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Test : Disney Epic Mickey - Power of Illusion

, par RYoGA

Vampirisée par la saga Kingdom Hearts depuis une décennie, la licence Disney Mickey Mouse était revenue sur le devant de la scène avec "Epic Mickey". Bien décidée à reconquérir le cœur des joueurs, la petite souris aux grandes oreilles revient cette fois-ci sur portable dans un hommage à l’une de ses toutes premières aventures, sortie à une époque où le jeu de plateformes en deux dimensions était roi. Était-ce judicieux de remonter si loin ?

Test publié sur Puissance-Nintendo

Castle of Illusion is back !

Cet Epic Mickey "Power of Illusion" veut en effet rejoindre la série des jeux de plateformes 2D qui ont fait la renommée des plateformes SEGA au début des années 90, Castle of Illusion sur Megadrive en tête. On retrouve les sprites de Mickey et de certains ennemis mais aussi l’esprit du jeu dans son animation, que ce soit les déplacements ou les sauts. Mickey retombe toujours sur ses ennemis le derrière en avant, ce qui a aussi pour effet de produire le même bruitage d’impact que dans la version d’antan.

C’est la même chose quand Mickey se tape la tête à un plafond (ce son fait toujours autant grincer les dents !) ou quand il ramasse un item. De la bande son d’origine, deux morceaux seront repris et réorchestrés : ceux de la forêt et du monde des jouets. Les nouvelles musiques s’inspirent de sonorités des thèmes des grands films Disney ou proposent de nouvelles créations symphoniques dignes de films d’action qui sont parfois un peu en décalage avec l’esprit bon enfant du titre.

Le château des illusions est de retour !

Comme au début du précédent Epic Mickey sur Wii, la petite souris se trouve tranquillement dans son salon lorsque son ami Oswald l’appelle à travers de l’écran de télévision. Le lapin lui demande de venir l’aider à remettre de l’ordre dans le pays de la désolation. La sorcière Mizrabel (qui cette fois se révèle dès le départ être Maléfice de la Belle au bois dormant) a enfermé dans le château des illusions de nombreux personnages des films Disney. Il vous revient de leur porter secours en explorant les différents niveaux créés dans le château par l’illusion de la sorcière.


Ces niveaux prennent l’apparence de lieux de films Disney. Les différentes ailes du châteaux correspondent à trois mondes : Peter Pan, Aladdin et la Petite Sirène. Vous pourrez donc vous balader sur le bateau du Capitaine Crochet ou arpenter les rues du marché d’Agrabah. Sur place, vous rencontrerez les personnages titres mais aussi de très nombreux héros issus d’autres films. Une fois que vous les avez rencontrés et fini le niveau, vous les retrouvez dans une des pièces refuges du château.

Animal Disney Crossing

En marge du jeu de plateformes, sur lequel nous reviendrons, c’est ainsi toute une partie annexe du jeu qui vous est proposée. Une fois que vous avez retrouvé un personnage dans un niveau, vous pouvez aller le voir dans une des salles du château. Il vous demandera alors de lui rendre un service, comme aller chercher un de ses amis dans un autre niveau ou trouver un coffre contenant un objet dont il aurait besoin. Le reste du temps, vous aurez à écouter des dialogues longuets et à récupérer un objet dans une pièce voisine sur la map. Vous n’aurez pas à réfléchir ou chercher bien longtemps, tout est indiqué par un symbole. Et ainsi de suite, jusqu’à épuisement.

Parfois, on vous demandera de dessiner sur l’écran tactile le contour d’un objet pour qu’il apparaisse et résolve le problème en cours. Un système d’étoiles récompense les bonnes actions par de l’argent ou des améliorations de votre équipement. Récompense ultime, vous aurez simplement le plaisir de voir la pièce du personnage Disney parfaitement décorée. Le héros ou l’héroïne ne manquera d’ailleurs pas de vous remercier par une petite phrase de circonstance. Des étapes malheureusement nécessaires si vous voulez gonfler vos compétences et partir mieux armé dans les niveaux. L’argent récolté dans les niveaux servira d’autre part à des améliorations de compétences dans les boutiques de Picsou et du colporteur d’Aladdin.

Et le jeu de plateformes dans tout ça ?

Manier Mickey n’est pas désagréable : il saute, fait des super sauts lorsque l’on utilise son coup de popotin au dernier moment, utilise même parfois sa capacité à se transformer en toupie dévastatrice pour détruire des ennemis planqués. Il utilise aussi son pinceau magique comme arme directe en projetant de la peinture par salves. Selon ce qu’on projette, de la peinture ou du dissolvant, les ennemis lâcheront en mourant des items différents, de la vie ou de l’argent, ce qui amène une notion de gestion de ses besoins.

Le pinceau de la mort

Dans l’épisode Wii, Mickey utilisait un pinceau magique pour révéler ou dissoudre des éléments du décor. Le principe est ici le même et sera utilisé selon les besoins de la progression. Il suffit de regarder l’écran tactile et de repérer un élément à toucher. Après l’avoir sélectionné, vous en tracez le contour pour le faire apparaître ou en gommez toute la surface pour le faire disparaître. Enlever un obstacle, faire apparaître une plateforme ou un canon, il n’y a jamais rien de bien compliqué. Le problème n’est pas là.


L’utilisation de l’écran tactile et du stylet hache de manière considérable le rythme de l’aventure. Occupé à sauter dans tous les sens, vous voilà obligé sans cesse à saisir votre stylet pour cliquer sur l’écran. Cela a pour effet d’immobiliser l’action. Vous prenez alors une dizaine de secondes pour sélectionner l’objet sur l’écran, le peinturlurer puis observer passivement l’animation de Mickey en train de refaire le décor. Le jeu revient à la normale. Le problème, c’est qu’il faut faire cela très souvent au cours d’un niveau. Pénible.

Et le pire est quand il faut enchaîner les "dessins". Une séquence à la Donkey Kong Country vous voit vous projeter d’un canon à un autre. Il va vous falloir arrêter le temps pour sélectionner des plateformes qui gênent la progression et les effacer, et ce plusieurs fois de suite. Sachant qu’il y a de fortes chances pour que vous ratiez systématiquement le coche faute d’avoir vu la plateforme à temps, vous allez devoir vous y reprendre plusieurs fois. Les canons disparaissant après plusieurs utilisations, vous devrez sans doute les faire réapparaître de nouveau. Usant.

Une difficulté très mal dosée

Les deux premiers mondes s’apparentent à une balade de santé. Histoire de varier un peu on se concentrera alors sur les échanges demandés par les personnages, ce qui nous amène à parcourir de nombreuses fois une poignée de niveaux au level-design simpliste ou peu inspiré. Il est aussi vraiment énervant de devoir valider tout un niveau quand on vient juste y chercher un personnage ou un objet. Il n’y a pas d’option pour le quitter une fois que l’on a trouvé ce que l’on cherchait.

A noter que chaque niveau est divisé en deux parties et qu’une sauvegarde ne se fait qu’une fois que vous avez passé la mi-niveau. Si vous mourez, vous revenez en début de mi-tableau, sans les personnages sauvés ou l’argent récolté. Sur la fin où les niveaux sont difficiles cette exigence devient véritablement frustrante.

Car sans prévenir le deuxième boss devient tout à coup très difficile à vaincre. Passée cette épreuve, il ne restera ensuite que trois niveaux à parcourir. Leur difficulté augmente sensiblement d’un cran et entraîne les pertes de vie à répétition, souvent injustes. Ce sont ces mêmes niveaux qu’il faudra enchaîner pour y délivrer des personnages et trouver des objets. La confrontation finale arrive et on s’étonne de plier le combat rapidement. Le générique de fin défile sur de longues minutes de dialogues mièvres des personnages Disney sauvés. On en vient presque à regretter de les avoir tous délivrés. Après le générique, aucun nouveau contenu n’est proposé, à notre grande déception.

L’idée de réadapter Castle of Illusion était sympathique, et le pincement au cœur est bien là pour les anciens joueurs. Mais les nouveautés de cet épisode ne sont pas forcément judicieuses et montrent vite leurs limites. Reste un jeu rapidement frustrant à la difficulté mal gérée qui laisse un sentiment mitigé, entre ce que laissait présager l’univers ressuscité et la triste réalité.