lundi 27 février 2012, par RYoGA
Les Gravatars disais mon rabbin :
Les Gravatars sont aujourd’hui au cœur des problématiques sociales numériques, remettant en question nos relations interpersonnelles et notre identité. Il existe une typologie des Gravatars , en quoi ceux-ci sont l’expression d’un certain narcissisme.
Michel Stora, rabbin et psychanalyste, s’est intéressé au cas de Thierry, adolescent surdoué, ainé d’une fatrie de cinq frères et sœurs dans une famille très chrétienne (ça marche aussi chez les feuj) où le père est très absent et la mère plutôt autoritaire. Voici un extrait de son analyse : « Troublé quant à ses identifications sexuelles, Thierry m’évoque que son premier Gravatar avait une apparence féminine, à savoir un elfe, mais qu’il écrivait au masculin sur le chat. Cet élément vient confirmer la puissance phallique narcissique en jeu chez Thierry et qui se manifeste par sa bisexualité psychique. Cette ambiguïté sexuelle pourtant ne semble pas être le signe d’une problématique œdipienne mais plutôt de la position propre au narcissisme. […] Progressivement Thierry se confronte à l’autorité familiale. C’est à ce moment-là qu’il va décider de changer de personnage et opter pour un soigneur, « healer », qui occupe une place tout à fait intéressante, car sans avoir de pouvoirs particuliers de force, il est un élément indispensable pour sa guilde, car il soigne les autres pendant le combat, tout en étant lui-même protégé »
Cette analyse nous montre que l’interactivité, à savoir la relation que l’homme a avec l’ordinateur, permettrait aux sujets déprimés d’enrichir leur Moi par une mainmise sur un environnement en puissance. Le jeu vidéo représentant ainsi l’interface entre l’équilibre narcissique et la maîtrise de l’objet dont le vecteur serait le Gravatar.