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2015, l’année de transition de Nintendo

, par RYoGA

Après une année 2015 chargée pour Nintendo, il est temps de faire un petit bilan ! De la 3DS, à la Wii U, en passant par les amiibo, l’évolution du dématérialisé et le partenariat avec DeNa pour les jeux mobiles, on fait le point ! On s’amuse aussi à jouer Madame Irma pour tenter de comprendre ce que pourrait bien être la NX.

Précédents articles :
Nintendo, cette bataille à deux têtes (10 juin 2014)
L’évolution du dématérialisé chez Nintendo (au 2 septembre 2014)
Le démat contre-attaque (20 janvier 2015)

L’abandon masqué de la 3DS

Même si elle demeure plus vendue que la Wii U, la 3DS a souffert cette année. 2015 aura vu l’abandon en trompe-l’œil de la machine, entre un nouveau modèle inutile et des jeux oubliables.

Comptez les jeux sortis en boite cette année sur 3DS : ils sont peu nombreux. Même si on a été très content de retrouver Zelda Majora’s Mask 3D ou Monster Hunter 4 Ultimate, le reste était clairement un niveau en dessous par rapport à ce à quoi on pouvait s’attendre : Code STEAM, Animal Crossing Happy Home Designer, Zelda Triforce Heroes, Chibi Robo, Mario & Luigi...

Début février il fallait compter avec la New 3DS et la New 3DS XL. Des consoles avec un CPU plus performant et enfin un second stick (rétro-compatible avec les jeux qui utilisent le Circle Pad Pro). Elle doit accueillir des jeux exclusifs, à commencer par Xenoblade Chronicles 3D, un portage de l’opus Wii sorti quatre ans aupraravant.

On attendait à l’E3 des annonces de nouveaux jeux exclusifs pour cette nouvelle machine, mais ce fut la désillusion. La rumeur depuis le début d’année d’un portage de Twilight Princess 3D ne s’est même pas concrétisée. Aujourd’hui encore, en novembre, pas un seul nouveau jeu annoncé. Un simple coup de bluff de Nintendo pour relancer les ventes de la machine pour 2015 ? De quoi préparer le terrain pour la prochaine machine ?

En tous cas, la New 3DS est plus rapide pour lancer les jeux ou télécharger les titres sur l’eShop, toujours plus nombreux, comme par exemple les free-to-play Pokémon Shuffle, Pokémon Rumble World ou IRONFALL Invasion.

Pour 2016, hormis Fire Emblem Fates et Bravely Second, rien de bien folichon à venir. Hyrule Warriors Legends, Final Fantasy Explorers, Yokaï Watch, Metroïd Prime Federation Force... A moins de ne lancer toute une série de jeux exclusifs New 3DS, 2016 semble être la dernière année de la 3DS, en vente depuis mars 2011.

La survie de la Wii U

Après un bon Noël 2014, la Wii U retourne en léthargie. Pokken Tournament est dévoilé en janvier. Captain Toad est génial mais n’a pas les reins pour soutenir la console. Fin mars est annoncé le report de Zelda Wii U. Il faut attendre début mai pour Kirby et le Pinceau Arc-en-ciel, mais il passe totalement inaperçu.

Le renouveau vient du côté de Splatoon qui surprend le public et s’installe confortablement comme un succès tout au long de l’année.

L’E3 se veut comme celui de la "transformation". On y présente Starfox, dévoile le nouveau Skylanders, Animal Crossing amiibo Festival et Mario Tennis Ultra Smash.

En résumé, il n’y a plus personne et chez Nintendo on semble déjà tourné vers l’avenir et une certaine "NX" annoncée quelques semaines auparavant. Sans nous dire qu’il s’agit d’une console portable ou de salon, on nous donne rendez-vous en 2016 pour son annonce.

En tournée pendant l’E3, Super Mario Maker réussi à convaincre le public et fait le buzz lors de sa sortie en septembre. C’est au détour d’une conversation que Shigeru Miyamoto annonce que Pikmin 4 presque terminé ! On imagine sa sortie proche en 2016. Starfox, qui devait sortir le 20 novembre 2015, est repoussé à 2016.

Pour fin 2015, il restera donc Animal Crossing amiibo Festival, Mario Tennis Ultra Smash et Xenoblade Chronicles X. Nintendo annonce des jeux non dévoilés qui sortiront d’ici la fin de l’année (fiscale ?). On attend de voir.

La folie amiibo

Après un lancement réussi de 18 premières figurines pour Noël 2014, les amiibo continuent de déferler tout au long de l’année 2015.

Ils sont 5,7 millions d’amiibo vendus dans le monde en février. 10,5 millions d’amiibo en mai. 21 millions au 1er novembre. C’est un succès commercial pour Nintendo qui renfloue ses caisses de cette manière.

Le consommateur se retrouve noyé par l’offre avec une sortie d’environ 6 amiibo par mois, et des difficultés pour se les procurer vu la demande très forte. La vague de janvier (Link cartoon, Harmonie) devient compliquée à trouver et celle de février impossible à se procurer (Shulk, Roi DaDiDou, Meta Knight). Les "scalpers" (personnes qui achètent en masse pour revendre plus cher juste derrière) font rage. La crise de rareté atteint son apogée en avril avec la cinquième vague Smash Bros (Ness, Pac-Man, Lucina).

Difficile de savoir si Nintendo a volontairement créé peu de stocks pour alimenter une folie. Chaque série aura vu sa légende urbaine se créer : nombre disponible rachitique, figurine achetée en masse par un déséquilibré, stocks d’amiibo laine détruits sans explications...

Nintendo communique enfin sur le phénomène et promet des réapprovisionnements pour l’été. A partir de là , il devient plus simple de se procurer les amiibo désirés. On ne court plus pour trouver les derniers modèles, qui restent d’ailleurs dès septembre disponibles plusieurs semaines en vente en ligne ou en boutiques. La fin du phénomène ? La série Smash Bros, très demandée, arrive à sa fin (malgré l’annonce de personnages DLC). Nintendo sort quelques amiibo isolés (Super Mario Maker, Chibi Robo, Skylanders, les cartes Happy Home Designer) et espère reproduire le schéma à Noël avec la série Animal Crossing dont les amiibo sont nécessaires pour lancer le jeu.

Nintendo sort en mai 2015 l’application Touch & Play, pour utiliser ses figurines pour débloquer des démos de jeux, puis annonce qu’un jeu dédié aux amiibo sortira prochainement. J’avais évoqué ici que les amiibo puissent devenir les cartouches du futur. L’amiibo Showel Knight est présenté contre toute attente, symbole de l’ouverture de Nintendo du concept aux autres développeurs. Depuis, plusieurs jeux hors Nintendo utilisant les amiibo ont été annoncés.

Est-ce que Nintendo va continuer à sortir de nouvelles vagues d’amiibo chaque mois ? Celle d’Animal Crossing aura une deuxième vague (sortie Japon en décembre), mais y en aura t-il d’autres ? (d’autres résidents de la ville n’ont pas été traités).

Starfox, Pikmin 4, Zelda auront-il leurs vagues d’amiibo ? On aimerait bien que Nintendo se calme un peu...

Le dématérialisé s’organise

Dans le dernier article sur le démat, on constatait que Nintendo s’était assis sur ses convictions et prenait promptement le chemin du tout dématérialisé. Cette année, l’évolution a continué son petit bonhomme de chemin.

Le Club Nintendo a d’abord proposé de télécharger des jeux dématérialisés contre les étoiles. L’acheteur se voit remettre un code de téléchargement à entrer dans l’interface
dédiée de l’eShop de la console concernée, 3DS ou Wii U.

Pour la sortie de Mario VS Donkey Kong Wii U et 3DS, Nintendo a sorti en magasin des boites de jeu contenant un code de téléchargement. Le jeu coutait largement moins cher (20 euros). C’était là un essai, mais est-ce que ce sera l’avenir ? Des boites (simples ou collector) qui sont dans l’armoire, juste pour faire joli ?

Le 5 juin, Nintendo communique autour de son jeu Super Smash Bros avant l’E3. C’est ainsi qu’après Mewtwo (qui avait été offert gratuitement aux possesseurs des deux versions du jeu), Lucas est annoncé comme personnage jouable ! On ne dit alors pas de prix.

Le 10 juin lors d’un "Smash Direct" sont annoncés de nouveaux persos (Lucas, Roy, Ryu), stages et costumes payants en DLC. Ils sont disponibles immédiatement après l’annonce. Les prix sont exorbitants.

Depuis sortent de temps en temps des DLC payants pour le jeu, pour des nouveaux costumes ou stages (les derniers en date étant Wind Waker et Mario Maker). Le contenu est cher mais beaucoup passent à la caisse. Après Mario Kart 8 et Hyrule Warriors, Nintendo a réussi à faire passer les DLC de contenus importants dans ses jeux.

L’utilisation de codes de téléchargements se vulgarise. On en utilise pour télécharger un Pokémon inédit ou encore une démo exclusive de Tri Force Heroes. Le pompon revenant à la démo de Project Zero, disponible que l’eShop, mais pour laquelle un code de téléchargement est quand même envoyé par mail aux utilisateurs !

Il est d’ores et déjà possible de rentrer un code de téléchargement depuis son compte eShop sur le web afin que le jeu se télécharge tout seul sur votre machine. Vous pouvez essayer de trouver un code au hasard. Bonne chance !

L’avenir avec la NX et DeNa

2015 est une année de transition. En Mars, Nintendo annonce le projet "NX" mais n’en dit pas plus. "Mais c’est un projet de console de jeu", tient-on à nous rassurer comme si la suite des événements allait inquiéter les gamers.

En effet, la société enchaîne avec l’annonce de l’arrivée de Nintendo sur les marchés des smartphones, tablettes et PC. Ils produiront de nouveaux titres exclusifs à ces supports en collaboration avec DeNa, leader du développement de jeux mobiles au Japon. La première application, Miitomo, a été présentée récemment.

Le 13 juillet, Satoru Iwata, président de Nintendo, décède des suites de son cancer. C’est une vague d’émotion chez les gamers du monde entier. Tatsumi Kimishima reprend son poste quelques semaines plus tard. Ce dernier annonce qu’un "Nintendo Direct", le programme d’informations Nintendo créé et présenté alors par Iwata lui-même, sera diffusé d’ici la fin d’année. Entre temps, la communication Nintendo, remplacée par des communiqués sur les réseaux sociaux, manque cruellement.

Annoncée début janvier, la fin du Club Nintendo prend effet fin septembre 2015. Le programme de fidélité légendaire sera remplacé en mars 2016 par un nouveau intitulé "My Nintendo". Le service veut centraliser vos données et récompenser les joueurs et les acheteurs en offrant des réductions digitales, des contenus DLC et des goodies. Ni plus ni moins que ce que Satoru Iwata avait expliqué en 2013.

En septembre c’est l’annonce de l’application mobile (non développée par DeNA) Pokémon GO !

Une chasse aux Pokémon géolocalisée présentée en grandes pompes via un spot publicitaire épique qui voit des milliers de personnes parcourir le monde pour attraper des Pokémon et se réunir pour vaincre le terrifiant Mewtwo ! Une montre-bracelet permet de localiser d’autres dresseurs pour les affronter. Sur le papier c’est géant... mais la réalité risque d’être moins épique !

Tandis qu’Apple sort une Apple TV dont la télécommande et les jeux singent la Wii première du nom jusqu’aux visuels promotionnels, on se demande tous ce que pourrait être la NX. Une machine à la fois portable et de salon (le fameux "Project Fusion" évoqué pendant un temps) ?

Portable ou de salon ?

Pensons d’abord en termes connus : une machine en remplace une autre.
La 3DS arrive en bout de course. Elle pourrait être remplacée par une machine plus puissante (niveau PS Vita ou Wii U), avec un second stick histoire que les avancées faites avec la New 3DS servent à quelque chose.

La Wii U n’est pas très en forme non plus mais n’est que dans sa troisième année. Il serait un peu prématuré de la remplacer en 2016 alors qu’elle peut encore faire un bon Noël avec Zelda... Beaucoup craignent que le Zelda soit transféré vers une prochaine machine de salon plus puissante comme du temps de Twilight Princess Gamecube/Wii, mais finalement je n’y crois pas. La Wii U a encore quelques beaux jours devant elle. Et peut-être même un relooking.

Mais le doute subsiste : Reggie parle de la NX comme d’une console de salon. Et Dragon Quest XI est annoncé sur NX ! Version PS4 ou 3DS ? On reste dans le flou !

Vue d’artiste de la NX

Et si "NX" c’était autre chose ?

Et si NX ce n’était pas une machine mais une nouvelle sorte d’iOs propre à Nintendo, qui tournerait sous toutes ses machines, quelles soient portables, de salon ou smartphone ? Nintendo semble vouloir regrouper toutes ses machines sous une seule bannière, en témoigne aussi le programme My Nintendo.

Si on veut aussi suivre la logique actuelle de Nintendo, nous allons clairement vers le tout dématérialisé. Mais pour centraliser tout ça, est-ce notre PC qui va s’en charger ? Le Cloud ? Non, il faut encore un support à placer près de notre télévision et connecté en permanence : l’équivalent d’une Apple TV pour Nintendo. Un boitier sans lecteur optique (c’est fini les CD) qui distribuerait les contenus dématérialisés achetés en ligne ou sur la boutique interne aux différents périphériques Nintendo (smartphone, portable, Wii U).

À vrai dire, même la Wii U pourrait se charger de ça. C’est pourquoi je vois la Wii U durer encore un peu et une prochaine portable se mettre à son niveau. Une portable qui bénéficierait de tous les jeux Wii U dès son lancement. Plus besoin de downgrader des titres Wii U vers 3DS comme Nintendo est en train de le faire avec Hyrule Warriors Legends. Les deux consoles seraient unifiées et le département mobile existerait à côté.

Un Smartphone Nintendo ?

La question mérite d’être lancée : est-ce que Nintendo va développer un smartphone qui intégrerait son nouvel iOs interne ? Sony avait tenté le coup avec le Sony Xperia PS Vita. Je pense que beaucoup d’utilisateur pourraient craquer aujourd’hui pour un tel équipement ! Le Xperia et la PSP GO, Sony était peut-être juste un peu trop en avance.

2016 nous réserve pas mal de surprises !

Article suivant : Bilan 2016 : Nintendo, où l’art d’être patient (8 juin 2016)