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Test : Shantae : Half-Genie Hero (WiiU / Switch)

, par RYoGA

En 2015, Shantae and the Pirate’s Curse sort sur Wii U et 3DS. C’est le troisième épisode d’une saga ici fort appréciée. Le nouvel opus, Shantae : Half-Genie Hero, dont le financement a été en partie réalisé par Kickstarter, était alors plus qu’attendu. Le jeu sort le 20 décembre 2016, notamment sur Wii U. Je le termine rapidement et sans grand enthousiasme, si bien que vous n’avez vu dans ces colonnes ni test ni vidéo ni aucune mention que ce soit (en même temps je n’avais plus d’ordi... mais ce n’est pas l’unique raison !)...

Test publié sur Puissance-Nintendo.com

Et pourtant, parce qu’il sort aujourd’hui sur Switch quasiment tel quel, je me sens la responsabilité de dire ce qu’il en est du jeu.

Retour à la case départ

Jeu de plateformes en 2D, Shantae vous fait de nouveau d’incarner la génie du même nom, une fille espiègle qui se sert de ses cheveux pour fouetter ses ennemis. Dans tous les jeux de la saga ou presque, la demoiselle danse pour se transformer en animal. Elle passe ainsi d’une forme d’éléphant à celle d’un singe ou encore d’une araignée. Les pouvoirs distincts de ces transformations lui permettent d’évoluer plus en avant dans des niveaux liés les uns aux autres. En bref, Shantae ne déroge pas aux règles d’un bon Metroïdvania.

Si Shantae and the Pirate’s Curse chamboulait un peu tout ça, en oubliant les métamorphoses au profit d’une quête d’armes pirates réjouissante, Half-Genie Hero revient aux bonnes vieilles transformations. En empruntant des pouvoirs issus des deux premiers épisodes (sur GameBoy Color et DSi), on pourrait presque parler de reboot. Ces transformations entraînent en effet un type de level-design approprié : la sirène explore des niveaux aquatiques, de blocs par-ci par-là ne peuvent être détruits que par l’éléphant, la harpie est la transformation ultime qui va nous faire revisiter les niveaux en volant, et ainsi de suite.

On découvre ainsi une demi-douzaine de transformations qu’il faut alterner selon les portions de niveau. C’est le côté exaltant du jeu qui nous donne envie de réexplorer les environnements chaque fois que l’on acquit une nouvelle danse. Nous voilà en train de fouiller une énième fois les coins et recoins pour trouver des items spéciaux, des coeurs ou des pouvoirs, certains nous débloquant la suite d’une zone.

Petit Sequin Land

Shantae, demi-génie de son état, doit une nouvelle fois veiller sur la ville de Scuttle Town, malmenée par ses éternels ennemis. On retrouve ainsi toute la clique de joyeux drilles qui cherchent des embrouilles, chacun évoluant à leur rythme dans leur propre conquête du monde. La ville de Scuttle Town est le point de départ de toute cette aventure. On y trouve boutiques, bains publics, et tout un tas de personnages qui ne manquent pas de nous aider dans notre quête en nous donnant de précieux indices sur la marche à suivre.

Contrairement aux précédents épisodes qui étaient quasiment tous des mondes ouverts (à l’exception de Pirate’s Curse qui nous faisait explorer des îles par bateau), Half-Genie Hero revient à un découpage classique en niveaux séparés. On va de l’un à l’autre en utilisant l’aigle géant dans le pigeonnier de la ville, puis en choisissant la destination sur une carte. Chaque niveau est partiellement parcouru, puisqu’on s’y retrouve systématiquement bloqué. Un retour en ville ou un voyage vers un autre niveau nous permet de trouver un objet ou un pouvoir à même d’avancer.

Half-Genie Hero souffre dès lors d’un handicap certain : les aller-retours dans les niveaux sont rapidement redondants. La faute à un level-design pas particulièrement inspiré, que seule la découverte des transformations vient égayer un peu. De temps à autre une séquence de poursuite. Les boss sont vite expédiés. Le jeu ne comporte que six petits niveaux, ce qui décuple l’impression d’une durée de vie artificiellement rallongée... On peut boucler l’aventure en six heures une première fois. Mais le temps est long quand on s’ennuie.

Mais je suis en HD !

L’ambition principale de cet épisode se situe visiblement dans son apparence puisque c’est la première fois qu’un jeu de la série sort du pixel-art pour des graphismes dessinés et en HD. Toutefois, les changements sont tels qu’on peut ne pas aimer le rendu général ou même le sprite de Shantae. Pirate’s Curse était certes en pixel-art mais maîtrisait parfaitement le genre. Il proposait également des artworks de grande qualité pour accompagner les dialogues. Ces sprites toujours présent mais relativement moins séduisant. Globalement, les environnements sont moins inspirés, la faute sans doute à une incrustation d’éléments 3D pas toujours du meilleur goût. Même la musique parait moins inspirée, malgré un titre chanté d’intro qui fait illusion un temps.

Si Half-Genie Hero fait toujours preuve d’humour, on ne rigole pas autant que dans un Pirate’s Curse complètement déluré. La faute semble t-il à la traduction, qui se permet de trop fréquentes approximations et des coquilles à tout bout de champ.

Sur Wii U, des DLC sont encore attendus à l’heure actuelle. Ils seront par contre directement inclus dans la version Switch. Au programme un mode avec Risky Boots, ou encore une nouvelle transformation. La version Switch promet aussi une utilisation des vibrations rumble pour les danses.

Half-Genie Hero n’est pas un mauvais jeu, mais l’expérience de jeu s’avère moins fun que lors de la précédente aventure. De nombreux choix de gameplay et de réalisation viennent brouiller la formule. Half-Genie Hero est un jeu de plateformes correct, mais sans génie. Le comble ! Les possesseurs de Switch peuvent lui préférer Pirate’s Curse. Je vous conseille également Wonderboy the Dragon’s Trap, ou tout simplement l’incroyable Shovel Knight.

Retrouvez mes précédents tests des jeux de la série !

Test de Shantae sur GameBoy Color (2002) !
Test de Shantae : Risky’s Revenge sur DSiWare (2010) !
Test de Shantae and the Pirate’s Curse sur Wii U et 3DS (2015) !