Ceux qui me connaissent savent combien j’ai eu du mal à réintégrer le crayon à mine dans mes habitudes de dessin. En effet, j’ai toujours considéré le crayon comme un outil sale et peu pratique : gommer étant le summum du vulgaire, avec ses déchets et ses froissements de pages intempestifs. Et puis ces dernières années j’ai réussi, progressivement, à lui redonner une place parmi mes outils, si bien qu’aujourd’hui, sans m’en rendre compte, je n’utilise quasiment plus que le crayon "gris". Ma pratique de l’aquarelle en parallèle y est sûrement pour quelque chose, quoique je me sois beaucoup amusé à mélanger feutre et aquarelle.
C’est ainsi qu’aujourd’hui, et pour la première fois depuis longtemps, j’utilise le crayon à mine pour réaliser une animation. Difficilement imaginable lors de mes dernières expériences, il m’aura fallut une immersion dans cette technique de travail pour oser le crayon à mine.
C’est ainsi que pendant quelques jours du mois d’octobre dernier, j’ai eu la chance de pouvoir travailler sur le clean du court-métrage d’animation Yulia d’Antoine Arditti au sein du studio Metronomic. L’obligation de faire un trait fin m’a forcé à recommencer de nombreuses fois le tracé du personnage que l’on m’avait confié. Atteindre cette rigueur n’était pas facile, et me familiariser avec le crayon m’a demandé une bonne remise en question.
Le boulot colossal de son réalisateur est terminé depuis, le film a concouru à Annecy et sera visionnable entre autres jeudi soir au Forum des images à Paris. Je crains malheureusement de ne pas pouvoir m’y rendre, vu que je suis sur le feu à mon tour (toutes proportions gardées).
Quasiment dans la foulée de cette expérience, je me suis retrouvé à participer au storyboard d’un long-métrage d’anim traditionnelle en préparation sur Paris. J’ai pu pendant un mois complet me fritter à notre fameux crayon à mine grasse, ainsi que son ami le taille-crayon. Se crasser les mains fut un réel plaisir, et le mois de cohabitation m’a permis de me familiariser totalement avec mon colocataire. Jusqu’à finalement ne plus le lâcher.
A défaut de pouvoir montrer quoi que ce soit de cette expérience, confidentialité oblige, voici une position de l’ami Singeon dont la pratique du pinceau égale la dextérité au crayon "anim".
Sur cette parenthèse, et un crayon au bec, il ne me reste plus qu’à me replonger au travail. Ça va être chaud à tenir les délais mais je suis persuadé d’y arriver. Go go go !
Pour le blog, je propose de dessiner demain au réveil, histoire de profiter de ce délicieux moment où je perds actuellement un bon millier de neurones...