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Test : Disney Infinity

, par RYoGA

Disney Infinity, c’est la réponse de Disney au succès insolent de Skylanders : un monde ouvert avec des missions, une boite à jouets gigantesque, mais surtout de très nombreuses figurines à acheter pour les matérialiser dans le jeu vidéo. Des figurines qui feront joli sur les étagères des enfants du monde entier, mais qu’en est-il du jeu ?


Test publié sur Puissance-Nintendo !

Le "pack de démarrage" Disney Infinity contient le jeu sur disque, une plaque (à connecter à un port usb de la console) destinée à recevoir les figurines. Au nombre de trois, elles représentent le capitaine Jack Sparrow, Monsieur Indestructible et Sullivan de Monstres University.

Dans le pack se trouvent aussi un "totem" qui matérialise les trois univers du jeu et un "power disc" qui donne des pouvoirs aux personnages. Il n’y a plus qu’à lancer le disque !

Un lancement de jeu problématique

Le lancement du jeu Disney Infinity occasionne quelques sueurs froides : la première chose que vous demande le logiciel est de rentrer un email pour créer un compte "Disney Interactive" et pouvoir se connecter aux serveurs. "Passons" se dit le joueur qui ne souhaite pas donner ce type d’information personnelle dans un jeu vidéo. Stupeur : nous sommes obligés de rentrer un email pour pouvoir lancer le jeu ! Vous venez d’acheter votre jeu en boutique. Vous n’avez pas de connexion internet ? Vous ne voulez pas que votre console ou celle de vos enfants soit connectée en ligne ? Peu importe. Pas d’email, pas de jeu. À quand le jeu acheté plein tarif en boutique qui vous oblige à rentrer votre numéro de carte bancaire pour y avoir accès ? Encore un sujet qui alimentera les débats du PN Cast !… En tout cas, c’est à contre-coeur que vous rentrerez votre email pour avoir accès au jeu.

Commence ensuite le tutorial d’introduction au jeu, une sorte de fable ésotérique où vous incarnez une entité qui se forme petit à petit sous vos yeux incrédules. "Tout est une question de foi" semble nous dire la voix-off majestueuse alors que, de simples fragments d’étoiles, votre avatar passe progressivement à quelque chose de plus concret. Les décors, sous un ciel étoilé, se forment sur votre passage. Avec des pieds et des bras, le bonhomme arpente des paysages qui passent en revue sans aucune logique d’un grand classique Disney à un autre. Puis vous voilà enfin dans la peau, certes fantomatique, d’un héros à incarner. Quelques phases de plateformes vous rappellent le b.a.-ba des jeux du genre : sauts, double-sauts, rebonds le long de murs. La séquence, très étrange et plutôt longue, ne semble pas vouloir s’achever. La fin du tunnel approche, vous voilà projeté dans la Toy Box.

La Toy Box ?!

Comme pour justifier de nous avoir connecté à Internet dès le départ, Disney Infinity commence dans l’espace appelé la "Toy Box", un immense bac à sable dans lequel on va pouvoir créer l’univers que l’on souhaite à partir de différents éléments des films Disney. Placer un château, un toboggan, un canon, un circuit, un créateur d’ennemis… Les objets ne manquent pas et vous laissent libre de construire tout ce que vous voulez avec pour seule limite votre imagination. Avec du travail vous pourrez construire des niveaux entiers : parcours, labyrinthes, circuits automobiles, ou des arènes pour y gérer des parties de foot ou y affronter des ennemis lancés à vos trousses.

Cet "éditeur de niveau" peut être joué à plusieurs, à deux en local en écran splitté ou jusqu’à quatre en ligne. Il sera possible de partager vos créations avec les autres joueurs. Il suffit de télécharger des univers créés par d’autres joueurs approuvés par Disney. Il est donc possible de proposer vos propres créations ! Le hall des héros est un Colisée virtuel qui matérialise les figurines et "power discs" que vous avez acheté pour de vrai. On peut constater que tout a été prévu pour accueillir les versions virtuelles des jouets qui sortiront ces prochaines semaines.

Certaines figurines ne pourront être utilisées que dans ce mode, faute d’univers dédiés. Des "power discs" contenant des informations de décors de fond ou de musiques peuvent être utilisés dans ce mode. Là où vous êtes apparu la première fois, un pare-terre de cases colorées au sol représente les différents modes du jeu, comme le coffre à jouets, l’éditeur de niveaux ou l’accès au mode "histoire". Sautons dedans !

Trois jeux à part entière, mais en kit ?

Les trois univers du pack de démarrage constituent trois jeux qui fonctionnent selon les mêmes règles : une succession de missions à réussir pour progresser. Certaines sont obligatoires pour débloquer la suite de l’histoire, et beaucoup d’autres sont subsidiaires et passionneront les adeptes du 100%. De l’argent et des sphères bleues à même de faire gagner des levels à notre personnage sont à ramasser un peu partout sur les décors destructibles ou les ennemis ou en gain après une mission. Les levels successifs de notre personnage débloquent des objets pour l’histoire ou la Toy Box. Des étoiles dorées récompensent les missions réussies et font office de "succès" quand certaines actions spéciales sont achevées.

Les missions sont données par les personnages qui peuplent les univers. Pour les trouver, il suffit de repérer les lumières bleues qui jaillissent vers le ciel. Un journal de bord permet de savoir celles qui sont en cours. En effet, rien n’empêche de prendre des missions pour les accomplir quand on le souhaite, quitte à ce que ça soit plus tard. Au moment d’accepter une mission, le choix nous est donné d’avoir un indicateur, sous forme de flèche verte, pour nous guider jusqu’aux différents objectifs. Monde ouvert oblige, il est possible de flâner, de s’essayer aux différents mini-jeux disponibles sur place et d’explorer les lieux comme bon nous semble. La quête des capsules rouges et vertes qui offrent des jouets dans la Toy Box vous occupera tant certaines d’entre elles sont bien cachées.

Pour jouer à un univers particulier, il faut impérativement placer la figurine du héros qui lui correspond. Il est possible de jouer à deux en écran splitté en utilisant un deuxième personnage de l’univers en question. Si vous jouez à la section "Pirates" avec Jack Sparrow (qui est inclus dans le pack), pour jouer à deux il faudra impérativement une autre figurine de "Pirates de Caraïbes"… et elles sont vendues à part ! Impossible en effet d’utiliser dans le mode histoire une autre des deux figurines présentes dans le pack.

Dans chacun des mondes, on rencontrera régulièrement des bornes sur lesquelles se trouvent l’image d’un des personnages de l’univers : si vous n’avez pas la figurine, vous ne pourrez pas les actionner. La plupart du temps il ne s’agit que de récupérer des pièces supplémentaires, mais parfois ce sont des missions entières que l’on ne pourra effectuer. À défaut du personnage demandé, ces petites bornes diffuseront une vidéo publicitaire tonitruante présentant les capacités exclusives du personnage. Malaise. Même chose avec les différents objets spéciaux qui interviennent directement dans l’histoire : une vidéo aux allures de fastfood nous informe de sa disponibilité à la vente dans le coffre à jouets. Le joueur se voit déjà repasser à la caisse pour acquérir les précieux items... Heureusement le coffre à jouets reste bien virtuel et il suffit de dépenser l’argent lui aussi virtuel (ouf) récolté dans les niveaux ou au cours des missions. Le "jouet" est livré à un endroit bien précis du monde et il vous suffit d’aller ouvrir la boite qui le contient pour pouvoir dès lors l’utiliser quand bon vous semble.

Indestructibles, Monstres ou Pirates, faites votre choix !

Le pack de démarrage propose au choix trois univers distincts, dans cet ordre. La chose amusante est que seul "Monstres Academy" propose un tutorial pour les débuts de jeu… et ce même si on a déjà fait ou même terminé un autre épisode, qui eux sont exempts de tout tutorial. Serait-ce parce que l’univers de "Monstres Academy" est le plus enfantin des trois ? Un choix d’autant plus étonnant qu’il a s’agit ici pour ce test du dernier segment réalisé ! Les bases étaient depuis longtemps acquises ! Tous les personnages peuvent sauter, faire un double-saut, grimper par rebonds de murs en murs, glisser le long de rails et se hisser le longs des corniches. Ils disposent tous d’armes de proximité et d’armes de jet différentes, liés à leurs univers, et peuvent se saisir de tout ce qui passe pour le projeter au loin. Les environnements sont toujours très vivants, avec une multitude de personnages affichés à l’écran qui piaillent beaucoup (surtout dans "Monstres Academy" !). Les décors sont très axés plateformes avec toujours des édifices à escalader pour pouvoir observer l’envergure des lieux.

"Monstres Academy" nous plonge dans la peau de Sullivan, chargé de rétablir la suprématie de la "M.A" face au lycée de monstres adverse. Dans trois environnements différents, dans lesquels on reviendra ça et là, Sullivan est chargé de redécorer l’université concurrente aux couleurs de la sienne et de protéger ses camarades étudiants des différents bizutages. Sullivan dispose comme attaque principale d’un cri de terreur à même d’effrayer tous les étudiants, de quelque école qu’ils soient. Dans les allées du campus, il pourra installer des pièges farce et attrape qui enverront les passants dans le décor, après s’être assuré de les peinturlurer convenablement. Les missions consistent à explorer les universités, redécorer les allées, faire peur aux étudiants, enlever des bannières. On s’amusera à chercher tous les emblèmes cachés ça et là. Il y aura un peu d’infiltration, un peu de paint-ball ou encore un peu de vélo pour de la course ou des acrobaties, au cours de séquences pas particulièrement optimisées mais néanmoins amusantes.

En plus de Sullivan, il est possible d’acheter les figurines des personnages Bob le cyclope (un pro du vélo) et Léon le caméléon, le champion du camouflage. À ce propos, heureusement que pour ce test la figurine (vendue à part) de Léon était présente car certaines missions de camouflage auraient été bien plus difficiles sans elle. De là à dire que certaines missions sont impossibles à faire sans repasser à la caisse, il y a qu’un pas. Après avoir réussi de nombreuses missions et rétabli le score hebdomadaire du championnat inter-universités, les personnages sont en liesse… le temps d’une courte cinématique à la fin de laquelle notre personnage reste là où il s’était arrêté. Eh oui, dans Disney Infinity il n’y a pas de fin, ni de générique, seulement des tonnes de missions à finir ! Une fois l’objectif final accompli libre à vous de continuer à explorer chaque recoin des environnements et accomplir toutes les missions proposées. Le jouet final est une monture-cochon qui dévale à toute allure.

"Pirates" - des caraïbes bien sûr - nous met dans la peau de Jack Sparrow chargé de trouver les morceaux du joug du Kraken avant Davy Jones. L’action se déroule dans un premier temps dans un village portuaire. Après y avoir défait quelques homme-poissons et accompli quelques missions, vous prenez la mer avec votre beau bateau. Oui, comme dans Assassin’s Creed III ou même The Legend of Zelda : The Wind Waker, le segment "Pirates" se passera en grande partie sur la mer et Jack Sparrow pourra faire des joutes navales fort réussies. La sensation de liberté est très réussie puisqu’aucun temps de chargement ne vient couper les séquences portuaires et maritimes. Il est possible de faire des escales sur de petites îles et les explorer de bout en bout. À terre, Jack explore des marais, des cités perdues et même un fort de la marine pour trouver des informations sur les morceaux du joug du Kraken.

Un épisode qui commence doucement pour véritablement prendre de la puissance une fois en mer. Explorer les différents caps est un challenge vraiment réussi. La narration est amusante, et le personnage de Jack Sparrow est toujours aussi truculent. Il ne manque jamais une occasion de faire un bon mot. L’exploration et les batailles à l’épée ou au tromblon s’alternent avec des puzzles géants à base de totems pivotants ou de manèges de bois en mouvement. Jack Sparrow gagne avec l’expérience des "jouets" qui viennent directement renforcer son bateau avec des canons et des pouvoirs quelque peu spéciaux. La bataille navale finale voit Jack gagner les services du Kraken, un atout infaillible pour les combats. La courte cinématique finale passée, Jack est abandonné en pleine mer, libre de faire les missions oubliées. "Pirates" est incontestablement un épisode réussi. Les deux autres personnages disponibles en figurines sont Davy Jones et Barbossa. Ils ne sont pas requis pour la bonne réussite de l’épisode.

L’environnement de cet épisode est assez impressionnant : il est composé d’une ville entière qui a tout d’un GTA version cartoon. Les voitures des usagers roulent dans tous les sens (et il est possible de les emprunter), les habitants aux allures de mini Playmobiles s’affairent partout. Vous pouvez grimper sur les corniches, escalader les immeubles, monter le long des gouttières et sauter de toit en toit. Mr. Indestructible récupèrera un "Delta Pack" pour planer dans les airs, plus plus tard un "Aéro-skate" pour surfer en ville et notamment sur l’eau. Les objets ultimes du coffre à jouets seront un hélicoptère et une voiture à missiles. L’hélicoptère vous permettra de voir de haut la ville que vous avez arpentée quelques heures durant. Sensations garanties. Des missions d’escortes et de courses en voiture viennent temporiser une action incessante, pour un épisode fort réussi. Il est possible d’acheter à part les figurines de Syndrome et de la mère, la fille et du fils Indestructibles. Malgré leurs pouvoirs incontestables, leur utilité dans l’épisode ne s’est pas fait sentir.

Posséder ou ne pas posséder les figurines

Comme on l’a vu, il n’est pas nécessaire de posséder d’autres figurines pour profiter pleinement de ce pack de démarrage. À moins de vouloir jouer à deux en local. Dans ce cas l’achat d’un pack de trois figurines supplémentaires (une de chaque épisode) est à envisager. Et on touche là au côté sournois de Disney Infinity, à savoir la porte ouverte à une collectionnite aiguë pas forcément justifiée d’un point de vue ludique. En effet, acheter des nouveaux personnages débloquera quelques bonus dans le mode histoire, quelques trophées dans le mode Toy Box, mais n’apporte pas forcément grand chose au gameplay. Et pourtant, qu’elles sont belles ces figurines ! La tentation de s’en procurer d’autres est grande. Attention, les figurines sont belles mais fragiles : notre Sullivan tombé à terre s’est désolidarisé du socle RFID. Colle "super glue" de circonstance.

Certaines figurines ne sont utilisables que dans la Toy Box et n’ont donc qu’une utilité limitée. Il convient néanmoins de se rappeler que le jeu s’adresse aux (grands ?) enfants et que les figurines ont toujours fait parti du plaisir de ces derniers. Si vous voulez continuer à jouer, on vous conseillera plutôt l’investissement des packs figurines contenant un "totem", soit de tous nouveaux niveaux comme ceux de "Cars", "Lone Ranger" (déjà disponibles) ou encore de l’inévitable "Toy Story" (disponible le 28 novembre prochain). Il suffit d’un nouveau totem et une petite mise à jour pour ajouter des niveaux à l’avenir, et on voit mal comment Infinity pourrait passer à côté, vu le nombre impressionnant de licences que possède Disney.

Conclusion

Disney Infinity est le genre de jeu qui fait peur : destiné à faire vendre des figurines, serait-il bâclé pour autant ? Eh bien en fait non. Sans être le meilleur jeu Disney de la décennie, Disney Infinity se révèle tout à fait honnête et même parfois très amusant, pour peu que l’on ait gardé son âme d’enfant et que le fait d’incarner des monstres, pirates ou super héros connus fasse encore rêver. D’autres ont GTA, la Wii U a LEGO City Undercover et Disney Infinity. Il ne reste plus qu’à attendre les figurines pour tester les autres histoires !

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