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Red Dead Redemption 2, les chapeaux de roue

, par RYoGA

Un petit mot sur Red Dead 2 tout de même. Déjà, il s’agit d’un des rares jeux non Nintendo que j’achète en Day one. J’avais beaucoup apprécié le premier épisode en 2010 (fait à l’époque sur Xbox 360 !). Il faut dire que le destin de John Marston s’était avéré passionnant. J’étais donc assez enthousiaste à l’idée de découvrir de nouvelles aventures d’un hors-la-loi du Far-West.

Red Dead Redemption 0

Red Dead Redemption 2 se déroule avant le premier épisode et l’un de ses principaux intérêts scénaristiques est de savoir comment l’histoire va raccrocher les wagons. Nous sommes en 1899, le Far-West sauvage laisse progressivement sa place à la modernité : l’industrie, les grandes villes et le pouvoir des banques s’incrustent dans le paysage. Nous incarnons Arthur Morgan, un hors-la-loi qui du haut de ses 36 ans (je lui aurais plutôt donné la quarantaine bien tassée) a déjà bien vécu. Il fait parti d’un gang mené par un cowboy idéaliste Dutch Van der Line qui a déjà été débouté d’un casse à Blackwater et qui depuis ne cherche qu’à fuir les autorités.

Nous faisons ainsi parti d’une espèce de colonie de vacances composée d’une quinzaine de personnages, certains restant sur place et d’autres comme nous partant régulièrement en missions pour assurer notre survie.

Quantic Dream style

D’un point du vue du gameplay, Red Dead 2 est quasiment similaire au premier épisode, on peut dire qu’il fait parti du même moule. A la différence prêt qu’ici l’accent semble avoir été porté vers un réalisme accru, que ce soit dans les déplacements de notre personnage, beaucoup plus lourd que le Marston du premier épisode, à son cheval, aussi revêche mais beaucoup plus fragile qu’un Agro de Shadow of the Colossus, ou aux réactions des PNJ à votre rencontre, où le moindre frottement malencontreux peut finir en rixte et vous lancer les autorités à vos trousses.

On s’amuse au début des éjections par dessus le moindre cailloux ou barrière de notre personnage par le cheval, mais la situation se rencontrant sans cesse, et ce malgré les améliorations progressives de notre avatar et son canasson, on a vite fait de perdre patience.

Les missions sont très variées, d’un intérêt plus ou moins fort selon les situations. Certaines sont mémorables (le bar avec Lenny), et globalement toute la fin du jeu s’avère épique. Mais on ne peut que se souvenir de nombreux passages pas toujours très optimisés et beaucoup de morts obtenues parce que les enjeux ne sont pas toujours très clairs. Les gunfights sont très basiques et même si la technique de l’arrêt dans le temps est toujours là, il est toujours aussi contraignant de l’utiliser vu qu’elle dépend d’une barre d’énergie qui se vide en deux-deux. Il faut manger régulièrement pour remplir ses barres de vie, d’énergie et d’attention, et même si quelque part c’est amusant, ça reste globalement contraignant.

Puissance et faiblesse d’un open world

Le jeu propose comme d’habitude un open world gigantesque, et vous pouvez passer beaucoup de temps à ne pas suivre l’histoire et compléter des objectifs mineurs mais pour certains amusants.

Personnellement je n’ai quasiment fait que suivre l’histoire (missions principales et missions secondaires scénarisées) car sinon je m’ennuyais dans le monde ouvert, las d’être incriminé pour avoir poussé un pauvre PNJ et poursuivi par les autorités à chaque coin de rue. Là où un Zelda Breath of the Wild vous pousse à l’exploration, toute action vous récompensant pour augmenter votre quête principale, Red Dead 2 ne vous fait que (joyeusement) perdre votre temps dans des à-côtés très variés mais purement récréatifs.

Une structure narrative étonnante

J’éviterai de dévoiler quoi que ce soit de l’histoire - on se croirait vraiment après la projection d’un des derniers Star Wars. Mais le jeu se compose en chapitres pour chaque étape importante de l’histoire. Le prologue en a étonné plus d’un, car il est vraiment lent et loin de ce que l’on pouvait attendre du jeu. Il a le mérite de planter l’histoire et les mécaniques du jeu. Il est également très esthétisant, posant dès le départ la vision des concepteurs pour le titre.

Les premiers chapitres nous font ensuite rentrer dans le moule, puis au moment où l’on pourrait ressentir une certaine lassitude (ce qui n’a pas manqué me concernant), les suivant dynamitent tout ça, à la fois pour le meilleur mais aussi pour le pire, et je ne rentrerai pas dans les détails, même si beaucoup d’exemples de ce que je n’aime pas dans le jeu se trouvent notamment à la fin. Voilà un jeu qui pourra clairement diviser ne serait-ce que par sa structure scénaristique.

Et je parle bien de scénario, car l’histoire en elle-même, et le destin des personnages que l’on apprend à aimer, est parfaitement racontée. C’est même elle qui nous tient en haleine et nous fait rester, car il faut bien avouer que le jeu est long, très long, trop long, et que l’on aurait presque eu envie de regarder un film de deux ou quatre heures pour suivre tout ça plutôt que de subir autant d’heures de jeu sans ressentir de gratification particulière.

Un univers au top

Ce qui nous tient aussi, c’est cette réalisation visuelle incroyable. Même si on s’y habitue au final, les parties sont très souvent accompagnées d’exclamations d’extase devant la beauté des décors et surtout de la gestion des conditions météorologiques. Les couchers et levers de soleil sont souvent mémorables.

La nuit est véritablement signe de danger car on y voit plus rien, et l’on espère un rayon de lune pour nous guider. Les cinématiques sont superbement réalisées, d’un point de vue narratif, l’ellipse est utilisée d’une manière tout à fait remarquable. Les musiques ne sont pas en reste et quelques thèmes ou même chansons donnent envie de les réécouter même une fois la console éteinte.

Pas mon jeu de l’année, looooooin de là

Red Dead 2 est une expérience incroyable. On y accroche facilement et on ne lâche pas avant de l’avoir terminé (ce qui m’a pris un bon mois, car il y a eu également Pokémon qui s’est incrusté au milieu). Malgré tout beaucoup de choses m’ont tout de même déçu, principalement un gameplay perfectible et un scénario vraiment trop long, même s’il sert une histoire passionnante et permet l’attachement aux personnages.

Red Dead Redemption m’avait marqué car c’était mon premier monde ouvert et l’une de mes premières expérience de jeu HD (avec Resident Evil 5). Red Dead 2 est une bonne suite, mais je n’arrive pas encore à savoir s’il s’agira pour moi d’un jeu marquant. Là comme ça, ce n’est pas parti pour.

J’avais réalisé une petite vidéo de gameplay alors que j’étais encore dans l’euphorie des débuts du jeu. Pas de gros spoils dans cette mission du chapitre trois qui s’avère assez moyenne au final : beaucoup de conduite en chariot et un gunfight classique. Cette vidéo est finalement assez symptomatique de ce qu’est le jeu.

1 commentaire

  • #
    10 décembre 2018  02:05

    Je n’ai pas la possibilité d’évoquer ce jeu , n’ayant pas mis la main dessus. Mais un point précis de ton article résonne bien chez moi aussi : Le fait de t’ennuyer dans l’open world.
    J’ai cet effet systématiquement sur les jeux de Rockstar. Alors qu’ils semblent quand même soigner leur univers à mort, rien à faire. L’exemple le plus concret pour moi est GTA IV, dont l’histoire m’a passionné, sur lequel j’ai bien passé la centaine d’heures sur deux versions différentes , mais pourtant, je n’ai pas le moindre souvenir d’avoir fait des quêtes annexes, sauf pour les phases de drague pas fine :D

    Et à coté de ça, un open world type Just Cause , genre volontairement bien bas du front, je me fout littéralement de l’histoire, et j’allume le jeu juste pour faire l’idiot.