqués de leur cachette.
Outre le léger lifting graphique bienvenue opéré sur cette version 3DS, l’ajout du relief et les nouveaux contrôles gyroscopiques, l’amélioration la plus notable est le double écran tactile. L’écran du bas affiche le Game Boy Horror, l’interface qui était auparavant dans le menu pause du jeu. La carte du manoir était en 3D, elle devient en 2D et est beaucoup plus lisible, avec des couleurs selon les salles que l’on a découvertes et les objectifs remplis. Un petit Luigi se déplace sur la carte par tronçons.
On y découvre également des onglets pour voir les membres de la famille capturés, mais aussi tout le pactole amassé au fur et à mesure. A quoi servira cet argent en fin de partie ? On vous laisse le découvrir.
La galerie des portrait a été remaniée et il est désormais possible de s’y balader et d’y affronter de nouveau les fantômes capturés. C’est d’ailleurs là qu’on récupère une cartouche pour le Game Boy Horror qui booste la fonction subjective de votre appareil qui vous donne plein d’infos sur les éléments environnants.
Concernant les nouveautés, l’ajout majeur est la possibilité de parcourir le manoir à deux joueurs dans un mode coopération. Pour profiter de ce mode pour l’intégralité du manoir, il vous faudra deux jeux.
Avec un seul jeu, le mode téléchargement permet à un joueur d’en rejoindre un autre pour essayer la salle d’entraînement, une salle fixe où l’on affronte plusieurs fantômes à la suite. La galerie est également disponible, avec les affrontements de boss déjà débloqués.
Mais revenons au mode deux joueurs dans l’intégralité du manoir. Nous avions pu essayer ce mode lors de la preview, et il s’était avéré fort décevant. Le deuxième joueur, qui incarne une version spectrale vert-slime de Luigi, est en effet totalement dépendant du joueur principal qui incarne Luigi. C’est ce dernier qui mène la danse et peut ouvrir les portes du manoir. Où qu’il soit, le deuxième joueur est alors téléporté auprès du premier, nécessitant un long écran noir bien désagréable. Cela couplé à un frame rate aux fraises, et il n’en faut pas plus pour parler d’un ajout raté dont on saura se passer sans peine.
Luigi’s Mansion est un jeu culte, et on s’en rend compte d’autant plus aujourd’hui. Rares sont les jeux à nous proposer une aventure drôle et passionnante, remplis d’énigmes joliment mises en scène, sur un même thème parfaitement maîtrisé, des environnements aux musiques.
La version 3DS et ses contrôles doivent se prendre en main mais passée la phase d’adaptation, on en décroche plus jusqu’à en voir le bout. On zappera le mode joueurs ajouté sans brio.