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La Nintendo DS : la Touch Generation

, par RYoGA


La Nintendo DS est la console la plus vendue de Nintendo. Avec plus de 150 millions, elle est même la console la plus vendue, au coude à coude avec la PlayStation 2. Abandonnant la génération Game Boy, elle ouvre de nouvelles possibilités techniques et lance une nouvelle famille, qui perdure encore aujourd’hui.

Avant la Nintendo DS

La Game Boy Advance, sortie en 2001, est sans réelle rivale dans le secteur du jeu-vidéo portable, et ce jusqu’en 2003 lorsque Sony annonce l’arrivée prochaine de la PlayStation Portable (PSP). Nintendo, qui développait sa prochaine console dans l’ombre, se doit alors d’accélérer le calendrier.

Nintendo annonce ainsi dès novembre 2003 l’arrivée de la nouvelle génération portative. Satoru Iwata, le président de Nintendo, parle tout d’abord d’un "produit étonnant" avant même de parler de console de jeu.

Quelques semaines plus tard le nom temporaire du produit est dévoilé. Il est appelé "DS", ou Dual Screen, pour les deux écrans dont sera doté la nouvelle machine, un peu comme c’était le cas avec les Game & Watch. Le nom de Game Boy, en service depuis 1989, est abandonné.

Les fans imaginent les plus grands délires :

Les particularités principales de la console fuitent quelques semaines avant l’E3 : la console double écran aura un écran tactile, un micro, accès au wifi et sera plus puissante qu’une Nintendo 64 ! Nom de code : Nitro.

Présentation et sortie de la console

La console est finalement présentée à l’E3. Reggie Fils Aimé, une nouvelle personnalité qui fera date, sort la machine de sa poche et la présente à un public stupéfait ! Il faut dire que la démo de Metroïd Prime : Hunters correspond exactement à ce que le public américain attend : pouvoir jouer à Metroïd Prime sur portable ! En outre, les premiers jeux utilisant le tactile sont présentés. La console arbore un design assez moche, qui sera à peine retouché jusqu’à la sortie.

Le prototype à l’E3 :

Le modèle final :

La console sort fin 2004 aux États-Unis et au Japon et le 11 mars 2005 en Europe (au pris de 149 euros). Même si les premiers jeux n’incitent pas particulièrement à l’achat (un remake de Super Mario 64, un Rayman 3D, un Wario Ware, le très étrange Project Rub), la console est un véritable succès ! La PSP n’est même pas sortie.

La communication est audacieuse (aux USA en tous cas) :

Avec ces jeux en 3D, l’unique croix directionnelle s’avère un peu juste. L’écran tactile manque d’ergonomie (du moins dans les premiers jeux). La console est retro-éclairée, mais cela reste moins efficace que les derniers modèles de Game Boy Advance SP (et ne parlons pas de la GBA Micro). La compatibilité Game Boy n’est plus, reste celle avec les jeux Game Boy Advance. Le design si particulier de la console (elle est grosse et moche) lui donnera quelques années plus tard le surnom de "DS Tank".


Fermée, elle ressemble à un tank non ?

Pour ce qui est de l’interface, un menu apparaît avec l’heure et on peut enregistrer quelques informations personnelles (comme sa date d’anniversaire, ce qui lance une alarme le jour J). Le logiciel de dessin intégré Picto Chat amuse quelques instants.

Les premiers jeux, s’ils utilisent les fonctionnalités tactiles ou le micro, peinent à convaincre. Pac Pix offre un concept intéressant de dessin interactif, mais vite limité. Yoshi Touch and Go, qui propose de tracer des trajets de nuage sur l’écran tactile, est uniquement axé scoring. Another Code utilise de jolie manière toutes les fonctionnalités de la DS dans un jeu d’aventure un peu court.

Le déclic va s’opérer en octobre 2005 avec Nintendogs, une sorte de tamagotchi canin très bien élaboré qui va réussir à séduire de très nombreux joueurs (et joueuses !). Ce n’est absolument pas ce que l’on attendait et pourtant la sauce prend. Avouez, vous aussi vous avez appelé votre chiot via le micro et vous aviez l’air bien fin !

Les gamers doivent attendre novembre et Mario Kart DS pour se faire des circuits en ligne ou en local avec la Wi-Fi Connexion. Un "dongle" est d’ailleurs nécessaire pour que la DS puisse utiliser votre connexion internet. C’est en fait la première console Nintendo dont le Wi-Fi marche réellement bien.

L’envolée de la Nintendo DS : la DS Lite

La montée en puissance de la DS va se faire tout le long de l’année 2006. C’est à ce moment que j’ouvre RyogameOver et par-ci par-là quelques articles sur les jeux de la console. Tetris DS est mon coup de cœur d’avril. Le jeu est la meilleure reprise du titre phare et permet de jouer en Wi-Fi local et réseau. Super Princess Peach est la surprise de mai.

Annoncée fin janvier 2006, la DS Lite, une version remaniée de la console, va relancer les ventes de la machine. Elle sort le 23 juin 2006 en Europe et est "la star de l’été". Plus petite, plus fine, mieux rétro-éclairée, mieux designée, la machine est telle qu’elle aurait du être dès son lancement, si celui-ci n’avait pas été précipité.

La DS Lite sort avec New Super Mario Bros, sorte de reboot de la série 2D, qui va tout dévaster sur son passage (niveau ventes car sinon c’est un habile mais sans génie retour aux sources de la série). C’est un carton.

L’autre surprise c’est le Programme d’entraînement cérébral du Dr Kawashima : Quel âge a votre cerveau ?, un jeu de réflexion qui mélange tests de QI, sudoku, exercices de lecture et qui utilise l’écran tactile avec reconnaissance d’écriture, le micro et nous fait parfois prendre la console comme un livre. Si je vous dis : "Bleu ! Vert ! Rouge ! Jaune !", ça vous rappelle quelque chose ? Surfant sur la vague des jeux de réflexion et sudoku alors en vogue, le titre est un énorme succès, porte-étendard des jeux de la "Touch Generation", les jeux qui se pratiquent au tactile.


Même Nicole Kidman est conquise !

Des jeux, des milliards de jeux

À partir de ce moment-là, plus rien ne peut arrêter la Nintendo DS qui est lancée telle un boulet de canon.


Les licences de Nintendo : The Legend of Zelda - Phantom Hourglass et Spirit Tracks, Fire Emblem, Wario Ware Do it Yourself, Metroid Prime : Hunters, Animal Crossing : Wild World, Mario Party, Mario & Luigi, Golden Sun : Obscure Aurore, Mario vs. Donkey Kong : Pagaille à Mini-Land !, Donkey Kong : Jungle Climber, Kirby Mass Attack, Tingle, Yoshi’s Island DS, deux épisodes de Advance Wars et une tripotée de Pokémon (deux générations - la 4e avec Diamant/Perle et la 5e avec Noir & Blanc et même Noir & Blanc 2, mais aussi des remakes : HeartGold & SoulSilver et des spin-of : Pokémon Donjon Mystère et Pokémon Ranger) !

De nouvelles sagas apparaissent : la trilogie Phoenix Wright, Trauma Center, Professeur Layton, Inazuma Eleven.

On y trouve aussi les remake en 3D de nombreux jeux comme les sagas Final Fantasy (3, 4 et spin-off) et Dragon Quest (4, 5, 6). Le 9e épisode de Dragon Quest est d’ailleurs sorti exclusivement sur DS, preuve de la force de la machine. Pour rester chez Square Enix on trouve aussi un remake de Chrono Trigger (je peux enfin jouer à ce rpg mythique !), des Kingdom Hearts (358/2 et Re:coded) et même une nouvelle licence comme The World ends with you !

Les éditeurs tiers s’en donnent à cœur joie. On peut citer dans les meilleurs jeux Sonic Rush, Sonic Rush Adventure, Sonic Colours, Ghost Trick : Détective Fantôme , Disgaea, Megaman ZX, Etrian Odyssey, Age of Empire : Age of Kings, Dragon Ball Attack of the sayiens, Grand Theft Auto : Chinatown Wars, Okamiden, Phantasy Star Zero, SolatoRobo : Red the Hunter. Castlevania revient dans trois épisodes. Les jeux sont innombrables et ce serait une gageure de tous les citer.

Ah si, comment oublier cette vague de jeux moisis destinés aux tous jeunes enfants à base de "Bébé machin bébé bidule", Alexandra Lederman et ses poneys, j’en passe et des meilleures. Merci Ubisoft ! La console figure d’ailleurs au palmarès de la machine la plus piratée de façon décomplexée par les parents : "On peut avoir tous les jeux sur une R4 ? Allez, je prends ça !". La rançon du succès.

Pour quelques millions de plus

Histoire de relancer régulièrement les ventes de machines et afin d’implémenter de nouvelles fonctionnalités, la famille Nintendo DS verra deux modèles supplémentaires rejoindre sa généalogie.

La Nintendo DSi (i pour "eye") sort fin novembre 2008 au Japon et courant 2009 partout ailleurs. Elle se voit dotée de deux caméras (une devant une derrière) pour prendre des photos à retoucher dans le logiciel inclus, de compétences hardware légèrement améliorées, de l’ajout d’un port de carte SD pour gérer les photos, sons, mais aussi jeux téléchargeables par internet via le DsiWare (qui préfigure l’eShop). Un navigateur web est intégré d’office (là où il fallait une cartouche pour l’utiliser sur Ds Lite). Le logiciel Mii apparait pour la première fois sur portable. La rétro-compatibilité avec les cartouches GBA est enlevée. C’est le modèle bling-bling.

Quoique, avec la Nintendo DSi XL qui sort le 5 mars 2010, Nintendo joue un sacré coup marketing. Des écrans presque deux fois plus grands séduiront les seniors ou ceux qui en ont marre de s’esquinter les yeux ! La publicité en Europe est délicieuse avec des teintes de consoles "bordeaux" ou "chocolat", et ce stylet si grand, si puissant !

Je résiste quelques mois, puis la charnière de ma DS Lite rendant l’âme (défaut de fabrication largement répandu), je me procure le modèle 25e anniversaire de Mario qui sort alors en fin d’année.

L’apport principal de la Nintendo DS a été une navigation dans les menus ou dans certains jeux via l’écran tactile, en remplacement ou en apport des boutons classiques. Les modèles successifs ont dessiné ce qu’allait devenir la Nintendo 3DS. L’énorme succès de la machine auprès de nombreux publics a amené de très nombreux jeux, de toutes sortes. Un succès qui allait être perpétué avec la Wii, en véritable effet boule de neige.

Et vous, quels sont vos meilleurs souvenirs et jeux de la machine ?

1 commentaire

  • #
    24 décembre 2014  03:31

    Des souvenirs à la pelle. Voilà comment je pourrais résumer succinctement la carrière (toujours en cours chez moi) de cette machine.

    De la randonnée à paris en plein décembre , grippé et frigorifié à mort (mélodrame, me voilà) pour me procurer la machine en version jap, puis la quête de jeux pour elle dans la même journée, le Super Mario 64 DS à 70€ (sodomie, mais j’étais volontaire) , le retour triomphal à la maison à moitié dans le coma, avec Feel the magic, Ridge Racer et Mario. Puis ça s’enchaîne , les achats hebdomadaires des nouveautés importées, souvent de bonnes surprises d’ailleurs, puis la sortie française de la machine et la belle année qui suit.

    Et la machine se grippe, la DS Lite sort , mes parents m’en offre une , Noire, dont les premières fournées sont réputées défectueuses au niveau de la croix de direction, ce qui est le cas de la mienne, souci qui, malgré trois échanges de la console, va lentement tuer la console chez moi, la laissant dormir presque deux ans.

    Puis c’est la nouvelle explosion, Order of ecclesia, Final Fantasy IV, le SUBLIME DBZ Attack of the Saiyans, Chrono trigger etc.

    Et depuis, la DS Lite à laissé place à une bien jolie DSi XL couleur bordeaux, et tourne à plein régime, avec récemment, la découverte de Radiant Historia qui m’a scié en deux.

    Puis merde, pour finir, quelles magnifiques boites pour les jeux ! Je n’en ai pourtant pas huit millions, mais regarder mon étagère de jeux DS me fait sourire à chaque fois.

    Une grande.