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C’est certain, The Last of Us Part II ne laisse pas indifférent.

No spoil autant que possible

, par RYoGA

En 2013, The Last of Us m’avait beaucoup plu. Avec les années, le jeu a su marquer profondément le joueur que je suis, même sans avoir à le refaire. Son histoire vous marque au fer rouge, et ses deux protagonistes principaux restent avec vous même le rideau fermé.

Même si le jeu se termine sur un moment choc, je le trouvais suffisamment puissant tel quel. Je n’en attendais pas particulièrement une suite. Tout était dit, la symbolique était parfaite.

C’est pourquoi, lorsque The Last of Us II a été annoncé, j’étais très méfiant. D’une part parce que je ne voyais pas l’intérêt dramatique d’une suite, et d’autre part parce que les premiers extraits présentés étaient extrêmement violents. Le premier jeu est certes violent, mais là on montait un stade au dessus, avec une représentation frontale de torture.

Le jeu est donc automatiquement sorti de mon esprit, et ne s’est rappelé à mon bon souvenir que lors de sa présentation à l’E3 2019 (jolie cinématique de bisou, et survie très sale entre deux voitures rouillées)... puis jusqu’à sa sortie.

C’est en regardant entre amis un live du premier épisode que j’ai commencé à me poser des questions sur la "suite" de l’histoire : et si Ellie découvrait la vérité ? Cela a commencé à me hanter.

Bref, le jeu sort, et avec son aura prononcée de mystère, je me dois d’en avoir le cœur net. Me voilà parti dans TLOU2.

Voyage au bout de l’horreur

Nous retrouvons tout ce beau monde quatre ans après les événements du premier épisode. Il y a une réelle tension entre Joël et Ellie. Nous découvrons d’autres personnages, alors que la vie dans un camp de résistants nous est présentée. Très vite nous incarnons même un autre personnage qu’Ellie, et c’est très mystérieux. Techniquement le jeu tabasse. Donc la sauce prend.

Un événement majeur survient, je ne spoilerais pas. Et l’aventure commence vraiment. C’est à ce moment que j’ai capturé un bout de ma partie, pour ceux que ça intéresse. On n’y voit pas grand chose, c’est même pas très vendeur pour le jeu qui n’a déjà pas manqué de nous en faire voir des vertes et des pas mûres.


Le jeu suit un rythme d’exploration pépère, fusillades/embuscades, cinématiques/temps fort qui a déjà fait ses preuves dans le premier épisode. Ici nous avons un monde ouvert en la ville de Seattle, et un découpage narratif à la journée, qui prend tout son sens par la suite.

La quête d’Ellie que l’on incarne est incroyable de fureur. Nous ne parlons plus ici de survie comme c’était le cas dans le premier épisode. Elle est ici complètement aveuglée par son objectif, et même nous en temps que joueur qui l’incarnons, nous avons des doutes quant à nos actes.

Spoil de structure à défaut d’histoire

La pression monte, jusqu’à un ultime cliffhanger qui retourne complètement la situation. On est alors un peu sidéré, frustré et curieux à la fois.

Le jeu explose complètement la timeline, entre flashback de la vie d’Ellie, et ceux d’autres personnages dont on a apprend à connaître le passé. C’est intéressant, perturbant assurément. On comprend bien les intentions des réalisateurs. Un peu trop peut-être même. La structure en journées prend sens, et on est fasciné par cette relecture qui nous est proposée.

Les séquences qui s’enchaînent alors sont toutes aussi impressionnantes les unes que les autres, changeant même totalement le style ou l’ambiance du jeu. Mais à ce stade, quelque chose chez moi ne fonctionne plus.

Le jeu m’a perdu lors du cliffhanger que je pensais être la fin du jeu. La deuxième partie est intéressante, mais beaucoup trop longue à mon sens. Et elle pèse d’autant plus que lorsqu’on rejoint le cliffhanger (et là spoil +), ce n’est toujours pas fini. C’est même fini, avec épilogue apaisé en surface, mais en fait non, on est reparti pour encore quelques temps. Le dénouement n’est même pas tranché, et certains y verront une leçon de vie. Je n’y ai vu qu’une absence de prise de risque pour les scénaristes qui n’ont tout simplement pas osé mettre un point final tranché à leur histoire. Toute cette fin manque cruellement de sel alors que toute la sauce avait été levée pour faire un plat explosif, et non une soupe tiédasse difficilement défendable.

Alors oui, plus la fin de la deuxième partie approchait plus je commençais à m’ennuyer. La résolution du cliffhanger m’a déçu. Et tout ce qui a suivi s’est tellement éternisé que je n’en pouvais plus.

C’est difficile d’en parler car quelque part le jeu est bon, voire très bon. Mais comme pour Red Dead Redemption 2, j’ai trouvé que l’histoire aurait largement pu être raccourcie, et que même si la structure narrative est intéressante, elle ne marche pas aussi bien que prévue. The Last of Us premier du nom marche du tonnerre car le propos est clair et la fin percutante. Avec cette Part II, ils vont encore plus loin, mais presque trop loin, ils veulent tout faire, tout essayer, et en font finalement trop.

Il y a quelque chose de peu logique dans cette histoire, et selon moi, ça sent le DLC ou le TLOU 3 à plein nez. L’avenir nous le dira ! En attendant, TLOU 2 m’a - et ça me fait un peu mal de le dire vu la qualité - déçu. J’ai laissé passer le temps depuis que j’y ai joué, mais mon avis n’a pas changé depuis, et je suis passé à autre chose. A priori.

2 commentaires

  • #
    11 août 2020  01:36

    L’exemple -peut être un peu malheureux- de jeu sympa à suivre en streaming mais qui ne me donne vraiment plus envie .

    Ma tentative récente de refaire un peu du premier a été un échec , de par mon incapacité à éprouver la moindre parcelle de sympathie pour Ellie et Joël , ce qui de facto, m’aliène complètement à sa suite.

    C’est toujours un rien douloureux de passer à coté d’un chef d’œuvre proclamé, mais force est de reconnaitre que c’est de plus en plus fréquent me concernant . Bravo en tout cas d’avoir trouvé la force d’aller au bout !

  • #
    11 août 2020  02:28

    Pour ce qui est du premier, Joël et Ellie sont particulièrement touchants. Alors pas au début c’est sûr, ils se regardent en chiens de faillance. Mais ils apprennent à se connaître et s’aimer. Mais sans doute les actes répréhensibles de Joël prennent le dessus ? Il est fondamentalement égoïste (et la fin le confirme), et on passe notre temps à liquider des gens après tout.