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Starfox, cette si belle licence...

, par RYoGA

Starfox, à l’instar de Mario, Zelda ou Metroïd, est une des licences phares de Nintendo. Chacune d’entre elles se perpétuent à travers le temps, et deviennent des légendes accueillant de nouveaux épisodes à chaque nouvelle génération de console. Dans le cas de la saga Starfox, l’une des plus épiques, force est de constater que le brio développé dans les premiers épisodes tend à se perdre avec les années, au plus grand dam des fans de la première heure...

En juin 1993, Nintendo lance chez nous un jeu qui fera date : Starfox. Rebaptisé Starwing dans nos vertes contrées, ce shoot’em up propose pour la première fois sur console de salon Nintendo un rendu en 3D surfaces pleines impressionnant. Doté d’une progression "en couloir" frontale, le jeu aurait pu être juste très laid si tout le jeu n’était pas transcendé par son gameplay et son ambiance en tous points exceptionnelle. En effet, jouissant d’un univers tout à fait cohérent doté de personnages charismatiques (Fox Mc Cloud en tête), il suffit d’être plongé dans la frénésie du premier niveau pour être conquis. Des ennemis qui surgissent de toute part, vos partenaires vous envoient des messages survoltés... Starfox plante le décor du space opéra idéal. Ses musiques, superbes, offrent quelques thèmes majeurs du jeu-vidéo.

Miyamoto n’est pas loin, et l’on retrouve pour progresser une carte qui n’est pas sans rappeler un Super Mario 3/World, avec ses passages secrets à découvrir. La progression n’est donc pas linéaire et quelques astuces permettent de traverser des Warp Zone, ici de véritables trous noirs pour accéder à de nouvelles galaxies.
Starfox est alors un beau carton mondial tout à fait mérité. Ses personnages "en pyjama" sur la jaquette entrent dans l’histoire !

Sur Super Nintendo, un Starfox 2 est envisagé. On en découvre les premières images lors d’un salon. La légende veut que l’unique prototype du jeu soit même présenté... et volé sur place ! Ce que l’on retiendra, c’est surtout que Starfox 2 est un des jeux de lancement de la console suivante de Nintendo, la Nintendo 64. Il sort en France en novembre 1997.
Starfox, Lylat Wars remploie avec bonheur la recette de son ainé, gagnant quelques textures, effets, et éléments de gameplay. L’airwing peut à présent faire un looping qui lui permet de bluffer les ennemis à sa poursuite et de se retourner totalement derrière lui... Eh oui, ce Starfox propose quelques arènes en 3D où l’on peut évoluer à sa guise, en plus des niveaux à progression en couloirs. Cette nouvelle aire de jeu donne lieu à l’une des plus belles séquences de la saga où une escadrille ennemie de celle de Fox, menée par Wolf O’Donnell, vous poursuit. Ce fameux looping est la seule manière de vous défaire de ces assaillants tenaces. La séquence est aussi culte en raison de son écriture, sa mise en scène épique et sa musique inoubliable.
Lylat Wars est le premier jeu console à utiliser le kit vibration connecté à la manette : il crée des vibrations et des secousses aux moments importuns (explosions, tirs qui vous touchent ou vous effleurent, avec des nuances..). L’immersion est renforcée.

Et là, c’est le drame

Autant mettre les choses au clair tout de suite : Starfox Adventure sorti en novembre 2002 sur Nintendo Gamecube n’est pas un Starfox à part entière, ou du moins pas dans le sens où l’on pourrait l’entendre, un shoot’em up d’exception. Starfox Adventure est un Zelda 3D-like, où les séquences en airwing, anecdotiques tant elles sont courtes et sans saveur, ne servent qu’à naviguer d’un niveau à l’autre. Pourquoi un tel revirement dans la saga ?

Tout simplement parce que Starfox Adventure n’était pas un jeu prévu au départ pour en faire parti ! A l’origine développé sur Nintendo 64, Dinosaur Planet était un Zelda-like où l’on contrôlait un anonyme canidé sur deux pattes. Pour d’obscures raisons il a été décidé de changer les personnages par ceux de Starfox : voilà notre bon vieux Fox Mc Cloud amené à sauver les habitants de la lointaine planète dinosaure... à pied !

Fox vient donc marcher sur les traces de Link... et la comparaison semble alors inévitable. Si Starfox Adventure bénéficie d’une réalisation somptueuse, que ce soit les décors ou les cinématiques, bluffantes, d’un gameplay aux petits oignons avec un système de combat dynamique et bien pensé, et de séquences de jeu variées (Fox chevauche différentes montures en cours de jeu), il manque malgré tout à Starfox Adventure une réelle consistance pour provoquer la passion. Le challenge est inexistant, les donjons sont vides, l’ambiance tombe à côté, et pour cause, les personnages de Starfox n’ont absolument rien à faire là, et on s’étonne de s’ennuyer avec eux. Le dernier jeu de Rare peine à convaincre tant les conditions de sa réalisation souffrent d’un opportunisme et d’un je-m’en-foutisme scénaristique flagrant (le final vaut tous les exemples du monde). Un jeu qui divise bien sûr les puristes... et les autres.

Quelques temps plus tard, Nintendo annonce que le développement du prochain Starfox a été confié à Namco. Soit. On y découvre enfin le retour de séquences en Airwing, mais aussi de séquences de shoot’em up à pied. Pourquoi pas ?
En mars 2005, à la sortie du jeu, Starfox Assault semble pouvoir enfin nous donner le Starfox tant attendu, celui qui va reprendre la fougue du Space Opera de la plus belle manière. Manette en main, force est de constater que l’on en est encore très loin.

Les phases de shoot’em up ne sont pas désagréables, mais ne laissent aucune émotion particulière. Quant aux séquences à pied, elles sont assez chaotiques, présentent peu d’intérêt, offrent un gameplay aussi rigide que l’animation... Concernant l’histoire, je vous avoue n’en avoir plus aucun souvenir. En conclusion, même si l’intention était là, le résultat final est anecdotique, ce qui est plus que dommage.

Première console portable à accueillir un épisode de la série, la Nintendo DS hérite début 2007 de Starfox Command.
Le shoot’em up tant désiré se trouve alors mêlé à un aspect stratégique. En effet, la carte des environnements ne consiste plus seulement à afficher sa position mais devient une partie de jeu à part entière ! Jouable entièrement au stylet, ce dernier permet de tracer son chemin sur la carte. L’objectif est d’atteindre une base, tout en évitant les vaisseaux ennemis en marche vers vous, et de faire des détour pour récupérer des items. Les affrontements sont inévitables, et l’on passe à ce moment-là en phase shoot’em-up. La plupart du temps il s’agit d’éviter un missile qui vous poursuit. Les bases représentent quant à elles des boss à éliminer dans une arène fermée... Bref, le côté shoot’em-up en lui-même a presque disparu et laisse sa place à la section stratégie sur la carte. Le jeu est assez difficile, car la maniabilité n’est pas ultime et il est parfois difficile d’obtenir ce que l’on veut. Il faut s’acharner. A signaler que le scénario est assez soigné, qu’il présente de nombreux embranchements, et qu’il est présenté par des visuels qui rendent la série toujours aussi attachante.
Conclusion, c’est pas mal, mais ça n’a pas grand chose à voir avec le schmilblick.

Nous sommes en 2009, et aucun nouvel épisode de Starfox n’a été annoncé depuis. Miyamoto a récemment déclaré qu’il avait été déçu par les ventes des épisodes de la saga, et qu’en conséquence il ne savait pas si elle verrait de nouveaux titres être mis en chantier. Cette affirmation est surprenante car il me semble que c’est la qualité des jeux en eux-même qu’il aurait fallu revoir avant d’enterrer la licence ! N’est-il pas évident que depuis Lylat Wars en 1997 aucun jeu Starfox n’a été à la hauteur ? Miyamoto n’a t-il pas envie de travailler le contenu d’un nouveau shoot’em up digne de ce nom et créer le Starfox ultime ? Celui qui combinera les séquences de tir dans des niveaux élaborés, offrira un scénario riche en rebondissement faisant apparaitre tous les personnages de la saga ?

Le Starfox ultime appartient-il au passé ?........

Do a barrel roll !

4 commentaires

  • #
    3 décembre 2009  02:51

    Je te soutiens a 100% dans chacun de tes avis.

    Starwing premier du nom a été un de mes bonheur a l’époque pourtant un peu aride de ma Snes, c’était l’un des rares jeux trouvable a bas prix, et les 149Fr demandé a l’époque ont été rentabilisé une bonne trentaine de fois.
    Je garde encore en tête l’adrénaline pure que me procurait le niveau Space Armada, la musique épique a souhaits nous portant dans une bataille titanesque.
    Graphismes pauvres ou pas, je m’en fichais, ma vieille caboche compensait déjà tout ce que le jeu n’affichait pas.

    Lylat Wars, c’était fantastique, j’ai eu du mal a m’y mettre j’avoue pour d’obscures raisons, mais j’ai fini par m’y mettre, a chercher la médaille sur chaque niveau...
    Mais surtout, l’ambiance était survoltée au possible grâce au doublage des communications radios qui procuraient un trip intense, et les niveaux "ouverts" permettant des dogfights d’anthologie (Katina la planète avec l’ami Bill ?)
    Bref une tuerie encore.

    Puis après, le Starfox Adventure m’a fait mal, faire un jeu beau a mourir mais chiant et creux au possible, c’était pas fait pour rendre service a la licence, j’ai encore cette impression d’avoir bu un thé en ne sentant que l’eau chaude, sans le gout (je m’excuse pour la comparaison, il est 2h30 du mat^^)

    J’ai repris espoir le Starfox Assault, Namco au commande, pas franchement des guignols niveau combats aériens (Ace Combat, tiens la moi) mais le pari fut perdu, entre des séquences aériennes banales voir creuses, et des phases a pieds a la prise en main un peu ubuesque, j’ai pas tenu.

    Pour le Starfox Command, je serais plus bref, j’y ai très peu joué, c’était original, bien pensé et très sympa a suivre niveau histoire, mais je ne l’ai pas vraiment usé assez pour donner un avis définitif.
    Vu son prix, je pense le reprendre a l’occasion.

    Je m’excuse pour la taille de ce comm, mais j’en profite pour te remercier pour cet article, il a un ravissant goût de bonheur d’enfance.

  • #
    3 décembre 2009  10:58

    C’est moi qui te remercie !

  • #
    5 décembre 2009  03:30

    Avec plaisir !

    La toute dernière phrase de ton article m’a rappelé une anecdote vaseuse.

    Je ne sais pas comment j’ai pu faire d’ailleurs, si c’est un oubli de lecture de la notice ou bien le tuto que j’avais fait par dessus la jambe, mais j’ai découvert que vraiment après un rude moment le coup du barrel roll pour faire ricocher les tirs ennemis.

    Je sais pas, ma blondeur peut être !

  • #
    6 décembre 2009  00:33

    J’avoue que moi-même ça na pas été immédiat. Le genre de détail de gameplay que tu découvres au hasard de tes parties !